Quartile
Le ziggourat, enfin. Le temple se voyait à des lieux à la ronde. Ses marches innombrables, ses lézards cachés dans les fissures des briques sèches, ses taureaux immuables, ses décorations impossibles. Mille zelliges, mille mosaïques, mille couleurs.
En haut des marches, attendaient, figés, des hommes habillés comme le guide. La haie d’honneur était prostrée, l’éclat de leurs lames comme autant de piliers inébranlables.
Son guide l’invita à le suivre dans ce champ de ruines humaines où seul le temps avait frappé. L’entrée, porte majestueuse ornée de bleu, de jaune, d’or et d’argent, était la couronne immobile sur la tête du monde.
Il y avait-il vision plus incongrue, plus étrange, plus angoissante ? Plus de vent, plus de feu, plus de nectar. Il ne restait dans la salle que les briques de boue et la grande statue de calcaire. Le dieu assit attendait. Qui, quoi ? personne ne le sait. Un sourd grondement, retentit. Le dieu vivait ? Non… Tous ici savaient qu’il mourait mais que aujourd’hui pour un dieu, pouvait signifier dans un siècle pour les hommes.
Et alors que le vacarme du dieu qui descend ébranlait le sanctuaire, elle apparut, elle aussi guidée. Ses pas agiles, eux, ne tremblaient pas à mesure qu’elle avançait. D’un geste souple, elle passa entre les avatars stupéfiés. Et c’est à ses pieds ailés que tomba le dieu.
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