Chapitre 1 : affaires.

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Le lendemain,

Le silence planait dans le bureau du directeur de l’agence d’espionnage. Le menton posé sur ses mains croisés, il était assit derrière sa lourde table de travaille. Debout, près de celui-ci, une femme de son âge fixait distraitement la porte. Enfin, adossés à un des murs de la pièce, Callen et Esméralda patientaient. Aucun des deux ne savaient pourquoi ils avaient été convoqués ici.

N’en pouvant plus, la rousse laissa échapper la question commune qui les harcelait :

- Sans vouloir déranger, on pourrait savoir pourquoi on nous a demandé de venir ?

- On m’a demandé de convoquer le directeur et les espions s’étant occupé de l’affaire du sérial killer. Déclara la femme qui était sortit de ses pensées.

Le regard de Callen s’attarda sur celle-ci.

Sa queue de cheval dont la base se trouvait au sommet de son crâne laissait ses cheveux chocolat tomber gracieusement dans son dos. Son tailleur noir et ses lunettes en fin métal qui cachait ses yeux noisettes lui donnaient un air très élégant.

Le jeune brun était sûr de l’avoir déjà aperçu à plusieurs reprises.

- Oh, je ne me suis pas présentée. Déclara-t-elle en remarquant le regard insistant des deux espions. Je m’appelle Mathilde Autom. Je suis la directrice de l’agence de détective privé. D’ailleurs, j’ai déjà fait quelques enquêtes avec Yves.

- Pourquoi est-il intéressé par l’enquête sur le sérial killer ? S’enquit celui-ci pensif. Elle a été résolu.

La détective haussa les épaules en répondant :

- Il ne m’a pas donné plus d’informations et pourtant j’ai essayé de lui tirer les vers du nez.

- Yves, tu pourrais m’expliquer pourquoi je suis ici ? Demanda à son tour Esméralda. Je veux dire, l’affaire du sérial killer, je ne l’ai pas faîte.

- Exceptionnellement. Mais vu que les espions sont toujours en binôme, j’ai pensé qu’il était mieux que je vous convoque tous les deux.

- Mais cet homme dont vous parlez depuis tout à l’heure, c’est qui ? Intervient Callen.

Yves allait y répondre quand la porte s’ouvrit. Ainsi l’attention de tous le monde tomba sur le nouveau arrivant. Celui-ci dégageait une certaine prestance. Son imper beige ouvert révélait un blazer sans manche noir sous une chemise blanche. Son pantalon de la même couleur de son manteau était parfaitement repassé et ses chaussures sombres parfaitement ciré. Sa courte crinière rousse en pagaille contrastait avec l’ordre de cette tenue.

- Bien le bonjour. Déclara-t-il avec un petit accent.

Le jeune brun n’eut alors aucune difficulté à deviner sa profession et surtout sa nationalité.

- Un détective privé anglais… Murmura-t-il.

Le regard vert pâle de celui-ci tomba sur les deux adolescents.

- Vous n’êtes pas espion pour rien. Information, déduction.

- Tu as oublier quelques choses d’important, monsieur le gentleman anglais. Lui lança Yves.

Le concerné fronça un instant les sourcils avant de réaliser.

- Ce long trajet m’a visiblement fait oublier les bonnes manières ! Je m’appelle Edward Sun et je suis un détective privé anglais comme la si bien soulevé ce jeune homme.

- Et son père en est le directeur. Rajouta Mathilde.

- Donc c’est le fils du président du conseil. En déduit Esméralda.

- Exactement.

Edward porta ensuite son attention sur les adultes présents.

- Eh bien, les directeurs de la branche française de l’OAGSI sont tous présent à ce que je vois.

Avec un grand sourire, il se dirigea vers eux. Il serra la main à Yves et allait faire de même avec Mathilde mais celle-ci répliqua vivement :

- Nous sommes en France ici et c’est la bise !

Elle tendit sa joue vers l’Anglais qui recula un peu déstabilisé.

- Tu as de la famille ici, non ? Lui lança-t-elle. Tu devrais avoir l’habitude.

- Oui et non… Mais voilà… Euh… Revenons aux présentations…

Il s’empressa de se retourner vers les deux adolescents. Mathilde, elle, semblait bouder.

- Quelles sont vos noms ? Leur demanda-t-il.

- Callen Noctum-Luxius.

- Esméralda Varin.

- Maintenant que les présentations sont faîte, on pourrait savoir ce qui t’emmène ici ? Demanda Yves.

