Jour J
Le lendemain, les bruits de l'infirmière dans la chambre de Max me réveillaient d'un sommeil profond. Le temps d'émerger, je me glissais sous une douche brûlante. J'ai toujours pris des douches brûlantes, même par une chaleur à crever. J'enfilais un caleçon, un short et un t-shirt.
Je passais directement voir Max, déjà en train de regarder un film, son téléphone à la main.
— Elle n'a toujours pas détecté que ta connaissance cinématographique était de zéro ?
— Elle doit avoir des doutes, mais je rattrape mon retard.
— Je vais prendre un petit-déjeuner et j'arrive.
Je descendais en direction de la machine à café. Dans la cuisine, en nuisette de nuit, madame était là à lire des news sur un ordinateur portable.
- Bien dormi, jeune homme ?
— Très bien, et vous ?
— Excellent, merci d'avoir rangé hier soir.
— Pas de souci, madame.
Je me mis face à la machine à café, attendant que le liquide foncé remplisse ma tasse qui ferait office de petit-déjeuner. Je sentis sa présence glisser derrière moi et ses mains glisser de chaque côté de mon short et de mon boxer avant de les baisser et qu'elle ne saisisse ma queue.
- Je t'ai déjà dit que j'étais très tactile ?
— Oui, répondis-je, le souffle court.
Elle me masturbait avec lenteur.
— Aujourd'hui va être délectable, jeune homme.
— J'en doute pas, madame.
— Difficile d'en douter quand on se fait branler.
— Je suis prête à m'affairer pour vous.
Pour réponse, je reçus une fessée sèche et puissante de sa main disponible.
— Tu toucheras quand je te l'autoriserai.
— Ça semble pas très équitable.
— Ah, ça te dérange vraiment ?
— Non, madame.
— C'est bien ce que je me disais.
Elle posa sa main libre sur ma nuque avant de la descendre lentement.
— T'en fais, tu goûteras à ma chatte bien assez tôt.
Sa main finit sa course sur mon anus qu'elle massait doucement tout en me branlant.
— Et tu goûteras à bien d'autres plaisirs. Bref, c'est pas tout ça, mais moi je vais aller bronzer. Fais gaffe, ton café refroidit.
Elle retira ses mains, je saisis ma tasse de café et me retournai face à elle, mon sexe en érection, une sensation presque humiliante et étonnamment excitante.
— Une dernière chose, aujourd'hui en ma présence, je veux que tu sois à poil. J'adore l'idée que c'est moi qui te fais bander.
Elle dit cela, le regard insistant sur ma queue.
— Bon jeu vidéo, jeune homme.
Je bus mon café froid, un peu déboussolé, et attendis que mon érection s'en aille pour remonter dans la chambre.
- Ma mère t'a alpagué ou quoi ?
- On peut dire ça.
- Je te jure, les parents, ils ont un talent pour être relou.
- Elle veut juste parler, ça va, ça pourrait être pire.
- Tant qu'elle te parle pas de filles, elle peut être lourde avec ça.
- On parle livres, je lis quand tu dors.
- Elle t'a converti à la lecture, bordel, tu vas même bronzer, fais gaffe.
- Tu parles bien à une fille et regardes des films.
- Oui, mais j'ai des chances de conclure, moi.
Je m'assis sur ma chaise, cachant du mieux que je pouvais un grand sourire béat.
- Tu l'invites quand, du coup ?
- T'as oublié mon état ?
- Film, popcorn, chill, je dirais même que ça peut jouer en ta faveur !
- Ah ouais, pas con, j'y avais pas pensé.
- Tu penses des fois, toi ?
- Ta gueule, au lieu de dire des conneries, il nous faut du diamant, alors sors ta pioche et connecte-toi au serveur. En tout cas, si j'arrive à pécho dans mon état, tout n'est pas désespéré pour toi.
- C'est pas faux.
