Épisode 7 - Sous pression
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D’un pas traînant, le visage caché par sa chevelure brunes et pourpres, Evaline se dirigeait sans conviction vers le centre de l'arène, soufflant de dépit sur la mèche rebelle glissant au bout de son nez. En un contraste perturbant avec son état d’esprit, le public l’encerclant était en furie, hurlant d’impatience pour la phase d’élimination directe du tournoi s’ouvrant par ce premier duel. Faisant craquer ses gants en les enfilant, la jeune femme ne daigna pas leur adresser un regard, avant de se rappeler que son mystérieux Chikarate semblait suivre assidûment le tournoi. Un sourire se dessina alors que ses yeux balayèrent instinctivement les gradins.
Pourquoi espérait-elle l’apercevoir ? Était-il si différent des autres natifs du désert ? Evaline l’ignorait, mais elle ne pouvait détacher son esprit de l’écho qu'avaient eu ses silences en elle, comme s’ils partageaient la même peine sans avoir besoin de le formuler.
Face à l’impossibilité de repérer le moindre visage, Evaline se fit l’effet d’une idiote. La foule en liesse, figures enfiévrées en une lueur malsaine, presque démente, la rendirent nauséeuse. Comment pouvaient-ils se réjouir au spectacle d’adolescents s’écharpant sans la moindre putain de raison ? Le monde n’était pas assez violent à leur goût ? Avaient-ils besoin de cela pour égayer leurs mornes routines ? Le public scanda leurs noms, nouant sa gorge d’amertume en comprenant qu’ils ne congratulaient pas les aspirants, mais le sang et la violence qui leur étaient promis.
Écoeurée, la kunoichi aux mèches de prunes soupira de dépit et planta son regard dans celui de son adversaire. Les rugissements de la foule semblèrent s'atténuer autour d’eux, laissant place à un silence tendu. Tout dans ce garçon criait la maîtrise, son regard la mordant d’une appréhension soudaine, bien qu’elle tâche de n’en rien laisser paraître. D’une profondeur glaciale, presque irritante dans sa sérénité où seule une flamme intense brillait, perçant son sérieux. Sans même s’en rendre compte, le regard de la Gensouarde suivit les contours de la fine musculature du jeune Genin, mis en valeur dans une tenue épousant l’ensemble de son corps. Tee-shirt et pantalon ajusté pour de larges mouvements, sa coupe au carré illustrait toute la stoïcité du prodige de Gensou. Contrairement à la Sabayaku, Chiraku Mizu se projetait déjà pleinement dans son combat. Agacée, le coeur de la jeune femme s’emballa soudainement sans raison.
Postée entre les deux aspirants, Miiyu les jaugea du regard et, malgré la décontraction désarmante de Evaline, claqua le signal de départ,. La taijutsuka des marais fonça en avant, mais une trombe d’eau jaillit devant elle, qu’elle évita de justesse en pivotant d’un pied. Perdant stupidement l’équilibre, la kunoichi se rétablit en pestant et reprit sa course. A sa grande surprise, le poing d’Evaline traversa un visage qui éclata en une gerbe d’eau. Par pur instinct, elle esquiva d’un bond des shurikens, qui se plantèrent dans le sable en de légers nuages de poussière d’or.
— Aussi mignon que toi ce clone aqueux, susurra la Sabayaku en un clignement de cils.
Pour toute réponse, Chiraku leva les bras en une pose de défense, prêt à réagir au prochain assaut de son adversaire, qui se contenta de rouler des yeux en levant les mains en l’air.
— Tu te le sors des fois ce balais ? grinça-t-elle, avant d’expédier des kunais sans signe avant-coureur.
Imperturbable, Chiraku glissa de côté et, d'un geste de la main, projeta une étrange aiguille qui entailla le bras d’Evaline, la ratant volontairement. Perturbée, l’attaque avait été trop rapide pour qu’elle en saisisse la nature. Se battait-il à l’aide d’armes atypiques ? Ou était-ce une technique spéciale de son clan ?
