Transhumanisme en roue libre

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- Je vois… Donc vous êtes des voyageurs temporels. Grosso merdo, j’entends.

- Moui, vous avez compris l’idée.

- Et donc ça… c’est votre labo.

- Bravo Sherlock.

- Merci. C’est pas mal, un peu bordélique, mais à l’image de son propriétaire je suppose.

- Faites attention à vos propos, où nous tâcherons de vous réexpédier à votre époque sans votre sérum.

- Quelle violence ! Il faut que vous calmez vos nerfs le mécananthrope. Vous m’avez déjà tué, ça ne vous suffit pas ?

- Non et à ce propos justement, vous allez nous expliquer qui vous êtes. Je peine à croire que “Imo” soit votre vrai nome et, accessoirement, que vous puissiez vous tenir devant moi sans aucune séquelle.

- Et de mon côté, je n’aurais rien contre un échantillon sanguin pour le bordel que vous nous avez causé.

- Vous êtes vraiment des gens bizarres, vous savez ça ?

- Dit le barjot qui prétend revenir d’entre les morts. Attendez de voir Chang, vous allez comprendre ce qu’est une personne bizarre.

- Qui est Chang ?

- Oubliez et présentez-vous une bonne fois pour toute !

- Doucement. Soit, j’imagine que je peux bien faire ça maintenant que je suis coincé en… quelle année déjà ?

- Je ne le répéterai pas, imbécile. Vous devrez vous contenter du XXIe siècle.

- XXIe siècle c’est ça ! Avec le vieux calendrier grégorien. Ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu les années ainsi… Quarante-deux ans en vérité.

- Quarante-d… Vous avez quel âge exactement ?

- Un peu plus d’un siècle… ce qui veut dire que là, tout de suite, je peux aller rencontrer mon ancien moi ? Oh c’est génial ! Il faut tout de suite que je file à Miscarta pour…

- Restez ici !

- Ah… évidemment, question de paradoxes temporels j’imagine.

- Pas beaucoup de risque de ce côté-là. Vous faites ce que vous voulez de votre vie ou plutôt votre existence. Restez ici, si vous voulez, mais pour toujours.

- Je passe, merci bien.

- Bien ! Les choses étant maintenant posées, vous allez peut-être enfin répondre à la question de mon ami l’emplumé.

- L’emplumé ? Pourquoi vous vous laissez surnommer comme ça ?

- Ne faites pas attention et introduisez-vous, ou je vous brise tous les os ! J'ai dépassé depuis longtemps le seuil acceptable de ma patience.

- Mollo, jeune homme ! Très bien, je m’appelle Tobias Menoj. Sans le H et avec un J. J’étais détective publique pendant un bon demi-siècle, avant d’arrêter de “vivre” bercé par les commodités de l’existence, pour m’engager dans une cause un peu plus importante.

- Détective publique ?

- Oui.

- Sans le H et avec un J ?

- Cela même.

- Et… vous le mettez où le J ?

- Au bout de toute évidence.

- Après le Y ?

- Non, c’est le Y justement.

- Est-ce que c’est vraiment important, Eriko ?

- Absolument pas, je m’en torche comme de mon premier calbar.

- Eh bien quelle franchise ! Vous me rappelez un ami à moi. Votre arme aussi d’ailleurs. Enfin, surtout les ondes de choc. Lui vous collait des mandales qui brisait souvent des vitres.

- Un homme charmant, j’imagine.

- Très cynique surtout. Bref, vous avez ce que vous voulez, maintenant rendez-moi le sérum.

- Ce que nous voulons ? Absolument pas. Vous allez devoir nous en dire un peu plus sur votre époque. A commencer par exemple sur, au hasard, cette énorme bestiole dans l’avenue marchande et le justicier pédant qui s’en est débarrassé.

- Vous débarquez vraiment, hein ?

- Vous avez écouté ce qu’on vous a dit ?

- Parfaitement. Y compris quand vous avez précisé que votre espèce de brassard permet de collecter les infos environnementales. Eh bien ? Vous n’avez pas déjà la réponse.

- Aucune de celles que je cherche et…

- Est-ce que ce sabreur a des nano-implants dans les veines ?

- Oh non. Le Samuraï de Minuit n’a aucunement besoin de machines moléculaires ou d’implants à la con. No offense. Il a déjà ce qui faut dans le buffet. Lui comme les autres…

- Parce qu’il a tout un dojo avec lui ?