- Mon père aimerait connaître le fin mot de cette histoire. Répondit-il en se tournant vers lui.

- Quelle histoire ?

- Le manoir Heartless.

Cette simple réponse eut le don de jeter un froid dans la pièce. Mathilde fut étonnée du changement soudain d’ambiance mais elle ne le fit pas remarquer. Elle se contenta de croiser les bras et d’attendre la suite.

«  Je le sens mal... » songea Callen.

En croisant le regard de sa meilleur amie, il comprit qu’elle aussi avait eu ce pressentiment.

- Tu n’es pas s’en savoir que ce manoir appartenait à de riches anglais. Lui lança Edward.

- Qui se sont fait assassiné dans des conditions mystérieuses. Puis les acheteurs ont ensuite périt et cela à recommencer avec tous les nouveaux propriétaires. D’ailleurs le gouvernement Anglais ne cachent-ils pas le faite qu’il enquête sur les événements peu scientifiques qui semblent s’y dérouler ?

- Le gouvernement à de bonnes raisons de passer cela sous silence. Mais revenons plutôt à nos moutons veux-tu. Le manoir est littéralement en fumée. Alors que nous avions cru qu’une enquête serait lancé à ce sujet, celle-ci fut étouffé à ta demande.

Yves devient alors méfiant.

- Et quel est le rapport avec l’enquête sur le sérial killer ? Je ne pense pas que l’argument «  c’était dans la même ville » soit suffisant.

- Non, je n’y avais même pas pensé.

- Alors qu’est-ce qui te pousse à la relier avec cette histoire ?

- Tu as étouffé cette affaire donc certains de tes espions sont forcément impliqués dans cette incendie… Volontairement ou non. Or il n’y avait que cette mission ces vacances là et n’essayes pas de bluffer. Après tout, tu sais très bien que chaque agence de l’OAGSI doit communiquer toutes les missions effectuées au président du conseil à la fin de l’année.

Vu que le directeur restait muet, le détective se tourna vers Mathilde :

- Tu ne saurais pas quelque chose sur cette affaire par hasard ?

Elle hocha la tête de droite à gauche avant de rajouter :

- N’étant pas en contact avec l’agence d’espionnage à ce moment-là, je n’en ai entendu parler qu’aux informations comme tout le monde.

Le regard du roux retomba sur Yves.

- Quoiqu’il en soit mon père veut comprendre ce qui s’est passé. Après tout ce manoir appartenait à des anglais à la base ET nous enquêtions dessus.

- Crois-tu vraiment que je vais te révéler ce que je sais ?

Si cela avait été autres choses, il aurait pu lui dire. Mais comment tout lui expliquer ? Harmonie, Chaos, Néant… Il ne le croirait sûrement pas.

- Tu vas avoir des problèmes. Tu le sais n’est-ce pas ?

- Parce que vous vous avez le droit d’étouffer des affaires mais pas nous ? Lui lança Callen.

L’attention du détective tomba sur ce dernier.

- De quoi tu parles ?

- Il y a six ans, ton père a étouffé une affaire qui se déroulait en France.

- Ah oui… Se souvient Esméralda. Un meurtre il me semble. Peu de temps après il y en a un nouveau au même endroit.

- Ils n’ont jamais trouvé le meurtrier du premier meurtre il me semble. D’autres racontes que le deuxième a été découvert mais qu’il s’est fait « protégé » par une agence.

- Et ton père étouffé cette affaire même si la France voulait connaître la vérité.

Edward s’avança vers lui et posa ses mains sur le bureau pour ensuite se pencher. Une fois son regard plongé dans celui de Yves, il répliqua :

- Ce n’était qu’une petite affaire.

Le directeur pouffa.

- Une petite affaire ? On parle quand même de deux victimes monsieur Sun. L’incendie du manoir n’en a fait aucune.

« Du moins officiellement... » Songea-t-il en repensant au récit de ses deux jeunes espions.

Mais ça, il ne pouvait pas le révéler.

- Et depuis le temps que la mairie de la ville voulait s’en débarrasser. Rajouta-t-il.

- Au vu de ton manque de coopération, je vais devoir enquêter par moi-même.

- Si tu dois enquêter sur une affaire étouffé par la France alors mes agents enquêterons sur celle étouffée par l’Angleterre.

Un expression de panique traversa le visage d’Edward. Cela fut si court que Yves se demanda si il n’avait pas tout simplement rêvé.

- Tu ne peux pas…

- Cela est tout à fait légitime tu ne trouves pas ?

Il pesta puis, à contre cœur, répondit :

- Je ne peux malheureusement pas le nier.

