18.02.21 | Course au paradis

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Beaucoup de pressions viennent avec l'acte d'écrire. Je m'en rends compte en grandissant. Les attentes pèsent de tous côtés, il y a celles des lecteurs et celles, bien plus écrasantes, des auteurs eux-mêmes. C'est compliqué de se dire qu'on va écrire... simplement pour écrire. Juste parce qu'on aime ça. Ces derniers temps, mon objectif consiste à repenser cet acte, et même si je suis loin d'avoir réussi, une réflexion s'installe. C'est déjà ça !

De manière générale, faire quelque chose par pure passion est un véritable défi pour moi. Je ne sais pas si vous vous reconnaissez dans cette envie, ce besoin constant d'accomplir quelque chose de plus grand, de toucher une finalité, d'atteindre un certain prestige - prestige qui peut être tout à fait trivial, d'ailleurs, je ne parle pas forcément de grands prix.

Quand j'aborde le sujet, certains me parlent de pression capitaliste. C'est peut-être vrai... Je n'en sais rien. Ma culture est assez mince quant à ces choses-là. Ce que je peux dire par contre, c'est que l'idée d'avoir un rêve et de devoir l'accomplir est omniprésente dans mon quotidien et qu'elle m'étouffe un peu. J'ai l'impression d'avoir à écrire la meilleure histoire, d'avoir à ne rien lâcher, me donner à fond 24h/24, inventer de manière innovante... Sinon, ça ne sert à rien.

C'est génial d'être motivé, je dis pas. Mais je n'aime pas me coller la barre si haute depuis le début. Je pense qu'on a tous une manière différente d'aborder l'écriture, et j'aimerais vraiment revoir la mienne. Ainsi que ma vision de l'avenir, en général. Il y a une chanson que j'aime beaucoup, qui parle de cette pression du rêve et de la quête du paradis. Le paradis fait allusion - selon ma propre interprétation - aux moments de bonheur tant attendus, et à la croyance qu'il faut courir toute sa vie pour enfin mériter le repos. Des vacances, une retraite, la mort, l'au-delà, il existe plusieurs sortes de paradis. D'où le nom de la chanson : Paradise (par BTS). La traduction est assez approximative du fait qu'on passe du coréen au français, mais le message est là.

Tu as le droit de ne pas avoir de rêve

Tant que tu vis des moments où tu es heureux

Tu as le droit de faire une pause

Cesse de courir sans savoir où tu vas

Tu as le droit de ne pas avoir de rêve

L’air que tu expires, c’est déjà le paradis

(...)

On rêve à travers les autres

On apprend que l’on doit grandir

Ton rêve est en réalité un fardeau

Si le futur est le seul rêve

Alors quelle est la chose dont j’ai rêvé hier soir ?

(...)

Je n’ai pas de rêve

Parfois j’ai peur de rêver

Juste vivre ainsi,

Ou survivre comme ça, est un petit rêve pour moi

Avoir un rêve, pouvoir le saisir

Et pouvoir respirer, c’est parfois difficile pour moi

Je vous invite à lire les paroles complètes, plusieurs voix s'entremêlent et forment une critique assez globale de cette course au paradis. Il y a pas mal de jeux de mots qui poussent la réflexion, avec le sommeil, la course...

Bon, je n'ai pas de conclusion à ce billet. J'ai ouvert la voie à de nouvelles interrogations et n'ai pas répondu à celles que j'avais à l'origine. Mais comme dit plus haut, une réflexion s'installe. Et je prends mon temps.

L'air que j'expire, c'est déjà ce Paradis, me dit-on... Peut-être que les mots que j'écris le sont aussi ?

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