L’agitation de l’école m’avait manqué mais pas à ce point. Du monde dans le hall et je ne trouve pas Roberto ! Il me donne une heure et un lieu, même pas fichu d’être là ! Je me fraye un chemin, comprenant de suite qu’en ce troisième jour, s’il n’y a autant de personne amassée vers la salle de théâtre, ce n’est pas pour rien.

— Donc vous voulez vous inscrire ? Vous êtes à peine rentrée les jeunots, faite vos preuves et on verra ! Moi, Roberto Arenalez, qui avait déjà le talent, les profs l’ont vu trop tard mais bref, me voilà avec déjà deux albums solo et oui les gars !

— Tu es en quelle année ? Je m’appel César et je n’ai jamais entendu parler de toi.

— J’ai…enfin par amour, détruit mon diplôme de dernière année pour être en troisième. Et…

— Tu te vantes mais ça ne doit pas si bien marcher. Mon rêve, c’est de faire renaître Upa, tu y étais je crois non ?

— Ouai la blondasse, pourquoi ce groupe ?

— Tania et puis, je suis rentrée par admiration pour vous ! Un groupe d’élève si investit !

— Je suis ok avec toi Tania et puis les groupes marchent mieux qu’être solo.

— Ouai bé en attendant, vous n’avez aucune expérience ! Mais tenter le concours et on verra bien !

Je me marre les bras croisés. Roberto ne cesse de me surprendre ! Il se pavane, se moque et qu’est-ce qu’il beau ! Bon, je remarque qu’il ne sait pas que je suis derrière lui telle une dragonne.

— Hum….

— Marta ! Tu m’as fait peur toi !

— On avait rendez-vous à l’entrée pas ici. Bon, tu as fini de te moquer de ces pauvres premières années qui ne rêvent d’une chose ? Le succès.

Les deux autres sourient, je continue de jouer la colère, il se ravise gêné.

— Ouai, pardon les gars, c’est dans ma nature.

— Merci, Roberto c’est ça ?

— Ouai, Tania ?

— Tout juste, bonne mémoire pour un artiste ! Bon, César, un café ? Après on ira s’échauffer avant le cours de danse.

— Avec plaisir.

César nous fait un clin d’œil et j’en profite pour prendre connaissance de l’affiche pendant que ce duo s’en va :

«

Vous avez un talent solo ou en groupe ? Vous cherchez le succès mondial ?

Alors, c’est ici que ça se passe ! Le concours est organisé par Pats Alvaro, producteur indépendant très renommé « Wolfix Music » qui recherche sa future pépite.

Conditions :

* Inscrit à l’école peut importe l’année

* Déposer un dossier complet avec votre NOM PRENOM ANNEE ET NOM DU GROUPE (noté un ou plusieurs styles) + Lettre d’intention expliquant vos ambitions + 5 euros de participation pour payer les frais d’installations.

Ce dossier sera à récupérer dès le 10 septembre au secrétariat et déposer au même endroit avant le 10 octobre de la même année.

* Thème :

La société. Minimum un chanson max 10. Rappel, tout styles est apprécier, aucune censure, libérez vous !

Passage :

Le 8 mai. Horaires et lieu seront communiquer ultérieurement.

Résultat :

Le 8 juin lors d’une remise de prix dans la salle de théâtre de votre école.

Bonne chance à tous.

Pats Alvaro, votre peut être, futur producteur indé du studio Wolfix Music «

— Tu veux d’y inscrire ma belle ?

Il me caresse le dos en me m’étant au défi.

— Ne me tente pas, tu sais je me suis beaucoup amélioré en corde vocal. Et toi ? Si tu veux, on peut monter un duo.

— J’ai déjà un contrat d’exclusivité, j’en suis désolé.

— Et si tu me coache avec ces deux premières années ? Tu sais, c’est dommage en effet que Upa n’a pas duré.

— Tu me vois en professeur toi ?

— Ne te moques de moi ! Je gonfle ton melon ! Tu devrais être fier non ?

Je l’embrasse amoureusement pour le faire taire. Il me fait rire en s’attaquant à mon ventre, je fuis, il me rattrape et on s’isole vers l’ascenseur pour reprendre nos baisers.

— Bon, si tu veux, on ira les retrouver ces deux fous pour leur proposer de refonder ce groupe.

— Je blaguais tu sais. Si on gagne…moi je rêve surtout d’Opéra !

— Je t’ai menti, je n’ai pas de contrat d’exclu en fait. J’ai pu négocier une clause pour indiquer que si j’ai un autre projet, bé je peux ! Surtout en groupe. Et j’aimerais t’accompagner pour que tu réalises ton rêve quelque y soit !

— Merci mon amour ! Bon, je vais y réfléchir. Et si je refuse de m’inscrire mais que les deux y sont, tu me promets de te proposer pour les accompagner ?

— Ok.

— Tu m’as donné rendez-vous, c’était pour le concours ?

— Non, viens.

Il me cache quelque chose et toute guillerette, je le suis main dans la main jusqu’à sa chambre. Hum, il veut coucher avec moi ? Il est à peine huit heures ! Je sais comment il est, il peut avoir très chaud et :

— Adela !

— Surprise !

On s’accroche de toute nos forces. Roberto referme derrière lui, il aimerait nous laisser seules mais il attend une permission sans doute.

— Tu reviens définitivement ?

— Promis ! Tu avais raison, partir pour une histoire de ne pas s’entendre avec un professeur ! Tu sais, Carmen m’avait appelé comme quoi, Alicia, ayant marre du management de l’école, a posé sa démission. Elle a finalement pris le poste qui était pour elle et moi, je suis enfin là ! Et deuxième chose, tu ne vas me jamais me croire, mais nos parents surtout père, m’a pardonné !

— Tu rigoles ?! Alicia s’en va mais depuis quand ? C’est vrai qu’on se posait la question, à la rentrée, pas de nouvelles, Carmen n’a rien dit et Silvia n’en sais rien ! Et les parents et enfin ! On s’était appelé en juillet ! Aucune lettre, rien !

— C’était tout entre début juin et mi août. Je ne voulais rien dire pour ne pas gâcher si cela venait à changer. Laisse tomber Alicia et pour les parents en fait, papa a sauté le cap. Je n’ai rien demandé. Il m’a téléphoné pour que je passe les voir. Il a horreur d’avoir tord tu le sais, être faible aussi et pourtant, il m’a expliqué qu’il portait cette armure depuis mon départ.

— Je l’ai bien senti oui ! Papa est un ours au cœur tendre après à la maison ça a toujours filé droit même quand tu étais dans les parages. Roberto, tu me fais la surprise depuis quand ?

— Hier soir, elle m’a écrit pour garder le secret. Je vous laisse.

Il me quitte par un baiser sur la joue et heureusement que je n’ai pas de cours, je préfère le passer avec ma grande sœur. Deux abandons, je n’espère jamais un troisième ! Surtout la famille est enfin unie !

Manque plus que mon entrée dans une grande compagnie ou alors l’idée de chanter me tenterais bien. J’avais un groupe d’amis amateurs de mes quatorze à dix ans. Je ris dans ma tête, rien que d’imaginer affronter Roberto ! Ce n’est pas la première fois !

Et puis, je suis sûr que, s’il coache le nouveau Upa, il n’arrivera jamais à me battre, moi et le nouveau groupe, passagers ! J’ai plus d’expérience ! Bon, si je dois vraiment m’inscrire, faut que je sois sûr que mes anciens potes soient ok avant d’en parler.