Combler le vide

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Onaskra servit une portion importante de bouillon, dans lequel flottait quelques rares légumes, puis le tendit à Clarence. Assis sur l’un des tabourets du bar, les épaules recouvertes d’une couverture, l’homme peinait à garder les yeux ouverts. Il était littéralement épuisé. A l’extérieur, les habitants s’agitaient et on pouvait les entendre crier à travers la porte close. Quelques heures auparavant, les flammes étaient devenues visibles depuis les remparts de la ville, puis, ils avaient réussi à distinguer assez loin derrière la ligne de feu les silhouettes sombres des mages. On disait qu’ils étaient des centaines. Des centaines… Onaskra n’avait pas semblé troublé, comme s’ils pouvaient réellement contrer une telle puissance alors qu’ils n’avaient toujours pas accéder aux pouvoirs de Clarence. Malheureusement pour ce dernier, il ne pouvait que faire confiance à l’autre mage. Lui faire confiance et lui obéir. De toute façon, l’épuisement était tel qu’il se sentait comme abruti, incapable de réfléchir réellement.

L’odeur de la fumée s’était insidieusement installée. Quand la porte s’ouvrait, c’était pire encore. Il était encore occupé à avaler son bouillon, les mains gelées par la fatigue fermement nouées autour du bol, quand un homme pressé finit par rentrer. Il haletait et puait l’angoisse autant que les cendres. C’était Joh finit lentement par comprendre Clarence. Joh. Lui aussi, il l’avait baisé. La pensée le traversa sans même qu’il ne frémisse. Il aurait aimé pouvoir dormir.

- Ils seront à nos portes avant ce soir !

Quel jour était-on ? se demanda Clarence. Il avait vraiment faim, mais même manger était fatiguant. Onaskra n’avait pas eu l’air de dormir davantage que lui, peut-être même moins, mais il ne semblait pas aussi fatigué. Sans doute un truc lié à sa propre magie, se dit-il alors. Pour utiliser un mage rouge, il fallait posséder de bonnes compétences de magies, mais pas forcément de magie rouge.

- D’accord… On va s’y mettre alors. Est-ce que vous pouvez faire en sorte qu’on ne nous dérange pas pendant les prochaines heures ?
- Des heures ?
- Oui, mais nous arriverons à temps, ne vous inquiétez pas.

Joh hésita et jeta un coup d’œil à celui qu’il avait toujours connu comme un banal serveur d’auberge. Le teint de Clarence était beaucoup plus pâle qu’en temps normal et les cernes épaisses mangeaient une partie de ses joues, lui conférant un air des plus lugubres. A geste lent, il portait son bol à sa bouche et avaler un peu de bouillon en tremblant. Il n’avait pas bien meilleure allure lorsqu’il l’avait pénétré, passant le dégoût de se lover dans autant de foutre accumulé. Ça ne l’avait pas empêché de trouver son plaisir et de venir, lui aussi, à l’intérieur de son ventre. Il avait participé. Ils avaient tous participés quand Onaskra le leur avait demandé. Si c’était ça, le prix à payer pour sauver leurs vies et leur ville, alors ce n’était vraiment pas cher payé. Enfin, pas cher pour lui en tout cas.

- Je vais monter la garde devant la porte.
- Parfait.
- Je suppose que je ne rentre pas… peu importe ce que j’entendrais ?
- En effet.

Joh acquiesça, eut un petit sourire entre la gêne et le soutien en direction de Clarence, mais le mage ne le regardait pas. Il semblait être plongé dans une sorte de brouillard et d’ailleurs, il ne se rendit pas compte que Joh était reparti. Seule l’odeur de la fumée, un peu plus forte à l’ouverture brève de la porte, sembla le perturber un petit peu. Son bol était terminé quand Onaskra vint poser sa main contre sa mâchoire pour attirer son attention.

- Il est temps de débloquer tes pouvoirs…
- Comment ?
- Il ne manque plus qu’un seul ingrédient. Un tout petit ingrédient, presque rien. Je vais l’obtenir en te faisant vraiment très mal, d’accord ?
- D’accord. Souffla Clarence sans émotion.

Onaskra caressa ses cheveux en lui souriant. Il sentait la magie de l’homme qui effleurait sous la surface. Il avait fallu la réanimer patiemment mais à présent, elle était là, pleinement fonctionnelle et prête à agir. La barrière entre lui et cette magie était aussi fine qu’une bulle de savon et il allait briser cette bulle grâce à une aiguille. S’il l’avait fait plus tôt ou avec moins de patience, il n’aurait jamais eu un aussi bon résultat.

