Chapitre 12 : monsieur Lapinou.

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Quelques jours plus tard,


J
e m’étais tout de suite réfugiée sous ma couette à la fin des cours. Je commençai enfin à me sentir mieux et à arrêter de pleurer. Maintenant, il ne fallait plus que j’y pense. Raison de plus pour rester dans mon cocon de tissu.
Au bout d’un moment, ils finiront pas oublier cette affaire et je reviendrai comme si de rien ne s’était passé.

J’entendis la porte s’ouvrir.

Ça doit être Astroméria…

Il y eut quelques bruits de pas puis plus rien.
Curieuse, je sortis de sous ma couette pour me rendre compte que c’était Callen qui se trouvait dans la chambre. Voyant qu’il cherchait à voire la face cachée du miroir, je sentis la panique monter en moi.

- NOOOOOOOOOOOON !

Il sursauta et se tourna vers moi.

- Tu es réveillée Linoa ?
- Tu sais très bien que je ne dormais pas, répliquai-je méfiante. Que fabriques-tu avec ce miroir ?
- Oh…Je voulais juste te parler. Puis j’ai remarqué que le miroir n’était pas droit, du coup j’ai voulu le remettre bien à sa place.
- Callen, tu sais que je te connais assez bien maintenant.
- Oui ?
- Tu es un espion ?
- Je ne vois pas où tu veux en venir.
- Tu es rentré sans faire un seul bruit. Comme si tu enquêtais…
- Et ?
- Je te retrouve près du miroir, comme par hasard…
- Et ?
- Tu veux le retourner.
- Pourquoi je voudrais faire ça ?

J’enfilai mes chaussures qui se trouvaient à côté de mon lit.

- Parce que quelqu’un t’a dit qu’il y avait quelque chose… Et vu comme tu es curieux, tu as décidé de regarder.
- Tu racontes n’importe quoi.

Un flash lumineux émergea de derrière le miroir. Ce ne fut qu’à ce moment-là que je me rendis compte que son bras n’était pas derrière son dos.

- Callen…, marmonnai-je.
- Bon, je vais te laisser…, déclara-t-il.

Et il se précipita sur la porte.

- Reviens ici ! hurlai-je en me mettant à sa poursuite.
- Jamais !
- Donne-moi ce portable !
- Jamais !

Nous traversâmes de nombreux couloirs à toute allure. D’ailleurs il prenait un malin plaisir à tourner à la dernière minutes.

Tu ne me sèmeras pas comme ça monsieur Noctum-Luxius !

Esméralda répondit immédiatement à l’appel d’Yves.

- Salut, déclara-t-il, il faudrait que vous veniez à l’agence : c’est pour l’histoire de l’entrepôt et du manoir.
- Pas de problème mais pour Callen…
- Il est avec toi ? Parce qu’Azune tente de l’appeler depuis bien deux minutes…
- Et elle s’énerve déjà, n’est-ce pas ?
- C’est ça. Alors ?
- Je ne l’ai pas revue depuis un mom…
- CALLLLLLLLLLLLENNNNNN !

Elle fronça les sourcils.

- C’était quoi ça ?
- Yves, je te laisse deux petites minutes.

Et sans attendre de réponse, la rousse éloigna son portable de son oreille. Puis elle alla ouvrir la porte de sa chambre et tourna la tête en direction du cri familier.
Au loin, le jeune brun arrivait à toute allure dans le couloir suivit de prêts par sa petite amie en colère.

« Quand on parle du loup... »

- Qu’est-ce que tu fabriques ? lui hurla-t-elle.
- Rien ! répondit-il.

Ils la dépassèrent.

- Yves m’a appelé ! Rajouta-t-elle.
- On en parle à la cafétéria !

Et sur ces mots, il tourna à sa droite tandis qu’Esméralda poussait un soupir. Elle ramena son téléphone au niveau de sa tête avant de déclarer :

- Tu passes nous prendre vers dix-neuf heures ? s’enquit-elle. Avec un peu de chance, il l’aura semé.


//////


- J’ai une idée de génie ! Lança Volt.

Nel leva les yeux de son livre pour les poser sur lui.
Ils étaient seuls dans la petite cafétéria, assis autour d’une table.

- « Une idée de génie » ? répéta Nel. Pour quoi ?
- Pour que tu avoues tes sentiments à Esméralda.

Les joues de l’obscurien se teintèrent légèrement.

- Je… C’est trop tôt !
- Tu ne vas pas lui tourner autour toute ta vie !
- Tu parles mais tu n’est pas mieux.
- J’ai décidé de sauter le pas durant ces vacances.
- Eh bah…
- Décidons d’abord d’un lieu romantique.
- Hein ?

