Chapitre 4 — L’écho ne ment jamais

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Ils décidèrent d’y retourner. Pas par courage. Par peur.
Une peur profonde. Instinctive.
Pas celle des monstres… mais celle de devenir fou.

Le plan était simple :
— y aller à quatre,
— trouver un signe de Khadija,
— et sortir avant minuit.
Pas une seconde de plus.

Mais la forêt… ne connaît pas l’heure.

22h47.
Ils s’étaient approchés des arbres.
La lune éclairait à peine les feuilles.
Aucun oiseau. Aucun cri.
Même le vent semblait se retenir.

— « On entre ici, là où l’arbre avec les mots est gravé. » dit Hichem.
— « Tu veux dire l’arbre… vivant ? » corrigea Lina.

Yanis ne disait rien. Il sentait quelque chose le suivre, déjà.
Depuis la maison. Depuis qu’il avait vu ce corps au plafond.
Un poids sur son épaule. Invisible.
Mais réel.

Ils retrouvèrent l’arbre.
La gravure avait changé.

Avant : "VOUS ÊTES VUS."
Maintenant :
"NOUS SOMMES EN VOUS."

— « Non. Non… non… » murmura Sofiane.
— « On y est à peine. C’est un cauchemar. »

L’arbre… suintait.
Du sang.
Oui, du sang. De fines gouttes rouges tombaient au sol.
Une, deux… puis la terre les avalait. Comme si la forêt buvait.

Puis ils entendirent.

Une voix.
La voix de Khadija.

Mais elle ne venait pas de devant.
Elle venait de partout.

« Vous êtes venus… vous êtes venus trop tard. »
« Ils ont faim. »
« Et maintenant, vous aussi… vous saignez. »

Lina hurla.
Son bras, celui marqué, s’ouvrit tout seul.
Une ligne fine, droite, sanglante.
Comme si une lame invisible l’avait taillée.

Yanis la rattrapa. Hichem sortit une lampe.
Sofiane… tremblait.

Puis, derrière eux… un rire.

Un rire d’enfant.
Mais aucun des cinq n’avait jamais ri comme ça.

Ils se retournèrent tous.
Et là, ils virent :

Un enfant…
Debout.
Pieds nus.
Peau grise.
Pas d’yeux.
Et un sourire immense.

Il leva la main.
Montra le cœur de la forêt.

Puis disparut en fondu. Comme une fumée avalée par l’ombre.

Ils coururent. Ils ne savaient plus où.
Les arbres se resserraient.
Le sol bougeait.
La forêt les digérait.

Et au loin… une lumière. Une toute petite cabane.

Yanis cria :
— « Là ! Là ! On y va ! »

Ils s’y engouffrèrent, claquèrent la porte.

Et là… ils entendirent frapper.

Mais pas de l’extérieur.

Quelqu’un frappait… depuis sous le plancher.

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