B – Le space opera

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B – Le space opera

Au cinéma, le space opera est l’un des plus anciens sous-genres de la science-fiction. L’appellation space opera remonte à la première moitié du XXe siècle. Elle restera longtemps péjorative, et la majorité des films réalisés sous sa bannière ne feront rien pour contester cette réputation.

Le terme space opera est issu de soap opera, du nom des séries radiophoniques, puis télévisuelles sans fin, des années 30-40 destinées à la femme au foyer. Il a été ajusté significativement, vers 1941, pour devenir une branche de la science-fiction, par l’écrivain Wilson Tucker, et pour le différencier, du fantastique (auquel il emprunte certains motifs adaptés à l'espace, comme le "monstre", mais aussi le côté souvent chevaleresque du héros venu sauver la jeune et belle humanoïde - terrestre ou extraterrestre - en détresse), de l’utopie et de l’anticipation.

La présence de différentes représentations sous une classification identique oblige à un premier étiquetage et établit que ces quatre sous-genres, à l’époque, sont assez différentes pour recevoir leur propre appellation.

Un demi-siècle plus tard, au sein du space opera, on distinguera de nouveau trois directions :

− le space opera traditionnel (The Island Earth[1])

− le space opera proche de la fantasy (Star Wars[2])

− le space opera métaphysique (2001, A Space Odyssey)

Il faudra attendre 1968, et le film de Stanley Kubrick pour que le regard du spectateur sur le space opera change. Pourtant, aujourd’hui, ce n’est pas ce film-là que l’on cite lorsque l’on évoque le space opera moderne. Le renouveau viendra d’un film qui aurait pu être destiné à la série B. Il s’agit de Star Wars (1977), de George Lucas. Ce qui confirme que la notion de sous-genre n’est pas fixe mais évolutive.

[1] Les Survivants de l’infini (1955), de Joseph Newman.

[2] NP. Note postérieure à l'écriture de ce texte : En 2019, ce sous-genre est désormais appelé Space Fantasy, et tient plus de la fantasy que de la science-fiction. Les trilogies appartiennent donc, aujourd'hui à un sous-genre de la fantasy. Lors de l'écriture de ce texte, Star Wars était encore considéré comme de la science-fiction... et il l'est sans doute en certains apsects, mais même son créateur, George Lucas considère aujourd'hui qu'il s'agit de space fantasy.

De fait, si de nos jours, la fantasy est considérée comme un genre à part entière, jusqu'au début des années 2000, elle était traitée comme un sous-genre, marginal, de la science-fiction. Toutefois, je ferai remarquer par la suite, dans les études suivantes (portant sur The 13th Warrior et sur Lord of the Rings) qu'elle tend déjà à s'en détacher. La rupture aura véritablement lieu grâce au cinéma, à la télévision et au jeu video. La fantasy prendra son envol avec la trilogie de Peter Jackson qui initiera une longue série d'oeuvres plus ou moins réussies aussi bien au cinéma, qu'à la télévision, ou encore dans le 7e art et dans la littérature. Son divorce avec la science-fiction sera consommé avec Game of thrones (sauf, peut-être, si les auteurs nous surprenaient en dévoilant une étroite parenté de cette série avec celle de Jonathan Nolan et Lisa Joy, Westworld, comme le suggèrent certaines rumeurs sur le Net. Mais, à l'heure où j'écris ces lignes, il ne s'agit bien que de rumeurs). Aujourd'hui, en 2019, la science-fiction et la fantasy suivent des chemins différents. Entre autres preuves, la fantasy possède, elle aussi, ses propres sous-genres (dark fantasy, light fantasy, high fantasy, urban fantasy...).

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