On jouait à l'ordi avec Dune en fond. Un film vieux comme le monde, et comment dire, ça m'a surtout donné envie de lire le livre pour me plonger dans ce désert. Le temps était long même en jouant. La chaleur étouffante finit par l'achever dans un semi-coma éveillé, je sortis de sa chambre sur un autre film de Tarantino. Sérieux, il aurait pas pu faire qu'un seul film, lui...
Arrivé en bas de l'escalier, je me déshabillais, je trouvais ce jeu étonnamment excitant, et allais rejoindre madame sur son transat en train de lire, seins découverts, juste en culotte noire.
- Oula, je n'ai pas vu le temps passer avec ce livre, oh on a respecté ma consigne, j'adore.
Elle posa son livre avant de se lever et de se rapprocher, et saisit ma queue en érection du bout des doigts.
- Nouvelle règle, si tu bandes, je décalote ta bite.
Elle fit glisser doucement ses doigts pour dévoiler mon gland.
- Vous semblez aimer me toucher, madame.
- Je vais pas m'en cacher, j'aime voir une bite en érection, je trouve ça étonnamment viril, surtout quand c'est moi la cause de ladite érection. Et voilà, un gland bien décalotté et excitant.
Elle massait lentement la base de mon gland.
- Bref, à midi j'ai des salades toutes faites avec une bière, ça te va ?
- Oui, madame.
- Bien, tu ramènes tout ça, merci.
Dit-elle en me claquant les fesses.
Je posais les salades et les bières sur la table à l'ombre du parasol, ne pouvant m'empêcher de mater sa poitrine.
- Alors, ces petites interactions te plaisent ?
- C'est un peu humiliant et intimidant, je dirais.
- Et ça te plaît ?
- Étonnamment, c'est plutôt un jeu agréable, oui.
- Pourquoi humiliant ?
- Le côté où vous vous servez de moi, c'est une sensation assez troublante, et à la fois excitante, je sais pas trop comment l'expliquer.
- L'humiliation souvent, c'est lié à la perte de contrôle et au fait de se sentir dévalorisé humainement parlant. Tu es un homme, tu as grandi dans une société où c'est l'homme qui baise les femmes. Et là, tu te retrouves à l'inverse, c'est moi qui te baise, façon de parler. T'en fais pas, je t'ai pas encore pissé dessus
Elle explosa de rire face à ma tête déconfite.
- Je rigole, jeune homme, je rigole, c'était pour illustrer le propos.
- Vous semblez apprécier ce rôle dominant.
- En vrai, je ne suis pas spécialement fan du délire BDSM. Tant que tout le monde s'amuse dans un milieu consenti, pas besoin de règles et de noms foireux. Le bon sens me semble de mise dans l'intime. Et "maîtresse", ça fait trop travail.
Dit-elle en rigolant.
- Vous êtes vraiment étrange, enfin pas dans le mauvais sens du terme.
— T'as pas idée à quel point je peux l'être. Mais si mes petits jeux te tentent pas, dis-le.
— J'ai pas dit ça.
— Alors, si je te dis "à quatre pattes et montre-moi tes fesses bien cambrées, salope", tu fais quoi ?
Je posai ma fourchette et me mis à côté de sa chaise, respectant sa consigne.
- Alors, que ressens-tu, jeune homme, exposé ainsi ?
- C'est intimidant.
- Pourtant, la vue est belle, je trouve. Ton cul, tes couilles et ton érection bien visibles et à portée de main.
Sa main glissa sur mon cul.
— Les hommes adorent foutre leur gland ici en général et appuyer doucement, même si on ne leur a pas donné l'autorisation. Oui, c'est une position intimidante qui donne loisir à l'autre de faire ce qu'il ou elle veut. Mais aussi une position d'abandon à l'autre qui peut être grisante.
— J'avoue que c'est assez excitant, cette vulnérabilité.
— Allez, retourne sur ta chaise, la leçon est chose et terminée, avant que l'envie de t'enculer me prenne trop aux tripes.
Je me remis sur ma chaise.
Je crois que j'aime bien vos petits jeux, madame. — Je vois ça. C'est intéressant, ton ouverture d'esprit face à la virilité. — Je suis viril, moi, homme fort, moi prendre femme sur table dehors avec virulence.