Tandis que la kunoichi se maudissait de ne pas s’être renseignée sur son adversaire comme le lui avait préconisé Kezashi, Chiraku généra deux nouveaux clones aqueux, qu’il envouta de son apparence avant de se mêler à eux en une fraction de seconde. Les Mizu l’encerclèrent, semblants se multiplier de façon exponentielle. Était-ce un effet d’optique ou une illusion ?
Ponctuant son geste d’un juron, un projectile de la kunoichi traversa un Chiraku devenu fantomatique, confirmant à la jeune femme que le Mizu avait mêlé des clones illusoires à ses sosies aqueux. Essayait-il de la perturber en prévision d’un puissant Jutsu ? Était-ce ce qu’annonçait l'étrange lueur d’un bleu blafard, serpentant ses bras et remontant jusqu’à son cou ?
Autour d’elle, les clones se mouvaient avec vivacité. Tels des reflets dans l’eau, leurs contours vacillaient quelques brefs instants avant de se mêler les uns aux autres, accentuant la confusion de la jeune femme. Evaline cligna des yeux, cherchant désespérément à distinguer l’original parmi les spectres liquides, en vain. Décidant qu’elle n’avait d’autres choix que de les détruire au compte goutte, ses poings se serrèrent en un craquement de cuir.
D’un uppercut fulgurant, le Chiraku le plus proche explosa en une multitude de gouttelettes. La Sabayaku se tourna vers sa prochaine cible mais se retrouva clouée de douleur, arrosée d’une pluie d’épines meurtrissant sa peau. Titubante, elle fit quelques pas chancelants, peinant à comprendre ce qui venait de lui arriver.
Elle ne perçut qu’au dernier moment une trombe d’eau, juste à temps pour recouvrir son avant-bras d’un bouclier aqueux. Mais ce dernier vola en éclaboussures tout autour d’elle, l’envoyant chuter lourdement dos au sol. A travers sa vue embrumée par le choc, elle vit, catastrophée, les gouttelettes de sa défunte protection devenir une myriade d’épines qui s’abattirent douloureusement sur elle. Impuissante, elle ne put que croiser les bras devant son visage, attendant que la tempête passe en serrant les dents sous la douleur des épines meurtrissant sa chair.
Trempée, les jambes tremblantes malgré le soleil du désert commencent déjà à sécher ses vêtements, Evaline se releva finalement, surprise de ne pas avoir été frappé à des points vitaux. La kunoichi aux mèches de prunes constata qu’elle était entourée d’une dizaine de Chiraku. Tels des racines mouvantes le long de son corps, les lianes bleutées lui grignotaient à présent le visage, encerclant ses yeux. La lueur sembla s’atténuer quelque peu, tandis que le prodige guettait la prochaine action d’Evaline.
Ce petit enfoiré était véritablement doué et prouvait qu’il était plus qu’un bien-né. Contrairement à Takeshi, le Mizu ne lui laissait aucun espace à exploiter. Appliqué, un léger sourire arboré par chaque Chiraku lui confirma son plan : le piège se refermait petit à petit sur la Sabayaku, prêt à la noyer. La jeune femme était pourtant persuadé qu’aucune défense n'était impénétrable. Il suffisait de repérer une faille, aussi minime soit-elle, et de l’exploiter.
Encore fallait-il en avoir la volonté. Ne prenant pas de nouvelle pose de combat, Evaline se retrouva les bras pantelants face aux multiples Mizu. Autour d’eux, le public rugissait, insatiable. La jeune femme leur jeta un regard en biais, furieuse. Le sacrifice de jeunes gens sur l’autel des traditions ne leur suffisait plus ? Il leur fallait assister à la cruauté des shinobis de leurs yeux avides ? Était-ce un monde d’ingrats que leur offrait l’Armistice, où des gamins ne serviraient plus qu’à distraire dans le sang une plèbe se complaisant dans une protection illusoire ?