- Non. Je parle des SuperZ. Ah, mais vous ne savez pas de quoi il est question, n’est-ce pas ?

- Eh bien, développez. On a tout notre temps.

- Pas le mien, Leone. J’aimerais y retourner le plus vite possible. Alors vous là, vous allez arrêter vos charades et vous grouiller dans vos explications.

- C’est vous le chef, j’imagine. Soit, pour vous la faire courte : en l’an zéro ou un, les historiens se tirent encore la bourre là-dessus, quelqu’un a mis au point une substance boostant le génome humain et ses propriétés physiques. Je dis “quelqu’un” parce que là encore, personne n’a la moindre idée du samaritain dissimulé derrière cette invention. L’ONU qui était encore vaguement debout à ce moment-là, mais aussi l’OMS et même certaines unions du Conseil International pour la Science, ont pointé un labo brésilien, soupçonné de bien des expérimentations douteuses. Labo qui a accusé la Chine, laquelle s’est déchargée sur la Russie, dont le nouveau dirigeant a décidé que c’était un complot mondial pour faire porter le chapeau sur l’Europe et les bons vieux Etats-Unis. Bref, c’est l’œuf ou la poule, avec un coq sous la main, puisque des échantillons se sont retrouvés dans les boites postales de nos dirigeants.

- Il faut être complètement con pour faire une chose pareille. N’importe qui garderait cette découverte pour lui ou la ferait breveter.

- C’est pour ça que certaines instances se sont évertuées à chercher un inventeur, un cerveau derrière cette découverte, capable de réitérer sans heurt le processus. Une belle perte de temps évidemment. Bien des pays ont de suite tenté de le dupliquer avec plus ou moins de succès et en moins d’un an, on s’est retrouvé avec une bonne douzaine de variantes brevetées et vendues à des prix exorbitants.

- Pourquoi je ne suis pas surpris… Mais quelle est l’utilité de ce machin ?

- Vous êtes sûr être un scientifique ? A votre avis, à quoi sert une substance de ce genre ? Augmenter les capacités du corps humain, le faire passer à la phase suivante de l’évolution. C’est à coup de ce genre d’arguments racoleurs que le Constituant Zeta, le plus fiable et massivement produit, s’est arraché.

- Du transhumanisme génétique donc. Très intéressant. Et vous ne savez vraiment pas de quoi est partie cette découverte ? Ou la nature de la structure génétique du constituant ?

- Le spécimen zéro.

- Pardon ?

- Plaît-il ?

- Hmpf… Vous faites vraiment la paire tous les deux. C’est le point de départ de beaucoup d’épidémies. Un patient zéro ou originel. Dans le cas de cet élan transhumaniste soudain, on présuppose, avec beaucoup de pincettes, que c’est le fruit d’un prélèvement ADN d’un individu déjà exceptionnel. Additionné bien sûr à une batterie de magouilles eugénistes ou franchement douteuses point de vue éthique.

- Bon ben ça vient de Russie, cherchez pas plus loin.

- Oh que non. Les Russes ont essayé de chopper le train en marche et de malaxer un constituant de leur cru, mais ça a été un échec cuisant. De mémoire, c’est l’un des pays avec le plus d’effets secondaires, de malformations et d’abominations.

- Comme celle du boulevard ?

- Pas exactement. Les Juggernauts sont conçus pour terrifier la population. Une manière de tenir en laisse les habitants d’Esprenys, les rendre dépendants à la protection des SuperZ. Mais je m’égare.

- SuperZ ?

- Vous n’aimez vraiment pas entendre les choses dans l’ordre tous les deux ?

- C’est vous qui disséminez des éléments de langage.

- Et c’est vous qui m’interrompez sans cesse.

- Bon, on avance oui ou merde ?!

