Sa tête dépassa de la colline et alors, il aperçut au loin un bien sombre présage. De hautes colonnes de feu jaillissaient de la ville au million de croyants qui n’avaient pas eu le temps de l’exode.

 Devant le rond rempart, il retrouva une poignée de ses furieux frères, l’arme en main. Un simple regard fit office de délibérations. Sans précaution aucune, ils s'enfoncèrent dans la ville ravagée, mirant alors les hautes maisons transformées en sémaphores.

 Les responsables célébraient leur réussite par un festin de braises dans l'abîme qu’ils avaient eux-mêmes embrasé. Certains se prélassaient déjà dans un foyer, s’imaginant plus près du soleil sans comprendre que le vent levant les emmèneraient au plus profond des abysses.

 C’est en tenant leurs lames à deux mains qui exécutèrent la divine sentence, déchirant les flammes et les esprits de leurs ennemis. Ils s’acharnèrent, sans retenue, dispersant les restes impies dans l’insatiable khamsin.

Une fois les derniers rituels célébrés, ils jugèrent bon d’en faire autant et les accolades qu’ils se donnèrent, bien que brèves, leur rappelèrent que le bras d’un frère vaut mieux que n’importe quelle épée.