Le gardien lui lança un regard blasé avant de s’exclamer :

- Pour ta déclaration !
- On se calme Volt ! Je n’ai jamais dit que j’allais lui avouer !

Rien qu’en pensant au râteau qu’il pouvait se prendre, son visage se décomposa.

- Et… et si ça se passait mal ? chuchota-t-il.
- Nel, si je peux déclarer ma flamme à celle qui a faillit me tuer plus d’une fois, tu peux avouer tes sentiments à une jeune femme calme.
- Pas faux…
- Bon, commençons : la patinoire.

Le Grand Noble grimaça en repensant à son rendez-vous là-bas. Celui-ci s’était très bien passé jusqu’au moment où s’était humilié en tentant de montrer « que lui aussi il pouvait le faire ».

- Non, répondit le gardien en remarquant la tête que tirait l’obscurien. Alors la cafétéria ?
- Volt, tu n’avais pas parlé de lieu romantique ?
- Hum… Au parc ? Non, à une fête foraine ! Ou sinon il y a la cour de l’école… Non, mieux ! En classe ! Tu arrives dans la sienne et…

Volt se stoppa devant le regard blasé de Nel.

- Non, non, non et sûrement pas !
- D’accord…

- Callen !

Il tourna à droite et moi aussi. Toutefois, je ne le vis pas dans le couloir.

Je ralentis et finis par m’arrêter.

Non ! Je ne peux quand même pas l’avoir perdu de vu !

- Callen !

Non… non !

Je regardai autour de moi.

Bon sang !

« Il a tourné à gauche. »

- Je l’ai vue tourner à droite, répliquai-je.

« Tu étais tellement en train de paniquer sur le fait qu’il le découvre que tu as cru qu’il tournait à droite. »

Je me laissai tomber à genoux.

« Ne désespère pas ! Tu as encore le temps de le rattraper surtout que d’autres personnes l’ont peut-être intercepté pour lui parler. »

Il s’assit devant moi et plongea son regard rubis dans le mien.

« Tu peux le faire Linoa ! Tu es une battante ! »

- Oui ! Tu as raison !

Je me relevai.

- Je vais le rattraper !

Et sur ces mots, je fis demi-tour pour tourner cette fois à gauche.

Mon honneur restera sauf !

« Callen, tu peux sortir de ce placard à balais : elle est partit ».

Une porte s’ouvrit un peu plus loin et une tête familière en dépassa.

- Comment tu savais que j’étais caché là ?

« Je sais qu’il y a un placard à balais ici et qu’il n’est jamais fermé. Vu que tu n’étais pas dans le couloir, j’en ai déduis que tu t’étais caché dedans. »

- Linoa le sait aussi pourtant, non ?

« Oui mais elle est tellement paniquée qu’elle n’y a pas pensé. De même il m’a été facile de la dupé »

- Tu me couvres pour qu’elle continue de me courir après ? Pour qu’elle arête de penser au meurtre ?

« Exacte. Bon, je vais retourner auprès d’elle : elle risque de se douter de quelque chose. »

- Merci Leon.

« De rien. »

Et l’Ombre disparut.


//////


- Volt, mets une carte sur la table, ironisa Nel, fatigué d’entendre le gardien chercher tous les lieux possibles et inimaginables pour une déclaration. Ça ira plus vite.
- Ah c’est pas une si mauvaise idée !
- C’est de l’ironie.
- Ah…

L’obscurien poussa un profond soupir.

- J’en ai marre de chercher… oh et puis la cour du lycée fera l’affaire !
- Moi j’aurais plutôt choisit la patinoire… D’ailleurs qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu ne veuilles pas y ramener Esméralda ?
- Ça ne te regarde pas.

Il ne manquait plus que Volt se moque de lui…

- Et puis tu ne m’as pas parlé d’une idée de « génie » tout à l’heure ? s’enquit-il pour changer de conversation.
- Si ! Elle est tellement géniale que les plus grands génies en seront jaloux !

Nel sentit la panique monter en lui.

« Finalement je le sens… très mal ».

- Nan, répliqua-t-il. Laisse tomber ton idée.
- Pourquoi ?
- Ça va partir en vrille.
- Mais non ! Même se sera la chose la plus romantique que tu puisses faire.
- Ah oui ?
- Ouaip. Esméralda est espagnole, n’est-ce pas ?
- Oui… répondit Nel avec méfiance. Et qu’est-ce que cela a avoir avec ton idée géniale ?

Volt sourit.