Il ouvrit son sac qu’il avait posé sur le comptoir et en sortit un trousseau de cuir. A l’intérieur se tenait un jeu d’aiguille qu’il avait acheté spécialement pour l’occasion. Elles étaient longues et particulièrement pointues, capable de traverser les chairs sans aucune forme de difficultés.

Onaskra se souvenait parfaitement de la procédure. Il l’avait étudié avec soin, à la grande académie magique de Triomphe qui attirait tant de jeunes mages et il l’avait vu pratiqué par trois fois. Lorsqu’on lui avait proposé de venir ici, il avait récupéré le nécessaire et révisé brièvement. A l’époque, il avait trouvé cette pratique triste et barbare. Les mages rouges étaient si doux. On pouvait obtenir tellement d’eux avec quelques caresses… Clarence le lui avait prouvé encore une fois en dépassant toutes ses limites et en devenant un véritable partenaire digne de ce nom. Malheureusement, ça aussi, il allait le briser en détruisant une partie de son esprit.

La plupart des mages rouges ignorait tout du fonctionnement de leurs propres pouvoirs, et pourtant, ils étaient excessivement simples. C’était peut-être même cette simplicité qui entraînait ce manque de savoir et ces idées reçues variées. S’ils étaient aussi souvent violés, c’était parce que beaucoup étaient certains que la copulation en elle-même suffisait, mais c’était faux. Oh, la majorité du temps, ils débloquaient leurs pouvoir ainsi. Ils cherchaient un partenaire compatible, ignorant que n’importe qui pouvait l’être en réalité, et faisaient l’amour, tendrement. Leur magie s’éveillait et devenait pleinement accessible suite à quoi, avec le moindre contact charnel, l’autre mage pouvait manipuler cette forme si particulière de pouvoir. Rares étaient les mages rouges à utiliser eux-mêmes leurs pouvoirs, ce qui était pourtant tout à fait possible.

A Triomphe, on lui avait appris les règles et il les avait simplement appliquées. Pour se lier aux pouvoirs d’un mage rouge, il fallait jouir en sa présence. Onaskra l’avait fait en recevant une délicieuse fellation. Pour permettre à la magie de s’épanouir pleinement, il fallait concentrer une grande dose de plaisir sexuel autour du mage rouge, qu’il soit consentant ou pas, qu’il soit lui-même excité ou pas. Organiser une orgie était le plus simple… et le plus complexe dans cette manœuvre était encore d’évaluer les possibilités. Certains mages rouges présentaient très peu de magie, d’autres étaient comme des mondes de possibilités. Avec les premiers, un simple coït offrait tout leur potentiel. Avec les derniers, le plaisir accumulé ne serait jamais suffisant pour aller aux bouts de leurs compétences.

Lorsqu’il avait rencontré Clarence, le mage avait sincèrement cru qu’il était tout à fait capable d’arrêter leurs ennemis communs une fois sa magie débloquée et correctement utilisée. Il avait fallu aller plus loin et commencer à réveiller sa magie à l’aide du plaisir environnant pour comprendre qu’il pourrait faire davantage encore.

Enfin, il y avait les deux points les plus compliqués.

Clarence devait être entièrement concentré sur lui. L’amour fonctionnait très bien, mais ils n’auraient pas eu le temps de le construire. Ils n’avaient même pas eu le temps d’apprendre à se faire confiance. Malheureusement pour les mages rouges, la peur ou la terreur fonctionnaient tout aussi bien. S’il n’avait pas eu le choix, Onaskra aurait peut-être fait ce choix qui le dégoutait profondément. Il avait eu la chance que Clarence s’offre, le réclame et accepte de faire l’effort, le véritable effort de lui obéir. Alors plutôt que l’amour ou la terreur, Onaskra avait pu réclamer une forme de dévotion absolue… et l’épuisement crasse avait fini le travail.

Il était donc temps de passer au dernier des points. Il allait faire jouir Clarence tout en s’assurant de sa dévotion pleine et entière. Jusqu’à présent, Onaskra n’avait rien fait pour provoquer le plaisir dans le corps du mage. Les pratiques semblaient toutes l’ébranler et être difficile à supporter. Son sexe ne s’était pas réellement redressé une seule fois.

Onaskra posa l’aiguille en évidence et sortit un tube relativement épais qu’il posa à côté. S’ils avaient eu plus de temps… Mais ils ne l’avaient pas. Il se tourna vers Clarence. L’homme semblait juste épuisé et las. Il aurait dit « oui » à n’importe quoi. Peut-être l’avait-il fait d’ailleurs…

- Couche-toi sur le dos. Prend tes genoux dans tes bras.