« Non, je ne peux pas les laisser enquêter sur ça. Mais si je veux qu’il ne mette pas son nez dans cette affaire, il faut que je ne fasse pas de même avec le manoir. Ça, par contre c’est impossible. » Paniqua l’anglais.

Soudain une idée lui traversa l’esprit.

C’était la seule chose qu’il pouvait faire.

- Faisons un marché mon cher Levert.

- Un marché ? Répéta Yves.

- Le premier à terminer son enquête gagne le droit de laisser secrète l’autre affaire.

- Donc si nous réussissons à trouver ce qu’il s’est passé il y a six ans, tu arrêteras ton enquête sur le manoir Heartless.

- Et vice-versa.

- Et ton père… Commença Mathilde.

- J’en prendrai toutes les responsabilités. Répondit Edward.

« Au vu des circonstances, je suis sûr qu’il comprendra ».

- Bien.

Yves se leva et lui tendit la main.

- Marché conclu. Rajouta-t-il.

Edward se redressa pour lui attraper la main, signant ainsi un accord invisible. Puis le regard des deux hommes tomba sur la femme près d’eux.

- Mathilde que vas-tu faire ? Demandèrent-ils.

- Je vais aider Yves.

Le détective tourna vers elle un regard surprit. Avant qu’il n’ait le temps de dire quoique se soit, elle se justifia :

- Edward, toi et moi sommes de très bon amis depuis plusieurs années…

Elle serra ses mains contre ses bras en détournant le regard.

Ce mot d’amis la dérangeait. En faite, elle n’aimait pas qualifier leur relation car justement elle espérait secrètement qu’elle était plus pour lui.

- … Mais je pense que si Yves a étouffé cette affaire c’est parce qu’il a une bonne raison. Et une plus justifiable que «  parce que mes agents son appliqués ». Après tout, dans certaines conditions, ces fameux agents peuvent profiter de la protection de leur agence.

Il la fixa un moment avant de pousser un soupir.

- Telle est ta décision. Déclara-t-il. Je la respecte.

Il fit quelques pas en arrière avant de se retourner.

- Désolé de vous laisser mais j’ai une enquête à commencer.

Dès qu’il eut quitter la pièce, le directeur prit la parole :

- Callen, Esméralda, je vous confie cette enquête.

- Pas de problème. Répondit-elle.

De toute manières, si Yves avaient pensés à d’autres agents, les deux espions l’auraient supplié de leur laisser la faire.

Attendre désespérément qu’ils trouvent la solution à l’enquête pour les sauver auraient été insupportable.

Peur pour eux ? Non, pour les autres.

Les deux espions savaient qu’ils étaient d’office protéger par l’agence mais ce n’était pas le cas de leurs amis et connaissances impliqués dans cette affaire folle.

Il était capitale qu’ils finissent cette enquête en premier.

- Je vais vous confier un de mes meilleurs détective. Rajouta Mathilde. Retrouvons-nous demain à treize heure devant mon agence.

La jeune rousse grimaça. Cela n’échappa pas à leur patron.

- Quelque chose ne va pas ? S’enquit-il.

- C’est juste que j’ai quelque chose de prévu à ce moment-là.

- Un rendez-vous pour être plus précis. Rajouta Callen.

- Oui et…

Elle ouvrit de gros yeux tandis qu’elle se tournait vers le brun. Celui-ci se rendit compte de sa boulette.

- Attends, je ne t’ai pas encore dit que j’avais un rendez-vous !

- Euh… Nel m’en a parlé…

- Tu mens !

- Mais… Mais non. Et puis on est pas ici pour ça.

- Tu peux y aller. Annonça Yves. Tu nous rejoindras après ton rendez-vous.

- Merci beaucoup.

- Quoiqu’il en soit…

Le patron se tourna vers Mathilde.

- … Il me semble que c’est toi qui possède le dossier sur cette enquête. Est-ce tu pourrais le ramener au plus vite ?

- J’y vais de ce pas ! Je te reviendrai quand j’aurais mit la main dessus.

Et sur ces mots, elle sortit de la pièce.

- TOI ! Hurla une voix féminine.

- Oh ma petite Azune ! Ça faisait longtemps !

Un avalanche d’insulte tonna dans le couloir sous le rire de la directrice. Les deux jeunes firent de gros yeux, complètement surpris. Le brun laissa même un « Eh bah... » s’échapper de ses lèvres.

- J’avais totalement oublié que Azune ne peut pas la supporter. Soupira Yves.

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