« Ça va partir en vrille… Je le sens... » paniqua le pauvre démon.

- Lèves-toi, lui ordonna le gardien.

Réticent, Nel s’exécuta quand même. Le blond quitta sa chaise et fit signe au démon de s’éloigner de la table. Une fois qu’il eut obéit, Volt se mit alors face à lui.

- Regarde-la dans les yeux et, tendrement, prononce ces mots…

Il laissa un temps de suspense avant de reprendre :

- … Te amo

Silence.

- Ça te laisse sans voix, n’est-ce pas ? lui lança fièrement Volt.

Nel allait ouvrir la bouche pour répliquer mais une voix familière le fit à sa place :

- Volt, « te amo » signifie « je t’aime » mais en portugais. En espagnol, c’est « te quiero ».
- Ah merci Esméralda ! Donc tu vois Nel, tu dois dire te quiero…

En remarquant la rousse, Nel fut complètement paniqué. Il tenta de faire des signes au gardien qui ne semblait pas avoir réalisé.

- … À Esméralda.

Et il se rendit compte que la personne qui l’avait corrigé n’était d’autre que la jeune espionne.

- Oups…

« Je savais que ça allait partir en vrille ».

Les yeux bordés de larmes, il s’enfuit en courant tandis que la jeune rousse restait sur place. Il lui fallut un moment pour se remettre de cette révélation.

- Nel ! hurla-t-elle en se mettant à courir.

En quittant la petite pièce, elle percuta Astroméria qui arrivait. Elle la regarda partir avant de poser son attention sur le gardien.

- Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit-elle. Pourquoi Nel s’enfuit ? Pourquoi Esméralda le poursuit ?

- Astroméria…

Volt posa sur elle un regard plein de culpabilité comme un enfant qui vient de faire une grosse bêtise.

- … je crois que j’ai fait une énorme gaffe…

Plus tard,

Cela faisait un moment que je vagabondai à la recherche de Callen. Mais rien à faire, je ne le trouvais pas !

Mon regard tomba sur Nel qui traversait le hall à toute allure.

- Hé Nel ! l’interpellai-je. Est-ce que tu…

Il ne m’adressa pas un seul regard.

Okay…

Bon c’est pas tout ça mais j’ai mon honneur à sauver…

J’allais me remettre en route quand Esméralda s’arrêta près de moi.

- Linoa… Tu… tu n’aurais pas vu Nel ?

Je pointai du doigt la porte par laquelle il s’était enfuit en rajoutant :

- Par là.
- Mer… Merci.

Et sur ces mots, elle se précipita littéralement sur la porte.

Je lui fis de gros yeux.

- Ah oui…, se souvient-elle. La porte… Y a une porte ici…
- Esméralda, tout va bien ?

Sans même répondre, elle partit.

Ils ont quoi aujourd’hui ?

Je restai un moment immobile avant de partir en direction de la cafétéria. En cherchant un peu, je trouvai deux connaissances dans la petite pièce annexe. Affalés sur leur table, Volt et Astoméria semblaient déçus.

- Il est partit sans même nous le dire…, se plaint-elle.
- Ce n’est qu’un menteur, ajouta Volt.
- Qui est partit ? m’enquis-je. Sans dire quoi ?

Le duo se tourna vers moi.

- Callen mais on ne te dira pas pourquoi, répondirent-ils à l’unisson.

Sympa… Mais bon, je n’avais pas le temps de leur tirer les vers du nez pour ça.

- Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?
- Non, répondit la gardienne.

Je poussai un soupir et allai m’asseoir à côté d’eux. Désespérée, je laissai ma tête tombée avec fracas contre la table.

- C’est foutue.

Ils ne cherchèrent pas à en savoir plus.

- Hé ! Volt ! Astoméria ! interpella une voix familière. Callen vous a raconté ce que Leon lui avait montré à propos du passé de…

La voix de Mélodie se dissipa alors que je me redressai.

- Ah… Euh… bafouilla-t-elle, je crois que j’ai oublié quelque chose dans ma chambre…

Et elle s’éclipsa.

Je jetai un regard de tueur aux deux gardiens.

- C’est quoi cette histoire ? grognai-je.

Ceux-ci s’échangèrent un regard paniqué avant de se lever.

- Rien Linoa, déclara Volt, oublie.
- Comment ça ? Oublie ?

Ils disparurent littéralement.

Callen…

L’affaire du miroir venait de disparaître de mon esprit.

Je voulais savoir pourquoi Leon m’avait fait ça ! Je ne veux pas que les autres le sachent ! Ça ne les concerne pas !

Il faut que je le retrouve.

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