assassin !

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La mort du héro

Dans ma vie (discontinue) d'auteure de textes —je n'ose pas dire écrivaine— je n'ai jamais tué un seul personnage, ni un gentil ni un méchant ! Depuis que j'ai recommencé à écrire (donc genre trois semaines) j'y pense un peu, car mon héros est un vieux monsieur qui a vécu quelque chose d'extraordinaire, il sera allé au bout de son rêve, que ça aboutisse ou non d'ailleurs. Je l'imagine donc assez mal reprendre une vie "normale", civilisé ou simplement conforme à ce qu'il était avant de se lancer dans son projet fou.

Je ne pense pas qu'il pourrait continuer d'avoir le goût de vivre, je le vois donc s'étioler rapidement et puis mourir, être entouré des siens (resterait à déterminer lesquels, mais ce n'est pas tellement important).

À cette idée, les larmes me viennent très vite. Je suis du genre émotif, mais cela n'explique pas tout. Car il faut dire que je l'aime très fort, mon vieux monsieur. Ça fait longtemps que je rêvasse de lui et que je contemple sa vie et son œuvre par tous les aspects possibles. Je me suis habituée à l'avoir avec moi, pour ainsi dire. Aussi, quand il viendra à mourir, j'ai peur qu'il ne me manque terriblement.

Est-ce-que quand on tue son héros, il vous quitte à jamais ?

Il y a quelques années, je regardais une série TV, une des héroïnes principales, une femme aimante autant qu'aimable, fut tuée par sa propre sœur qui vivait rongée par la jalousie et la tyrannisait depuis toujours alors que leur vie à toutes deux pouvait prendre un nouveau départ, avec le bonheur à la clé. Je fus si écœurée par cette mort injuste -de mon point de vue-, j'ai trouvé cela si douloureux que j'ai arrêté de regarder la série. Et je ne crois pas que je pourrai jamais la regarder de nouveau.

J'ai la sensation que les héros qui sont morts, le sont pour de bon et qu'il est vain de vouloir les faire resurgir du néant, de relire les passages où ils étaient encore en vie ou bien de rembobiner la cassette (pour ceux qui ont connu le VCR).

Je sais donc que je vais pleurer abondamment si (ou quand) mon Magraaf mourra. Je serai inconsolable pendant quelque temps, mais je sais que j'aurais eu raison de le faire passer de vie à trépas. Si c'est juste, c’est-à-dire pas seulement logique ou inévitable, mais équitable, pour lui, au regard de l'œuvre de sa vie comme au regard de la mienne, de mon "roman", alors seulement je pourrais me guérir de cette perte.

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