Oubliée

Une minute de lecture

 Le pâle satellite brillait nonchalamment dans le firmament. L'indolent recouvrait l'insolente, dont les cheveux ondoyant qui flottaient désormais, étaient les seuls souvenirs des rares qui l’avaient vue passer. L’agile serpentait dans la ville endormie où se trouvait son cercueil opalin qui ne connaîtra plus ses écueils.


 Bientôt le vent tourna et l’écho de sa fuite frissonna. Trop tard. Les pas de louve avaient fait leur temps. La porte, gardée par un fantassin somnolant, se devinait en monolithe alors joua-t-elle à son tour de sa délicatesse avec l’esprit du pauvre soupirant et un instant l’écorce urbaine se craquela, laissant passer la fille de l’air.


 Nombreuses furent les oasis miroitant l’azur où elle s'arrêta, dérober outres, dattes ou olives pour tromper la faim, ou la mort. Amère surprise, sa liberté si fragile qui ne lui laissait pour unique choix l’emplacement de sa tombe. Un sentiment l’envahit, rongeant son courage, épais plastron de sa détermination encore inébranlée.


 Elle reprit bientôt la route vers le cœur du monde, où les marchands reviennent toujours par la grande porte et repartent avec les caravanes pleines et les chameaux en peine. Mais ce joyaux était encore bien loin.


 Sa marche l'emmena d’abord à la ville du grand guérisseur. L’eau limpide et bénie parcourait toutes les rues dans des rigoles d’or. Les vieillards superstitieux n’hésitaient jamais à en boire, espérant un jour tremper leurs lèvres dans une goutte de nectar.

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