- Mais calmez vous à la fin ! Je reprends. Il y a eu toute une bataille de brevets, de concours de biroutes, de menaces de guerre atomique en tout genre durant deux bonnes années. Vous pensez bien que les Etats avec une idéologie racoleuse y ont vu l’occasion rêvée pour asseoir leur autorité sur la Terre entière. Sauf que la réalité diffère des films. Personne ne voyait notamment d’un beau œil les Etat-Unis s’octroyer officiellement le statut de Maître du monde. En plus, les intérêts de chacun passaient devant l’amélioration des conditions humaines. Les choses se sont calmées quand l’humanité a décidé de faire ce qu’elle fait de mieux : se soucier de sa gueule et uniquement de la sienne. L’ONU, l’UE, la promesse d’une Terre unie, protégée par une ligue de super-soldats, aux oubliettes. Retour au Moyen-Âge, avec chacun pour soi.

- Et laissez-moi deviner, depuis vous vous faites une guerre perpétuelle pour dominer le globe ?

- En partie. Cela va venir, j’en suis certain. Il y a de nombreuses rixes, mais on est plus dans une sorte de course à l’armement génétique. La plupart des grandes puissances font pousser des “métropoles” ou des sortes microcosmes urbains pour tester, sans vraiment le dire, leurs trouvailles. Le monstre que vous avez vu en est un exemple, tout comme la cité d’Esprenys, sortie de terre en l’an 18.

- Je retire ce que j’ai dit, Leone. C’est vraiment un futur de merde. Et les constituants ? Chaque pays a sa propre version évidemment ?

- Oui… enfin, oui et non. Globalement, c’est plus un duplicata de la substance originale, vendue sous une appellation générique officieuse. Le nom officiel change d’un pays à l’autre, mais la substance reste la même. Plutôt un ersatz, en vérité. Sans le spécimen zéro, impossible de retrouver tout à fait l’efficacité initiale. Bien sûr, les enfoirés de l’industrie pharmaceutique ont rapidement monté un petit business sur la misère humaine, avant que la diffusion ne s’élargisse. Reste qu’elle ne s’est pas généralisée. Il faut croire que les puissants n’aimaient, et n’aiment toujours pas, trop gouverner une masse qui peut les briser en deux d’un coup de genoux. Du coup, on est dans une époque un peu chelou, où d’un côté le marché du Constituant Zeta est très régulé, réservé aux tranches de la société, pour change ; mais de l’autre, les enfants des premiers Extens (c’est comme ça qu’ont été étiquettés les augmentés) naissent avec des mutations supplémentaires. Certaines tout droit sorties de vieux comics, d’autres, porteuses d’un avenir plus radieux, mais toutes, incontrôlables. Vous devez commencer à saisir maintenant pourquoi les métropoles tests sont si importantes dans ce bazar génétique.

- Vraiment une époque de merde.

- Ça pourrait être pire.

- Parlez pour vous. Et qui voudrait vivre dans des villes pareilles, de toute façon ? C’est grillé sur des kilomètres que vos dictateurs font des saloperies dedans. Vous allez pas me dire que les gouvernements se sont mis à faire des déportations de masse comme en 40, pour remplir leurs stocks ?

- …

- Vous êtes pas sérieux, Tobias ?

- Oh, vous vous êtes souvenu de mon prénom. Je suis flatté. Je pensais que vous l’aviez déjà oublié.

- Qu’est-ce que vous me chantez espèce de givré ? Vous me l’avez lâché il y a même pas cinq minutes !

- Certes, mais… Bref ! Non, ils ne déportent pas les gens. Pas officiellement du moins. En France, la stratégie a été de forcer l’exode urbaine en asséchant les sols, en vendant monts et merdouilles et surtout en lâchant des abominations mixées en labo, afin de créer l’illusion d’une pseudo-sécurité à l’intérieur des villes. Villes défendues par des Extens triés sur le volet à des fins sécuritaires. Ça vous vend du rêve, hein ?

- C’est épouvantable !

- Les gens s’en sont accommodés.

- Mais pas vous ?

- Disons qu’à la base je m’en foutais, mais comme l’éternité commençait à me peser, j’ai rejoint une faction dissidente. Des rebelles en gros, rassemblés sous la bannière toute mignonne d’un panda roux. Me demandez pas pourquoi, je n’ai aucune idée de la raison qui les a poussés à choisir cet animal.

- Et c’est le “Composant Zeta” qui vous a rendu comme ça ?

- Comme ça, comment ?

- À votre avis, crétin ?

- Ah oui ! Mais non. Je suis juste immortel. Le composant n’a rien à voir avec ça. Je ne me le suis jamais injecté d’ailleurs.

- Pourtant, c’est ce que vous avez dans votre cartouche d’injecteur, non ?

