Le vieil arbre résistait. Il avait vu passer tant de saisons ; des brûlantes qui vous crament les feuilles dans les bourgeons, des glaçantes qui vous engourdissent les racines avant de les racornir, Alors que les moites vous amollissent les branches pour les pourrir de l'intérieur. Pourtant, il était toujours là. Acteur involontaire de toutes les guerres, affrontant les rudes batailles. Souvent à deux doigts du déracinement, il avait toujours été sauvé, in extrémistes, par une bande d'écolos ou apparentés.

À quelques jours de son premier millénaire, il sentait encore une sève puissante parcourir ses racines, son tronc et ses branches. Cette vitalité l'exhortait à garder espoir, ce malgré les engins et les ouvriers qui envahissaient le terrain sur lequel il trônait. Car il est temps de le révéler, il était le dernier représentant d'une forêt jadis, florissante.

Las, les prophètes du libéralisme sauvage avaient eu le dernier mot. Leurs fidèles faisaient face aux derniers écoguerriers ; une poignée enchainée autour de l'ancêtre végétale. Une barrière bien fragile lorsqu'on la comparait aux monstres d'acier.

Chacun retenait son souffle, l'ancien s'en remettait à la Terre;

L'assaut fut ordonné…