Frappée par l’absurdité de sa position, elle se demanda ce qu’elle fichait dans cette arène, loin de ses protégés ? Un bref instant, Evaline songea à raccrocher une nouvelle fois son bandeau. Elle était inutile, pauvre pièce jetable d’un système broyant leurs âmes.
Le visage de Haruo, martelé par des Genins abusant de leur position, lui revint en mémoire. Chaque jeune de son orphelinat défila dans son esprit. C'était pour eux qu’elle s’était engagée et se battait jour après jour. Pour gravir les échelons et changer le système de l’intérieur afin de leur offrir une vie plus sûre.
— En aucun cas pour vous, cracha-t-elle en un murmure, toisant avec rancœur les gradins les entourant.
Elle se redressa lentement, ses cheveux dégoulinant d’eau, jusqu'à se tenir droite et fière. Les Chiraku hésitèrent, la lassitude affichée par Evaline les faisant douter. La jeune femme lui souria, charmeuse.
— J’abandonne, annonça-t-elle en une simplicité déconcertante, défaisant ses cheveux mouillés d’un mouvement fluide du poignet, avant de tourner les talons vers la sortie de l'arène.
Un semblant de silence tomba dans les gradins, le public peinant à comprendre. Après un instant de confusion, Miiyu proclama la victoire de Chiraku, déclenchant des hurlements tonitruants de frustration, assortis du grondement de leurs pas enragés. Evaline esquissa un petit sourire de satisfaction, avant de sursauter en sentant une main se poser sur son épaule, les muscles encore à vif. Elle se tourna sur un Chiraku quelque peu gêné, se grattant l'arrière de la tête, tandis que ses lianes de lumière terminaient de disparaître sous ses vêtements. Par le vacarme produit par l'arène, elle n’avait pas remarqué qu’il l’avait suivi hors du terrain.
Pour la première fois, elle perçut autre chose dans son regard qu’une maîtrise froide de lui-même, une lueur de respect et de curiosité agitant la prunelle de ses yeux.
— Ça te dit de suivre les prochains duels ensemble ?
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Bras croisés derrière la tête, Chiraku ne perdait pas une miette de l’affrontement se déroulant en contre-bas, contrairement à Evaline. Nullement intéressée par la suite du tournoi, bras et chevilles croisés, elle ne cessait de jeter des regards en biais au jeune homme qui se montrait bien plus détendu que sur le terrain, adoptant une posture d’un flegme insolent. Ainsi avachis, la Sabayaku avait la sensation de l’avoir déjà rencontré, bien qu’incapable de situer où et quand.
Le regard du prodige, appliqué à décortiquer les deux participants, ne mentait toutefois pas sur son implication permanente dans le tournoi. Du coin de l'œil, Evaline aperçut un blondinet produire quatre clones, qui se dispersèrent autour du grand gaillard barricadé derrière des murs Doton. Le spectacle ne sembla pas à la hauteur des attentes du Mizu, qui en décroisa les bras tout en se penchant en avant pour mieux analyser le duel.
— Comment t’as pu perdre contre lui, sérieusement ? marmonna t-il de mécontentement à un interlocuteur invisible, regard plissé sur l'arène.
Comprenant que Chiraku avait pratiquement occulté sa présence, Evaline sentit sa patience s’effriter dangereusement.
— Tu m’as fait venir dans tes gradins huppés pour parler tout seul ? asséna-t-elle sèchement, hésitante à partir comme elle l’avait initialement prévu.
Pour la première fois depuis le début du combat, Chiraku se tourna vers elle, surpris, avant de ricaner de gêne. Se grattant l’arrière de la tête, il peinait à maintenir le regard appuyé de sa compatriote, qui haussa un sourcil de surprise tandis que Chiraku s’écrasait contre son dossier confortablement rembourré.
— Je tenais à m’excuser pour notre duel, lâcha t-il brusquement, prenant de court la jeune femme.
Mutique un bref instant, Evaline s'apprêtait à le rassurer lorsqu’il enchaina précipitamment, comme animé par le besoin de se libérer d’un poids :
— Ce n’était pas contre toi, explicita le prodige en se grattant la tête, mal à l’aise.