- Comment ça vous êtes immortel ?

- Un à la fois, les enfants ! Non, cet injecteur que vous voyez là, contient une souche affaiblie du constituant. Suffisante pour amplifier les capacités latentes d’un Extens ou d’un individu lambda. Pas assez pour le faire évoluer complètement ou causer une surcharge, car éliminée rapidement par l’organisme. C’est un boost que les Pandas ont mis au point pour augmenter leur constitution pendant un court laps de temps.

- Vous voulez dire… que si je m’injecte votre bidule, je peux devenir une sorte de super-héros le temps d’une pause-café ?

- Sur le papier oui… Mais… je vous déconseille de tenter une chose pareille. Les humains qui se l’injectent, qu’ils soient augmentés ou non, ont un organisme différents, adaptés, en comparaison du vôtre. Vous le mécananthrope par contre, vous pourriez vous piquer sans trop de risque. Ça ne marche pas sur tous les mécas, mais je mets ma main à couper que vous n’aurez pratiquement aucune séquelle.

- Pratiquement ?

- Le risque zéro n’existe pas.

- Immortel ?

- Vous avez perdu l’usage de la syntaxe ?

- Comme vous allez perdre l’usage de vos jambes, si vous ne répondez pas.

- Quel tempérament ! Je suis immortel, c’est tout. Qu’est-ce qu’il y a de plus à ajouter ? Je suis une anomalie. Une parmi une bonne dizaine au XXIe siècle, contre une centaine bien tapée au XXIIe. Je ne peux pas mourir, ni de vieillesse, ni d’altérité physique. Mon sang ne vous apprendra rien, mais si vous y tenez monsieur le scientifique, voici mon bras. Je peux même le trancher pour que vous le gardiez…

- Vous n’êtes pas sérieux ?

- Avec plaisir, relevez la manche !

- Eriko, arrêtez cette folie ! Posez cette lampe !

- Ce n’est pas une lampe, mais un laser chirurgical, Leone.

- Contentez-vous d’un échantillon de sang !

- Pourquoi faire quand je peux avoir le bras entier ?

- …mais il faudra me tuer juste après pour le faire repousser. Il n’y a que lorsque je “meurs”, que je me régénère complètement. Et que mon existence se réinitialise dans la conscience des gens.

- Vous êtes un cadeau inespéré pour la science, vous ! Vous n’avez jamais songé à être un cobaye ?

- Jamais. Je vois l’idée malsaine cachée derrière. C’est non.

- Dommage.

- À la réflexion, contentez-vous d’une picouse. Les fétichismes chelous, j’ai assez donné.

- Vraiment dommage.

- Continuez ainsi et vous n’aurez plus qu’une rognure d’ongle ou un crachat.

- Je valide.

- Pour une fois nous sommes d’accord, monsieur le mécananthrope.

- Remballez vos sarcasmes. C’est Leone pour moi. Au passage, que voulez-vous dire par “réinitialiser l’existence”.

- Une anomalie dans une anomalie, très cher. Plus je suis longtemps vivant, plus mon existence s’efface de l’esprit des gens. De fait, ma présence est naturellement diffuse, ce qui donne aux vivants l’impression que je suis invisible, imperceptible. D’où ma surprise quand vous m’avez senti et saisi l’épaule. Ce n’est pas commun. Très peu de personnes en ont la capacité.

- Fascinant. Vous avez d’autres surprises en réserve ? Bougez pas pendant que… nickel. Merci pour vos globules.

- De rien. Vous n’avez plus de questions ? On peut retourner… dans votre “futur potentiel” ?

- Personnellement, j’ai encore beaucoup de questions.

- Pas de chance pour vous.

- Moi je ne m’en contenterai que d’une seule. Le sérum contenu dans cette fiole, qu’est-ce que c’est exactement ?

- L’avenir. La promesse des jours heureux.

- Mais encore ?

- On ne sait pas trop précisément Pas encore. Il est produit à échelle très restreinte, de manière confidentielle et c’est une spécialité française. Il nous faut l’analyser, mais… il est possible que ce soit un “antidote” ou nouveau génome annulant les propriétés de l’ancien.

- Et en quoi, ce serait une promesse d’avenir radieux ?

