Chapitre 6 : cicatrice.

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Quelques heures plus tard,

Le rendez-vous de Iris et Roland se passait si bien que Taliane avait décidé de rentrer au Chaos.
De toute manière, la Sanroy serait tellement ivre de bonheur qu’elle ne se rendrait même pas compte que la sorcière lui avait faussé compagnie.

Arrivée au château, elle se dirigea vers le jardin intérieur.

Cadfael ! l’appela-t-elle.

Le silence fut sa seul réponse.

Elle fronça les sourcils.

L’espion n’était pas du genre à rester muet devant son appel. Il lui répondait toujours.
Il n’était pas non plus en mission, il lui aurait dit.

« Il s’est endormit ? » s’étonna-t-elle.

Elle grimpa agilement à l’arbre et atteint la branche où le jeune homme avait l’habitude de s’installer.

Personne.

« Peut-être est-il dans sa chambre ? »

Cette idée lui paraissait impossible. Cadfael restait rarement dans cette pièce. Il préférait rester dehors si bien que l’été il dormait à la belle étoile.
Toutefois, elle ne voyait pas d’autres endroits. Elle sortit donc du jardin intérieur et se dirigea vers le château.

À chacun de ses pas, un étrange sentiment s’intensifiait.

De l’inquiétude.

Elle arriva devant sa porte.

Au moment même où son poing allait s’abattre sur le bois, un cri horrible retentit.
Le rythme cardiaque de la sorcière accéléra. Elle l’ouvrit brusquement, se retenant tant bien que mal de hurler.

Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle aussi calmement que possible.

Son regard rencontra le dos meurtrit de Cadfael. Près de celui-ci, Félix commençait de coudre la nouvelle cicatrice.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour deviner l’auteur de la blessure et donc la raison pour laquelle le sorcier n’utilisait pas de potion de soin.
Si l’espion aux mille cicatrices osait soigner l’une de ses blessures avec de la magie, alors il le tuerait.

Taliane grimaça.

Déjà que cet enflure prenait bien soin de ne pas le blesser gravement pour que capacité de récupération ne s’enclenche pas…

Pourquoi Méthy t’as punit cette fois ?
Je… je me suis fait repéré…, grommela-t-il, les dents serrées pour éviter de crier à nouveau.
À ce que j’ai entendu, il a vu le mage, compléta Félix. Mais il c’est précipité et c’est fait attaqué par le couple qui était avec lui.
Je les ai tués et… et me suis enfuit des… gardes… qui venaient.
Je tenterais de le retrouver demain, promit-elle.
Ça ne servirait à rien, répliqua le sorcier. Je pense qu’ils l’ont à nouveau caché.

Le silence prit place entre eux.

Une fois qu’il eut finit de coudre, le sorcier se tourna vers Taliane.

Tu peux me donner les bandages ? Ils sont dans le premier tiroir de son bureau.

Elle s’exécuta.

Mais dès qu’il commença à enfouir la cicatrice sous les couches de tissus blancs, elle lança :

Ça a assez duré.

Cadfael poussa un soupir avant de répliquer :

On ne peut rien faire.
Il doit bien y avoir un moyen ! Votre condition est misérable !
Tu es aussi une espionne.
Je suis aussi une Grande Noble. J’existe aux yeux du Chaos, ce n’est pas votre cas. Méthy vous traite comme des chiens.
C’est justement parce que nous sommes presque invisible pour les habitants de ce royaume que nous ne pouvons rien faire.
Peut-être que je peu…
Non Taliane.

Il se tourna vers elle pour plonger ses yeux émeraudes dans les siens.

On ne peut rien faire : personne ne nous croira et nous devrons subir les représailles de Méthy.

Un silence de mort vient s’installer un bref instant.

Allez ! Il ne faut pas déprimer ! intervint Félix. Il y a toujours du positif dans le négatif !
Par exemple ? s’enquit Cadfael.

L’espion à la chevelure violette réfléchit un moment avant de répondre :

Bah quand on tombe dans les escaliers par exemple. On a mal, on se dit que l’on n’a pas de chance mais on est arrivé plus rapidement en bas. On gagne de précieuses minutes !

Un petit sourire étira les lèvres du jeune homme blessé.

Tu es beaucoup trop optimiste Félix, lui lança-t-il.
Il faut bien que quelqu’un le soit. Trop de pessimisme est mauvais pour la santé.

/////

Aurore méditait sur la façon de sortir depuis un moment.

« S’il croit que je vais obéir et rester sagement ici alors que j’ai ENFIN une piste, il peut toujours se mettre le doigt dans l’œil et jusqu’au coude ! »

Elle devait trouver un plan pour détourner l’attention de Lux. Assez longtemps pour qu’il ne remarque pas son absence avant la nuit.

Mais que faire ?

Cet abruti venait vérifier qu’elle était bien là toutes les heures. Il lui fallait donc quelques chose de rapide à exécuter.

C’est moi qui m’occupe du repas ! clama avec fierté une voix dans le couloir.
Toi ? ria une autre voix. Quelle blague ! Tu vas plutôt déclencher l’alarme incendie.
Hé ! Tu racontes n’importe quoi !

Mais bien sûr ! Si elle déclenchait l’alarme incendie, elle pourrait profiter de l’incompréhension générale pour s’enfuir.

Un large sourire étira ses lèvres.

Elle attrapa son sac et y fourra des affaires. Elle nota mentalement qu’il fallait qu’elle fasse un tour rapide à son appartement pour prendre un peu d’argent et des vivres.
Oh, elle devait aussi téléphoner à son ami Xavier : il accepterait très certainement de la conduire à l’orphelinat.

Soudain elle porte s’ouvrit. Elle attrapa la bouteille d’eau près d’elle, l’ouvrit, couru vers l’entrée et balança le contenu sur l’intrus. Profitant de l’effet de surprise, elle bouscula violemment Lux hors de la pièce avant de hurler :

MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE !

« Une excuse… vite une excuse ! »

JE…

Son regard tomba sur son placard encore ouvert.

On ne t’a pas jamais apprit à FRAPPER AVANT D’ENTRER ? Je suis en sous-vêtements SALE PERVERS !

Lux bredouilla quelque chose derrière la porte. Elle s’y colla pour pouvoir écouter à l’extérieur. Elle entendit l’ange s’éloigner.

« Bon, c’est le moment où jamais d’exécuter mon plan ! »

Elle sortit avec précaution dans le couloir.

Pas un chat.

Aurore descendit au rez-de-chaussé tout aussi désert. Elle se planta devant le boîtier rouge et blanc dont elle souleva la protection avant d’appuyer sur le bouton.
Tandis que l’alarme hurlait dans le manoir, elle sortit à tout allure, contente de sa diversion.

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