2. Les règles de la planet fantasy
2. Les règles de la planet fantasy
Jusque dans la première décénnie du XXIe siècle, pour décrire la planet fantasy au cinéma, il n’existe qu’un seul exemple. Cependant, il faut aussi la définir par rapport à d’autres sous-genres, comme le space planet, le space opera, l’heroic fantasy et la high fantasy afin de confirmer son statut de sous-genre.
En attendant d'autres exemples qui confirmeront ou infirmeront ces particularités, voici ce que nous pouvons définir à propos de ce sous-genre :
− L’action a lieu sur une planète et une seule.
− La planète possède une géographie et des climats dont dépendent la faune et la flore. Le récit de planet fantasy nous permet de les explorer.
− Elle est habitée par des êtres vivants dont les morphologies nous sont aussi inconnues que les modes de pensées qui les régissent. Cependant, pour plus de compréhension, les auteurs évitent de trop les éloigner du modèle humain.
− Certains êtres vivants sont dangereux, d’autres amicaux (mais attention : les apparences peuvent être trompeuses…).
− Les espèces intelligentes ont un système social et politique basé sur l’un des modèles, humain ou animal, connus de notre planète, mais ces sociétés restent primitives, ou moyenâgeuses.
− La vie de ces sociétés est influencée par la nature et par la planète.
− Chaque société possède son langage, ses us et coutumes.
− La notion de temps peut être différente de celle que nous connaissons, car elle est liée à la rotation de la planète sur son axe (jours), aux phases de sa ou ses Lunes (semaines) et de sa rotation autour de son ou ses soleils (années). Tous ces repères peuvent être modifiés.
− La durée de vie des êtres vivants de cette planète, à une échelle terrestre, peut être (beaucoup) plus longue, ou (beaucoup) moins longue qu’une vie humaine. Certains êtres peuvent être immortels. Leur mort comme le montre The Dark Crystal peut aussi être particulière et liée à leur nature.
− L’homme n’existe pas sur cette planète, pas même en explorateur. Cependant, certaines créatures ont une morphologie construite sur le modèle humain (deux yeux, deux bras, deux jambes, un nez, une bouche …).
− Parce qu’il s’agit de fantasy, un personnage est conduit à effectuer une quête, devenant ainsi le héros du récit.
À l’image des univers de la high fantasy, les univers de la planet fantasy sont difficiles à mettre en image. L’objectif est d’étonner le spectateur et de le faire rêver. Corrélativement, ce monde doit être aussi réaliste et crédible que le monde dans lequel il vit pour y croire car, évidemment, il mettra instinctivement sa réalité en comparaison du monde qui lui est présenté.
Un tel monde n’est pas évident à créer à cause de la difficulté d’y trouver un point d’ancrage. Trop éloigné de l’univers du spectateur, celui-ci risque de ne pas y trouver d’identification. D’autre part, aujourd’hui, nous savons que mettre en scène un univers réaliste, crédible, appelle des moyens financiers et techniques importants. Cela explique, en partie, la quasi-absence actuelle de ce sous-genre dans le cinéma américain.
Du point de vue du sujet et du récit, nous sommes aussi loin des préoccupations présentes. Quoi que … Si nous nous référons à The Dark Cristal, ce monde peut nous en apprendre sur nous-mêmes et sur le monde dans lequel nous vivons, car pour y pénétrer, nous l’avons dit, nous sommes obligés de le comparer à ce qui existe sur notre Terre. Il démontre notamment à quel point les êtres vivants sont liés les uns aux autres, et à leur environnement.
Enfin, ces mondes inventés sont, d'une certaine manière, des rêves pour notre avenir dans la mesure où l’homme pourrait, tout en poursuivant la rechercher de ses origines aux confins de l’espace, être conduit à explorer d’autres univers, totalement étrangers au sien.
Annotations