Clarence obéit silencieusement, dévoilant son intimité encore humide et bien moins contractée qu’elle ne l’avait été il y a encore peu. Onaskra posa ses doigts dessus, vérifia son élasticité et sans la moindre hésitation, il glissa le tube à l’intérieur de son corps. Ce n’était pas évident, mais après un peu de recherche, il parvint à isoler clairement sa prostate. Le tube fut maintenu pour l’entourer et l’aiguille s’approcha tranquillement. Onaskra baissa les yeux, triste de devoir en arriver là même s’il le savait parfaitement depuis le premier jour.

- Tu vas ressentir une grande douleur, il ne faudra pas bouger avant que je te le dise. Tu as compris ?
- … oui. Souffla Clarence, un peu absent.

L’aiguille s’engagea dans le tube et sans grande hésitation, Onaskra la fit pénétrer dans la prostate ainsi offerte. La piqure fut vive, mais malheureusement pas brève car il la laissa en place. Clarence avait poussé un cri entre la douleur et le choc. S’il parvint à rester immobile, très vite, sa peau se couvrit d’une sueur froide abondante et il se mit à trembler d’une manière tout à fait incontrôlable.

- C’est trop… Je ne peux pas… finit-il par chuchoter.
- Encore un tout petit peu. Tu t’en sors très bien.

Sous l’aiguille, la glande se modifiait lentement. Ce n’était rien d’autre qu’un très vilain tour de magie. Un très très vilain tour.

- Je vous en prie…
- Est-ce que ça brule ?
- Ou-oui.
- Tu sens l’aiguille ?
- Oui…
- Alors c’est parfait. Tu la reçois très bien.

Onaskra n’était pas pressé de la retirer, déjà parce qu’il savait qu’en la laissant plus longtemps en place, il aurait un bien meilleur effet, mais aussi parce qu’il savait parfaitement que la retirer n’offrirait pas à Clarence le soulagement qu’il espérait. Onaskra avait essayé de le prévenir dès leur rencontre. Il allait lui faire plus que mal.

- Clarence… n’as-tu rien oublié ?

Sous l’aiguille, la tête rendue fiévreuse par la douleur, le mage n’avait strictement aucune idée de ce qu’il pourrait avoir oublié. Il tenait fermement ses genoux et faisait de son mieux pour ne pas bouger malgré la souffrance atroce qui s’était installée en lui. Onaskra soupira et doucement lui rappela :

- Je suis en train de travailler pour te rendre l’accès à ta magie, exactement comme tu me l’as demandé.

Clarence frémit. Oui, c’était lui qui avait demandé à subir une telle chose. Une larme s’échappa de son œil droit et partit directement le long de sa tempe pour venir glisser le long de son oreille de la plus désagréable des façons. La douleur ne se calmait pas et le temps semblait s’étirer à l’infini. Il avait envie de se rouler sur le côté pour éclater en sanglot, mais à la place, il resta immobile et chuchota, difficilement :

- Merci.

Onaskra acquiesça. Il aimait beaucoup le courage de ce mage rouge et travailler avec lui aurait été un plaisir avec plus de temps. Jamais il n’aurait eu recours à une telle pratique si ça avait été le cas. D’ailleurs, c’était la toute première fois qu’il décidait de l’appliquer. Il soupira. La glande semblait pleine, gorgée, palpitante et d’un rouge vif qui ne trompait pas. L’aiguille ne ferait rien de mieux alors lentement, il la retira avant d’extraire le tube. Sans attendre, il la brisa et Clarence poussa un cri de pure douleur. Le mage roula sur le côté en pleurant sans pouvoir s’en empêcher. Les gémissements qui s’échappaient de lui n’en finissaient plus alors que la brulure se faisait de plus en plus forte.

A chaque fois qu’il avait vu la procédure, Onaskra avait été profondément ébranlé par cette étape de désespoir absolu. Il se souvenait encore de la voix bourrue du mage référent qui était chargé de lui faire cours. Il avait dit « cela rend le reste plus facile » et c’était vrai. Avec cette simple procédure, ils pouvaient s’approprier n’importe quel mage rouge en quelques secondes à peine. Si la procédure à elle seule n’était pas la plus efficace pour acquérir une forte puissance, elle était d’une rapidité à toute épreuve.

- Clarence ? Je vais te soulager. Calme-toi.