— Tu t’excuses à chaque victoire, ou c’est juste pour moi ? l’interrogea, sarcastique, la kunoichi aux mèches de prunes.
Cherchant à comprendre le Mizu, tout agacement avait disparu, tandis qu’Evaline ne parvenait pas à saisir la raison de ces excuses inattendues. Craignait-il qu’elle ne souffre de sa défaite ? Contrairement à la plupart des participants, la Gensouarde se fichait pas mal de ses résultats, d’autant qu’elle recommençait à douter de l’importance de sa carrière dans l’accomplissement de ses objectifs.
— En tant que représentant des Mizu, je me dois de ne montrer aucune faiblesse, acheva t-il d’une voix fatiguée, haussant les épaules de lassitude.
Tous deux expirèrent d’un même soupir et échangèrent un regard avant de ricaner. Pour l’avoir fui il y a des années, Evaline comprenait la pression clanique subie par son compatriote. Tout membre de grande famille avait un devoir de représentabilité et plus l’influence politique était grande, plus forte était les attentes. De ce qu’elle en savait, Chiraku était pressenti à la succession et devait donc être attendu au tournant par la caste dirigeante.
Avec amertume, les pensées d’Evaline se dirigèrent vers Mey-Lynn, sur qui pesaient également de grands espoirs claniques. Mais à l’inverse de Chiraku, ses performances au tournoi allaient lui amener plus de problèmes que d’opportunités. Impuissante à aider son amie qui ne cessait de l’éviter, le cœur d’Evaline se serra. Elle reporta son regard sur Chiraku, qui arborait à présent une moue pensive, plus proche de son expression dans l'arène que durant les dernières minutes où il s’était permis de se relâcher, accentuant la culpabilité de la demoiselle.
— En plus de cela, mon équipe m’a mis dans une position compliquée, lâcha-t-il, morose.
Un souvenir revint à l’esprit de Evaline, remontant à quelques jours alors qu’elle rejoignait Mey-Lynn pour prendre connaissance des résultats des éliminatoires. Elle y avait alors croisé un groupe, composé de deux garçons et d’une jeune femme, qui s’était révélé dangereuse au terme de la première journée de compétition, forçant Kezashi à mobiliser plusieurs Chuunins pour la maitriser.
— La banshee est de ton équipe ? bredouilla à haute voix Evaline, devenue blême.
Le regard soudainement voilé, Chiraku se crispa. Se maudissant de sa maladresse, la Sabayaku se mordit une lèvre.
— Comment va-t-elle ? demanda la demoiselle d’une petite voix.
— Cacaunoy va s’en sortir, répondit le Genin, volontairement évasif.
Evaline eut le sentiment qu’il en savait plus qu’il ne pouvait en dire, mais n’insista pas. La créature qui s’était manifestée dans l'arène était un phénomène rare et il y avait fort à parier que dans un avenir proche, l’affaire disparaisse pour le commun des mortels. Son poing se serra alors qu’elle songeait à la vie de malheur promise à l’amie de Chiraku, si Gensou ne décidait pas d'éliminer simplement la menace. Devait-elle vraiment attendre de gravir les échelons d’un système qu’elle méprisait pour tenter de changer le monde, alors que tant de vies se retrouvaient brisées dans l’ignorance générale ? Que pouvait-elle y faire, alors qu’elle ne parvenait même pas à soutenir sa meilleure amie ?
— Je sais ce que tu vis, lui avoua Evaline en baissant les yeux sur ses genoux.
Surpris, Chiraku se détendit et l’interrogea du regard. La kunoichi aux mèches de prunes prit une grande inspiration avant de se lancer, ne comprenant pas pourquoi elle se confiait à ce garçon qu’elle connaissait à peine :
— Il y a trois ans, j’ai fui les Sabayaku. Je ne supportais plus le poids incessant que me faisait porter ma mère.