Elle rit à ma connerie.
— Femme qui rit, femme à moitié dans ton lit, viril, puissance.
— Tu es un drôle d'oiseau, Isaac.
— Et ça vous plaît, on dirait.
— Oui, je vais pas m'en cacher.
— Qu'est-ce qui vous plaît ?
— Tu veux la réponse hypocrite ou l'honnête ?
— L'hypocrite puis l'honnête.
Elle prit une voix surjouée de jeune femme.
- L'été, la chaleur, la solitude, et on verra bien où ça nous mène, je suis un peu coquine mais pas trop.
- Vous avez bien fait de pas faire actrice.
- Et l'honnête, j'ai envie de baiser, je suis une femme qui a des envies, t'es jeune, j'ai une envie de bite. Être ta première m'excite, je mouille mes culottes comme une ado devant un boys band. Et tu sais quoi, le truc qui m'excite le plus, t'as pas essayé de me sauter dessus, tu te refrènes, tu joues avec moi. Ce petit côté docile et plaisant.
- J'ai surtout pas envie de commettre une faute.
- Je te punirais alors.
- Oh zut alors.
- Pendant que j'y pense, Isaac, j'aimerais aborder un sujet avant ce soir.
- Oula, ça semble grave.
- Oh non, connais-tu le kink shaming ?
- Juger les pratiques sexuelles d'une autre personne ?
- Exactement. On a le droit de pas aimer des pratiques, ce n'est pas pour autant qu'il faut faire culpabiliser ceux qui les aiment. Il suffit de dire non, j'aime pas, si jamais je fais des choses que tu ne sens pas trop.
- Comme pour le sperme hier ?
- Oui, ça t'a déplu, t'as le droit de dire , on appelle ça le consentement.
- Déplu non, plu je sais pas, mais ça me dérange nullement.
- Parfait, tout ça pour dire avec moi, je préfère que tu me dises tes envies et ce qui te plaît pas sans tabou et jugement.
- D'accord, madame.
- Voilà, je crois qu'on est prêts pour ce soir alors.
Étonnamment, cette phrase me déconfis sur place, je me levais pour débarrasser et masquais une peur qui m'envahissait sans crier gare. Dans la cuisine, j'entendis Max m'appeler, et je sautais sur l'occasion.
- Ah, ce soir, madame.
- J'ai hâte.
Je me rhabillais et montais dans la chambre de Max, étonnamment rassurante. Ordinateur, écran, ça, je maîtrisais.
Un « ça va » de Max me sortit de mes pensées.
— Oui, oui, la chaleur me tue.
— Te plains pas, tu peux bouger, toi. Moi, je suis comme un con.
— Fallait eviter la moto.
— Très drôle, j'en ai marre de ces putains de soupes.
— Que de la soupe t'es sur ?
— De tout, putain. La sage-femme qui me lave, c'est humiliant, ça. Je dois pisser dans un bocal, je peux pas bouger, tout me fait chier, bordel. Heureusement que tu peux venir en vrai, sinon je serais devenu fou.
— Demande à Célia de devenir ton infirmière.
— Je lui ai demandé si elle voulait mater un film, elle m'a laissé une vue.
— Ah zut.
— Ouais, zut comme tu dis, journée de merde, tout me gave, je crois, aujourd'hui.
— Elle va répondre !
— Même pas, j'y crois.
Le bureau des plaintes fut ouvert pour l'après-midi, le monde était pourri, étonnamment ça calmait cette peur qui m'avait envahi d'ecouter ses malheurs, mais plus le moment fatidique de son endormissement approchait, plus le pique remontait. Le téléphone de Max vibra enfin à 18h45, et la journée merdique devint une journée normale.
— Elle a dit oui.
— Ah bah, ça va, dis-moi quand je vous laisse en tête à tête.
— T'es con, je vais me pieuter, je crois.
— Mais oui, je te crois, bonne discussion.

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