Chapitre 5

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Après une circulation épouvantable. Je sortais enfin de ce bus qui me tenait prisonnière. Je courais sous la pluie qui me trempait de la tête au pied. J'étais en retard, encore. Le message de l'institutrice tournait en boucle dans ma tête.

" Madame Sanchez, nous avons besoin de vous à l'école de Maevis, c'est urgent."

Je m'imaginais tout les scénarios possibles. Cinq minutes plus tard j'étais à l'école.

À l'instant où Maevis m'aperceva, elle courra se réfugier dans mes bras. Le visage triste, les yeux rougis, elle s'accrochait à moi en pleurant. Mon cœur se serra.

- Mi querida, qu'est-ce qui se passe ? Lui avais-je dit.

Elle ne répondit rien se blotissant encore plus contre moi. Je la cajolais un long moment, vérifiant simultanément qu'elle n'était pas blessée ou malade. Une fois calmée, Caroline une des maîtresses de l'école vient la prendre pour que je puisse parler avec Sylvie, l'institutrice responsable de la classe de Maevis.

Je m'enquérais aussitôt de demander

- Qu'est-il arrivé ?

Dans mon empressement je n'avais pas remarqué qu'il y'avait une tierce personne avec nous.

- Déjà qu'on passe pour la ponctualité, je constate que la politesse est aux abonnés absents elle aussi. Franchement le comportement de votre fille ne m'étonne pas. Vocifera une voix.

C'était une femme de plus de trente ans. Cheveux noir, yeux chocolat, elle me toisait méchamment de l'endroit où elle était assise.

Dépassée je n'avais rien répondu sur le moment. Sylvie craignant que tout cela ne dégénère se pressa de m'expliquer ce qui était arrivé.

- Maevis manque de quelques fournitures scolaires. Avait-elle commencé.

Je répondais aussitôt que j'avais programmé de lui acheté ce qu'il lui manquait ce weekend. Débordée je n'avais pas eu le temps de le faire en semaine.

Ignorant mon intervention, l'enseignante continua et m'expliqua que ma fille avait alors emprunter quelques crayons à son camarade. Ce dernier n'ayant pas retrouvé ses affaires à la fin de la séance avait accusé ma fille de voleuse et a voulu fouiller son cartable. Pour l'en empêcher, Maevis l'avais poussé et le garçon avait foulé son poignet en tombant.

- On a l'habitude des querelles entre enfants. Mais ce genre de comportements doit être pris en charge sans tarder. L'enfant doit comprendre que la violence ne résout pas ses problèmes. Explique Sylvie.

Mais avant même que je ne puisse répondre, j'entendis la mère de Zack dire :

- Avec un parent pareil c'est tout à fait normal qu'elle ait un comportement déplorable. Comme le dicton le dit, telle mère telle fille.

Hors de moi je ripostais :

- Vous devriez plutôt vous inquiéter du comportement de votre fils. Avant de juger mon éducation, tenait vous devant un miroir. C'est vous qui me manquez de respect depuis le début.

Sylvie tente d'intervenir pour calmer la situation mais la femme en face de moi ne lui en laisse pas l'occasion.

- Mon fils se retrouve avec un poignet foulé et vous osez rejeter la faute sur lui. Sur nous. Quand à un très jeune âge, on fait preuve de violence, la question se pose. Dans quelles conditions est élevée cette enfant ? Toujours la dernière à être récupérée, manque de fournitures scolaires, possible acte de vole et pour couronner le tout geste violent. On voit bien que tout le monde n'est pas fait pour devenir mère. Vous auriez dû vous occuper de vos études au lieu de faire un enfant jeune femme.

Son ton dégoulinait de mépris. Je sentis mon cœur battre dans mes tempes. Les mots de cette femme me lacéraient comme des lames. Alerté par le vacarme, Maevis entra dans la salle suivie par Caroline et la directrice.

- Mama... Murmura mon ange.

Je contins toute ma rage, tout mon ressentiment pour ne pas faire de scène et pris Maevis par la main.

- Allons-y mi amor, nous rentrons à la maison.

Mais je n'eus pas le temps de faire un pas que j'entendis l'autre vipère dire à l'intention de ma fille :

- Pauvre petite, pas de chance d'avoir une telle mère.

N'en pouvant plus, j'explosais devant tout le monde:

- Non mais pour qui vous vous prenez pour nous juger ? Pour nous mépriser ? Redescendez sur terre ! Vous êtes loin d'être parfaite ! Vous êtes irrespectueuse , hautaine et perfide ! Et vous osez tout de même faire des leçons de morale ! C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Ne vous avisez plus jamais de parler à ma fille ! Avais-je crié à plein poumons, l'index braqué en sa direction.

Sylvie avait essayé de me retenir mais je retirer brusquement mon bras, prenant ma fille qui pleurait et quittant la pièce sans un regard.

Dehors la pluie redoublait. Cachant ainsi les larmes qui ruisselaient sur mes joues. Je ne savais pas encore que derrière moi, dans ce bureau, quelqu'un allait écrire un rapport.
Un simple rapport.
Celui qui allait changer nos vies.

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