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La seule différence avec notre vie d’avant était que nous nous disputions. Cela n’arrivait pas souvent, toujours pour des broutilles. Je découvris son caractère colérique et entier. Il se mettait dans une rage folle. Heureusement, dans ces crises, il ne me touchait pas. Je crois qu’il savait qu’il m’aurait tué.

Un soir, il était parti en claquant la porte. J’étais moi-même très remonté contre lui. J’étais encore énervé quand la sonnette retentit. J’ouvris. Il était devant moi, dans sa chevelure de feu.

— Tu fais chier !

Je lui reclaquais la porte au nez, ne voulant pas lui parler.

Cependant, quelque chose clochait. La couleur était plus flamboyante, les yeux un peu noisette, les traits plus fins. Je rouvris la porte. Non, ce n’était pas William, mais sa copie.

— Désolé ! Je viens de me disputer avec William et je t’ai confondu avec lui.

— Bonjour aussi ! On se tutoie ? Qui es-tu ?

— Nicolas, le compagnon de William.

— Ophélie, la sœur de William, si nous parlons du même !

— Entre ! Je suis vraiment désolé ! Il n’est pas là et je t’accueille en te claquant la porte au nez.

— Ce n’est pas grave.

Nous nous installons dans le salon. Je suis étonné par leur ressemblance.

— Vous êtes jumeaux ?

— Non. C’est juste mon connard de grand frère.

— Il ne m’a jamais parlé de sa famille. Je l’ai interrogé une fois, il m’a fait comprendre que ce n’était pas un sujet !

— Oui, c’est un peu compliqué avec les parents !

— Je ne veux pas entrer dans vos histoires.

— William a rompu le contact il y a des années. Je sais que mes parents ont continué à lui payer ses études, mais il n’a jamais remis les pieds à la maison depuis la scène.

Soit elle me racontait, soit je ne devais pas savoir. Je n’avais pas le droit de la questionner.

— Moi, je suis restée en contact avec lui. Si on peut dire… j’ai perdu son adresse quand vous avez déménagé. Il m’avait parlé de toi. Il semblait très amoureux.

Je rougis.

— Je le comprends ! Tu es mignon, surtout quand tu fais le timide !

Je me rendais compte que j’ignorais tout de l’homme avec lequel je vivais depuis des années. J’avais découvert par hasard que le nom qu’il donnait n’était pas celui de son état civil. Comme sur sa famille, la moindre question déclenchait une fermeture hostile. Après tout, cela n’avait aucune importance pour ce que nous vivions.

Ophélie paraissait une fille ouverte et chaleureuse, semblable à William dans ses beaux moments. Je l’aimais déjà, me demandant si elle avait aussi un côté sombre. Celui de William résonnait tellement avec le mien ! Peut-être que celui d’Ophélie avait également de l’intérêt ?

Nous avons fait longuement connaissance, en attendant un retour éventuel de notre point commun. Décidément, je tombais amoureux de cette famille, car rapidement, nous nous sommes rapprochés. Le premier baiser vint naturellement. Il était aussi bon que ceux de son frère. Pendant cet échange, je sentis sa main descendre vers mon bas ventre et s’arrêter sur le gonflement qu’elle avait induit.

Je m’écartais, un peu confus. Ophélie était la première fille que j’embrassais. Je n’arrivais pas à savoir si mon érection était due à elle, belle fille accueillante, ou au double de William, mon ange. De plus, même si j’avais des aventures avec d’autres garçons, je ne me voyais pas en avoir une avec sa sœur.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Rien ! C’est un peu rapide ! Tu me plais énormément, mais tu es sa sœur !

— Oui, et alors ?

— Ben, je ne le sens pas. En plus…

— En plus ?

— Je n’ai jamais couché avec une fille !

— Tu veux que je t’apprenne ?

Oui, elle me tentait. La soirée avait été compliquée. J’avais juste besoin d'une aimable compagnie.

Nous nous sommes réembrasser quand elle est partie. Elle ne voulut pas que je dise à son frère qu’elle était venue. C’est ainsi que débuta notre relation.

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