D'abord, j'ai cru qu'il était parti chercher le pain. Je l'ai attendu pour dîner. La nuit descendait, l'appartement devenait sombre, le réverbère de la rue éclairait la pièce. Assise sur le fauteuil du salon, j'écoutais la radio. Je me levais suivi d'un pas rapide vers la cuisine. Je regardais attentivement derrière les rideaux s'il ne revenait pas. Je vis les phares lumineux de sa voiture et j'entendais le bruit du klaxonne de ce même véhicule. Je me précipitais en bas pour lui ouvrir. Arriver devant lui, il renferma sa portière en la claquant violemment. Je lui ai défendu ouvertement qu'il ne fallait pas le faire sous peine d'entendre les voisins crier à la fenêtre de leur maison. Je remontais pour aller souper mais je m'arrêtai simplement pour lui demander :

— Tu voudrais quelques choses à manger ?
— Pourquoi pas... je mangerais bien du pudding au miel.

Je repris ma route. Je me stoppais de nouveau. Je n'avais même pas remarqué mais ce n'étais pas mon mari.