Je jetais encore une fois un coup d'œil à mon poignet. Les aiguilles de ma montre ne cessaient de tourner à vive allure.

La pluie martelait les vitres. Quant à moi, j'étouffais dans ce bus trop bondé. Je vérifiais sans cesse si la circulation avait diminué. Mais, faisant défaut à mes espoirs, elle me donnait l'impression de se rallonger.

Les autres passagers s'impatientaient aussi. Certains tapaient du pied, d'autres soupiraient et les plus révoltés s'injuraient devant cette circulation épouvantable.

Moi, je ne faisais que tourner en boucle le message de l'institutrice.
Je me sentais piègée. Comme si une araignée avait tissé minutieusement ses fils autour de moi. Toutes mes pensées, mes sensations, mes sentiments tournaient autour d'elle, Maevis.

Je m'impatientais de la rejoindre. Était-elle triste ? Avait-elle froid ? Pensait-elle que je ne viendrai pas, ou que je l'avais peut-être oubliée ?

Non! Ce n'était pas le cas. Je ne voulais pas qu'elle ressente cela. Tout ce que je voulais c'était son bonheur, un bonheur auquel je n'avais pas eu droit dans mon enfance.