Il n’était pas sûr que l’autre homme l’entende au milieu de ses geignements de douleurs. Onaskra ouvrit son pantalon, dévoilant son sexe. Il saisit une pipette, encore parfaitement rangée dans son étui et grimaça en l’approchant de son gland. L’effet ne serait pas aussi violent que ce qu’il avait fait à Clarence, mais ce serait dur malgré tout. Heureusement, ils pourraient se soulager l’un l’autre.

En soupirant, il laissa une goutte du produit tomber et glisser sur la surface douce de son gland. La brulure fut immédiate. Il grimaça et hoqueta, durcit les mâchoires et manipula son sexe pour qu’une deuxième goutte s’installe le long de son frein. La brulure se fit plus violente encore, mais il n’avait pas fini. Le mage fit de son mieux pour garder des gestes calmes et mesurés, posant la goutte suivante à la base de son sexe, puis en soufflant il revint à sa pointe, la saisit d’une main pour l’écarter légèrement et donner pleinement accès à son conduit interne. Le reste de la pipette se déversa là, directement en lui et ce fut comme une coulée de lave qui s’enfonçait dans son pénis. Au lieu de briser immédiatement la pipette, il prit le temps de fermer les yeux et de souffler pour tenter de domestiquer la douleur. En vain. A côté de lui, Clarence pleurait à chaudes larmes, les bras noués autour de son ventre. Onaskra le savait bien, mais briser la pipette fut néanmoins assez difficile, car il savait que chaque goutte n’en deviendrait que bien plus violente. Lorsqu’il le fit enfin, il ne put se retenir de pousser un geignement cassé de pure détresse à son tour.

Heureusement, Clarence était juste là et il était temps que la magie opère. Sans aucune forme de douceur, Onaskra saisit l’autre homme et le manipula pour rendre son anus accessible. La douleur interdisait toute érection, mais il suffisait de s’approchait de son corps pour qu’elle reflue et que son sexe se gorge de sang.

- Pitié… pitié… chantonnait doucement Clarence, désespéré.
- C’est bon. J’arrive.

Et effectivement, Onaskra arrivait. D’un grand coup de rein sec il le pénétra, écartelant son conduit et venant s’installer au plus profond de ses entrailles avec un soupir de soulagement. La brulure avait disparue. La sienne uniquement. Clarence pleurait toujours. Onaskra prit quand même un instant pour se calmer, cette étape avait été plus difficile qu’il ne l’aurait cru. En voyant la procédure il avait toujours trouvé les mages violents et inutilement cruels, il comprenait à présent que leurs comportements n’étaient pas forcément liés à un manque de compassion, mais d’abord à une souffrance immédiate, le genre de souffrances qui envahissaient tout.

Avec une douceur étrange au milieu de toute cette dureté, il caressa les cuisses du mage rouge et commença lentement à bouger. Le produit qu’il avait répandu sur son sexe s’enduisit lentement à l’intérieur de Clarence, mais il fit effet, calmant très lentement la brulure. A chaque fois qu’il avait vu cette étape, Onaskra avait été surpris de l’avidité des mages rouges. Clarence ne fit pas exception, très vite il prit le contrôle des mouvements, s’empalant de lui-même sur son sexe bandé, à la recherche d’un soulagement plus grand encore. Il cherchait l’angle idéal pour se calmer, amenant le gland du mage à frotter contre sa prostate malmenée, mais ça ne suffisait pas. Il avait besoin que ce sexe aille plus loin. Si Clarence l’ignorait, cherchant la solution à tâtons, son amant était parfaitement au courant de ce dont il avait besoin. Alors Onaskra saisit ses fesses, les écartant volontairement pour qu’à chaque poussée, la base de son sexe puisse venir plus facilement épouser les contours de son anus, l’enduisant lentement de produit à son tour.

Leurs mouvements étaient si secs que leurs corps claquant l’un contre l’autre produisaient un bruit franc à chaque rencontre. Clarence poussait un petit cri à chaque fois où se mélangeait la douleur, toujours présente et le soulagement. Onaskra lâchait de petits râles, mais ils ne charriaient plus que de la luxure. Sa douleur avait entièrement disparue.

- Allez Clarence… Rappelles toi. Ton objectif, c’est mon plaisir. Si tu ne veux plus avoir mal, il faut que tu me fasses plaisir.

Le mage rouge se déhanchait de son mieux, la tête perdue entre ses propres bras, il avait cessé d’être quoique ce soit d’autre que ce conduit accueillant qui entourait avec force ce pénis épais.

