1. The Dark Crystal : seul et unique exemple dans son genre
1. The Dark Crystal : seul et unique exemple dans son genre
Lorsque Jim Henson réalise The Dark Crystal, en 1982, il est déjà célèbre pour son Muppet Show, une émission mettant en scène des marionnettes aux physiques essentiellement animaliers, dont Kermit la grenouille est la plus célèbre représentante. Jim Henson est le créateur d’un monde, pas seulement visuel mais aussi thématique.
C’est à l’occasion de la création de nouvelles figures pour son show, au milieu des années 70, que lui vient l’idée de porter son univers sur grand écran. Il ne pense pas au Muppet Show qu’il considère comme plus adapté au petit écran. Il songe à un univers plus onirique, situé entre Tolkien et son Lord of the Rings, les mythologies celtique et nordique, et les contes de fées. Il veut créer un univers. La légende dit que c’est en attendant son avion à l’aéroport de New York avec l’une de ses filles qu’il va écrire un premier scénario sous le titre The Crystal. Ce n’est pas de la science-fiction à la manière de Star Wars qu’il souhaite réaliser mais de la pure fantasy.
Il imagine, dans un premier temps, faire parler ses personnages dans des langues mortes comme le latin, le grec ancien et l’égyptien classique. Mais l’idée est vite abandonnée. En revanche, la question de la technique de réalisation ne se pose pas. Jim Henson avait le choix entre une réalisation classique ou le dessin d’animation. En ce qui concernait ce dernier, l’exemple de l’adaptation de The Lord of the Rings, de Bakshi, en 1979, ne plaidait pas en sa faveur. Pour la réalisation classique, les moyens techniques ne lui semblaient pas, non plus, assez aboutis pour ce qu’il avait en tête. Il choisit alors une troisième voie dans laquelle il excellait mais qui n’avait jamais été tentée dans le cinéma de science-fiction.
C’est pourtant le succès du film de Lucas, en 1977, qui va lui ouvrir les portes. Son projet intéresse les producteurs mais il n’est pas abouti. Par ailleurs, Henson est pris par ses Muppets. Cette même année, une rencontre importante va renforcer son attention sur The Crystal, celle de Bryan Froud, un dessinateur qui travaille indirectement pour la Henson Organisation, l’entreprise d’effets spéciaux et de création de marionnettes et d’animatroniques que possède Jim Henson.
Froud se montre enthousiasmé par le projet et propose, durant les cinq années suivantes, une multitude de croquis, de planches graphiques et de peintures. Il conçoit les Skeksès, les Mystiques, les Gelflings, les Podlings et les nombreux habitants de ce monde esquissé par Jim Henson. Il dessine encore les vêtements, les bijoux et les décors. Son travail permet à Henson de visualiser ce qu’il a vraiment en tête. Surtout, il lui démontre l’ampleur de la tâche et la difficulté à donner une vie réelle à un univers où il n'existe absolument aucun être humain.
C’est une commande de Gary Kurtz, le producteur de Star Wars 6 : The Return of Jedi, à son équipe artistique, la Henson Organisation, qui va le conforter dans son idée de réaliser un film entièrement conçu avec des marionnettes. Kurtz lui demande effectivement de travailler sur un personnage de l’univers Star Wars qui deviendra mythique : Yoda. L’objectif est de lui donner vie autant que faire se peut.
Yoda servira de "brouillon" pour l’ensemble des créatures vivantes et pensantes que Jim Henson compte mettre en scène dans son film. Il invite alors son ami, Frank Oz, à participer à l’aventure et à coréaliser le film avec lui. Parallèlement, il sollicite David Odell pour travailler sur le scénario. Un nouveau titre est donné au projet : The Dark Crystal. Gary Kurtz et le musicien Trevor Jones viennent compléter l’équipe.
Le film entre en pré production durant deux ans. Les effets spéciaux sont testés à la Henson Organisation, les décors sont construits par Harry Lange, l’un des directeurs artistiques de 2001, A Space Odyssey (1968), de Stanley Kubrick. Le tournage durera environ vingt-six semaines.
Nous connaissons le résultat : un film intemporel et, même aujourd’hui, avec les évolutions des technologies animatroniques et infographiques, le film reste une réussite artistique et technique.
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