2. Les êtres négatifs

Les mythes regorgent d’êtres maléfiques. Sont-ils pensants ? Possèdent-ils une intelligence ? Difficile de les définir car ils sont les marionnettes d’un maître plus puissant qu’eux, ce qui ne les empêche pas d’être redoutables. Certains sont, et restent, leurs propres maîtres mais lorsqu’ils rencontrent l’amour (Imhotep) ou l’amitié (Gollum) leurs affaires se compliquent, et les sentiments du spectateur sont légèrement bousculés.

Le mal absolu, Sauron, chez Peter Jackson, est désincarné. Il est difficile de le considérer comme un être vivant. Néanmoins, dans le prologue de la première partie du Seigneur des anneaux, il a une stature. Il est une créature en armure, à forme humaine. Lorsqu’il revient à la vie, il n’a pas d’incarnation et se présente sous la forme d’un œil qui voit tout et qui est craint. Sa puissance est telle qu’elle soumet le plus puissant des mages, Saroumane, à sa volonté. Les Nazgûls, autrefois les neuf rois humains auxquels furent donnés neuf anneaux de pouvoirs pour diriger les Hommes, sont les âmes damnées de Sauron. Ils sont devenus des spectres, ni vivants ni morts mais condamnés à errer dans le monde à la recherche de l’anneau unique. Chaque fois que Frodon utilise cet anneau, ils le ressentent, de même qu’ils sentent sa présence lorsque celui-ci est près d’eux. Les Orcs sont les guerriers de Sauron. Une légende, dans le récit, raconte qu’il s’agirait d’Elfes qui auraient été torturés et transformés. Leur peau est sombre et épaisse, leurs traits sont déformés, leurs yeux sont reptiliens et leurs dents sont celles de carnassiers. Ils sont anthropophages. Ils possèdent des sens développés, et voient particulièrement bien la nuit. Mais la lumière du jour, et le soleil, sans leur être néfastes, les affaiblissent. Ils ne vivent que pour tuer et détruire. Il existe une sous race d’orcs, les Gobelins, plus petits. Les Uruk-hais, créations de Saroumane et de sa magie, ont une morphologie plus humanoïde que les Orcs. Ils sont plus grands et plus forts que les Orcs, les Elfes et les Hommes. Ne craignant plus le soleil, ils sont plus redoutables que les orques.

Gollum est un Hobbit perverti par l’Anneau unique. Il possède une double personnalité : celle de Smeagol, doux et innocent, celle de Gollum, pervers et meurtrier. D’aspect malingre, son corps est déformé, symptomatique de sa folie. Il craint la lumière, le Soleil et les objets magiques liés aux Elfes. Enfin, le Balrog contre lequel lutte Gandalf dans la Moria est un démon ancien que les Nains ont réveillé en creusant trop profondément sous la Moria. Le Balrog est un être aux dimensions incommensurables, fait de feu, et soufflant des flammes. Il détruit tout sur son passage.

Le démon de Legend sort d’un miroir, sa porte d'entrée dans le monde des Humains. C’est un géant avec des pattes munies de sabots tels un animal, et sa tête, au menton proéminent, est surmontée de deux immenses cornes. Ses mains ressemblent à des serres. Sa peau est rouge et luisante. Pour le servir, il a des Kobalts, trois êtres ressemblant à des Gobelins. Dans The Dark Crystal, les Skeksès sont l’autre moitié des Urskeks. Contrairement aux Mystiques, ils sont stupides, belliqueux et hargneux.

Quelques fois, le mal revêt une forme humaine. C’est le cas dans The Mummy (1998), et sa suite The Mummy Returns (2000), de Stephen Sommers. Imhotep est un revenant, une momie qui a repris forme humaine. Il a cependant la particularité d’avoir accepté cet état par amour, ce qui le perdra après sa seconde résurrection. D’une puissance phénoménale, il est capable de réveiller d’autres momies, y compris son amour perdu. Il peut aussi soulever, voire donner une forme au sable comme à l’eau. Dans The Mummy Returns, un second être maléfique apparaît, le Roi Scorpion, une créature qui n’a d’humain que la partie supérieure de son corps. L’autre étant celle d’un scorpion géant. Les raisons de son existence sous cette forme sont expliquées dans le prologue fu film. Mais un autre récit qui lui sera entièrement consacré, The Scorpion King (2001), de Chuck Russell, et donnera une autre dimension, très différente, au personnage.