- Si je te soulage… qu’est-ce que tu me diras ?
- ….
- Clarence, que diras-tu ?

Malheureusement pour lui, Clarence était trop loin pour réussir à répondre, alors, cruellement, Onaskra le saisit, le bloqua et sortit de lui. Immédiatement, l’homme se mit à gémir sous la brulure qui revenait en force. Sous la poigne dure, Clarence se débattit, en vain.

- Concentre-toi. Qu’est-ce que tu dois dire si je te soulage ?

Entre deux pleurs, Clarence parvint à crier :

- Merci ! Merci ! Oh s’il-vous-plait… je vous en prie.

Il poussa un cri, un peu plus grand alors que le sexe le pourfendait de nouveau, s’enfonçant de toute sa longueur pour venir claquer au fond de son corps, mais aussitôt, Clarence répéta :

- Merci !

Et à partir de là, il remercia chaque coup de butoir violent, chaque attention rude dans son conduit malmené et il fit de son mieux pour ne penser plus qu’à une seule chose malgré la douleur persistante : le plaisir de l’autre mage. Il ne le soulagerait que s’il parvenait à lui faire plaisir après tout.

Onaskra avait obtenu tout ce qu’il voulait. La dévotion de Clarence était liée à son désespoir, mais elle était là. Il ne lui restait plus qu’une seule étape pour débloquer sa magie et pour y parvenir, il suffisait qu’il se laisse aller en lui. Le produit aidait vraiment, sans il n’aurait pas réussi. Jouir dans un corps tordu par les douleurs n’avait rien de bien réjouissant à ses yeux, même en sachant l’effet que ça produirait.

Après un certain nombre de mouvements, il se jeta au fond du mage et déchargea sa semence teintée de produit. Volontairement, il s’était enfoncé aussi loin que possible, loin de la glande chaude et pulsante qui attendait le soulagement. Onaskra resta bien en place, les yeux fermés, profitant simplement de la sensation d’allégresse qui accompagnait son éjaculation. Son corps vibrait au rythme des giclées. Puis il se laissa retomber sur son amant, le clouant à la table par son seul poids. Clarence essayait encore de bouger en gémissant. L’incendie brulait toujours en lui.

Le mage rouge se mit à pleurer, à pleurer à gros sanglot, quand le sexe maintenant flasque de son amant le quitta. Le soulagement s’en allait.

- Calme-toi. Tu vas voir. Ça vient. On a fait ce qu’il fallait. Ça vient…

Et effectivement, la semence qui glissait lentement en lui finit par toucher sa prostate et le double-effet que cela produisit fut immédiat. Du sexe de Clarence, de la semence commença à s’écouler, sans aucune force, il se répandit sous lui. Dans le même temps, la bulle qui emprisonnait sa magie éclata et elle se répandit librement autour de lui. Ce n’était rien de visible pour un non-initié, à peine un courant chaud faiblement perceptible, mais elle était là. Ils avaient réussi.

Clarence pleurait toujours, mais moins de douleur que de soulagement. La semence continuait de couler en lui et à chaque fois qu’elle atteignait sa prostate son sperme s’échappait. Ce n’était pas à proprement parlé une jouissance. Clarence n’y prenait aucun plaisir en dehors du soulagement net qui était apporté. La douleur partait.

Le visage caché entre ses mains, il continua de scander des petits « merci » tous plus sincères les uns que les autres. Onaskra avait un pauvre sourire sur le visage, un sourire désolé. Depuis le premier jour, il avait la certitude de pouvoir mener cette cérémonie à bien et il savait qu’en le faisant, il finirait de détruire une partie de l’esprit de ce mage qui s’offrait à lui.

Il faudrait du temps pour que sa semence finisse de s’écouler et d’ici là, la glande sensible aurait repris sa forme d’origine, au moins pour un temps. La brulure reviendrait et il devrait à nouveau la soulager. Mais pour l’heure, Onaskra s’éloigna, saisit une grande carafe d’eau et un linge, puis il revint pour nettoyer patiemment le corps épuisé de son compagnon. Durant l’heure qui suivit, Onaskra oublia la ligne de front, le danger que courait la ville et l’affrontement à venir. Il passa simplement son temps à nettoyer, à masser et à accompagner les multiples orgasmes qui furent bientôt totalement secs de Clarence. Clarence continuait à psalmodier des « merci » qui n’avaient plus le moindre sens. Il ne se calma tout à fait que lorsque l’épuisement vint le faucher et qu’il s’endormit enfin.

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