- Dis comme ça, c’est sûr que ça empeste le coup foireux, mais diffusé sous le manteau ou à grande échelle, le cas échéant, ça permettrait de se débarasser des SuperZ et des Extens des gouvernements.

- On en revient toujours aux SuperZ. C’est ma deuxième question, qui sont-ils ?

- Tout est dans le nom. Voyez-les comme des Extens exceptionnels dont l’évolution a cartonné. La plupart ont reçu la première génération du Constituant Zeta, mais certains, et là je parle surtout pour le sol français, ont eu droit à un petit cocktail secret d’Etat. Ils sont supérieurs en tout point aux Extens. Plus rapides, plus résistants, plus forts, quelques-uns volent aussi et une floppée ont une tripotée d’habilités surréalistes. Leur seule faiblesse connue réside dans leur stérilité. Au moins, ça évite la frénésie héréditaire délirante.

- En gros, ce sont des super-héros.

- Encore faudrait-il qu’ils en aient l’étoffe. Qu’ils aient leurs bijoux moulés dans le latex ou se trimballent en chemise canadienne, ils restent des psychopathes bouffis d'orgueil et de pouvoir. Le monde n’a pas besoin de héros. Augmenté ou non, altruiste ou égoïste, un humain reste un humain. Un animal cupide pétant plus haut que son cul dès qu’il en a l’occasion.

- Je n’aurais pas dit mieux. Vous savez je commence presqu’à regretter de vous avoir tiré dessus.

- Je vous pardonne. Je vous aime bien aussi. Tous les deux d’ailleurs. Maintenant vous me donnez le sérum ? C’est important.

- Mieux que ça, je vous accompagne. J’ai encore une de nombreuses questions à…

- Sul sul ! Choo wagga choo choo !

- Oh, bonjour. Chang, je suppose ?

- Washa stu ? Meh o vwa vwaf sna.

- Enchanté aussi.

- Bum bum, blu bagoo ?

- Eh bien, je viens d’un avenir très différent du tien, où ta langue est restée une simple plaisanterie.

- Whippna choba dog ! Busta wakambudi choo ?

- Attendez, vous comprenez ce qu’il raconte ?

- En partie. J’ai eu beaucoup de temps libre dans ma vie et sans me vanter ma mémoire est plutôt pas mal.

- Ah oui ?

- Oui.

- Comment est mort Donald Trump ?

- D’un combo d’M.S.T. sur le trône de sa chambre d’hosto.

- Je le savais !

- On peut retourner à mon époque maintenant ?

- Avec plaisir. Vous venez Leone.

- Oui…

- Ce n’était pas une question. Vous venez, point. Chang, va analyser ce zeste d'hémoglobine.

Chum cha ?

- Non, pas de pizza, merci. Leone vous voulez une part ou... ?

- Moi, je veux bien, merci de me le proposer.

Mychuno !

- Merci.

- Karumba, chaka pum ?

- Nan, tu restes ici. Au besoin, je te ferai signe. Où est votre QG ?

- Parchon ?

- Déglutissez avant d'ouvrir la gueule ! Je vous ai demandé où est votre QG. Tous les anarchistes dans votre genre en ont un. Dites moi où il est que je nous téléporte dedans… plus ou moins.

- Vous pouvez faire ça ?

- Non, je viens de tout inventer, j’avais du temps à perdre, comme vous. Oui, bordel ! Dites-moi l’adresse ou un repère proche et un pas plus tard, nous y serons.

- Parfait, parfait. Eh bien, il y a une pizzeria juste au-dessus justement. Chez Gianni e Luigi. Elle nous sert de couverture. Évidemment les patrons sont dans le coup, leur personnel aussi…

- L’adresse s’il-vous-plaît.

- Toujours aussi rude, M. Leone. Cela dit, vous y avez adjoint le “s’il vous plaît”. Pizza ?

- …

- 13 impasse du Cormoran Châtain.

- C’est une plaisanterie ?

- Non, Leone. Il semble dire vrai. Cette impasse existe, aussi improbable soit-elle. Bien je nous y envoie… Au passage, nos tenues suffisent ? Ou nous devons nous déguiser ?

- Venez comme vous êtes.

- Parfait, on y va.

- Deg deg.

- Deg deg, oli kooj Chang.

Pops habituels et les trois hommes ont disparu, laissant l’assistant seul avec sa pizza encore encartonnée.

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