— Elle t’a laissé partir ? s’étonna Chiraku, bien placé pour savoir qu’on ne tournait pas le dos aussi facilement à un clan d’importance.
Au souvenir de sa mère fulminant de rage à sa décision, un sourire carnassier se dessina sur le visage d’Evaline, que le Mizu ne put s’empêcher de trouver adorable.
— En cessant d’être une kunoichi, je ne lui ai pas donné le choix, ricana-t-elle.
Un silence circonspect s’imposa un bref instant, Chiraku haussant un sourcil alors qu’il se faisait une image approximative du parcours tortueux de son interlocutrice. Une lueur de compréhension éclaira peu à peu son regard, comme s’il cernait mieux l’absence de motivation manifestée lors de leur combat.
— Qu’est ce qui t’a poussé à reprendre du service ?
— Secret défense, répondit malicieusement la jeune femme d’un clin d’oeil charmeur.
En un rire franc, Chiraku reporta en partie son attention sur le duel en secouant la tête. Le blondinet abusant du clonage perçait les défenses de terre et de roches du Genin tout en muscle, qui les reformait aussitôt. Sans avoir suivi le duel, Evaline comprit que le Dotonien attendait patiemment que sa cible soit vidée de son énergie pour l’achever.
— Je suis déçue de ne pas t’avoir affronté à fond maintenant, bouda faussement Evaline en une moue bien trop exagérée. Je t’ai un peu trop facilité la vie.
— Parce que tu t’imagines que je t’aurais laissé me toucher avec tes phéromones ? ricana Chiraku en se grattant le nez.
Evaline pencha la tête de côté, haussant excessivement les sourcils de surprise. Rare étaient les shinobis au fait de son aptitude génétique, encore moins ceux capables d’en reconnaître l’utilisation.
— Je ne l’aurais pas utilisé contre toi de toute façon, l’informa Evaline en s’étirant, levant haut les bras au ciel.
— Et pourquoi cela ? s’étonna Chiraku.
— Réservé à ceux qui m'ont énervé.
Elle se pencha légèrement vers lui et chuchota, presque en un soupir.
— Et ce serait dommage d'abîmer ton adorable frimousse, susurra-t-elle non loin de son oreille.
Réprimant un frisson, le prodige parvint péniblement à garder contenance et prit quelques instants de concentration avant de répondre avec espièglerie :
— Malheureusement pour toi, je pense que mes propres aptitudes héréditaires bloqueraient tes charmes.
— Ah oui ? répliqua-t-elle, sifflante. Vous voulez tester, monsieur le génie ?
— Plus tard, promit Chiraku, espiègle.
— La prochaine fois, je te ferais transpirer, minauda avec effronterie la Sabayaku en se recoiffant.
Satisfaite d’avoir le dernier mot, Evaline esquissa un léger sourire tout en savourant la rougeur qu’elle venait de peindre sur les joues du jeune homme. Comme pour conclure leur conversation, le blondinet encaissa une frappe en pleine estomac et chuta pitoyablement au sol, inconscient.
— Quelle surprise, cingla Chiraku en roulant des yeux, tandis qu’ils se levaient tous deux.
Evaline éclata de rire, puis le suivit à travers les couloirs réservés au public privilégié. A contrecœur, Chiraku l'informa dès la sortie de l'arène qu’il devait rejoindre son oncle pour des visites diplomatiques auprès de clans Chikarates, avant de proposer :
— On se rejoint ici pour les duels de la soirée ?
— Avec plaisir, accepta Evaline en un grand sourire.
Tandis que le Mizu s’éloignait, Evaline soupira et se dirigea vers la caserne où étaient logés les participants. A peine eût-elle fait quelques pas que quelque chose fila au-dessus de sa tête, la décoiffant au passage. Au détour d’une ruelle, le corbeau qui venait de la frôler se posa sur l’épaule de son maître, dont la silhouette se détacha de l’ombre de la maison auquelle il était adossé. A la vue de son mentor, Evaline déglutit.
— Il faut qu’on parle.
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