Chapitre ---

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Audience de Rosalie, lieu, heure et date inconnus.

– J'aurai une question.

Rosalie ne répondit pas, une manière d'exprimer son accord. Elle ne regardait même plus les auditeurs, préférant se tenir debout face au mur, le regard tourné vers le vide. Elle devait sans aucun doute avoir l'air étrange avec sa main qui refusait de lâcher le col de sa robe, mais elle ne pouvait plus rester immobile.

– Ne savait-il vraiment rien des plans d’Astrasel Noé ?

Rosalie se massa la tempe droite.

– Non. Je sais qu'il serait plus simple de le croire coupable, mais je suis certaine qu'il dit la vérité. Il n'aurait jamais suivi Noé jusque-là. Se vendre aux Basses-Terres en échange d'une liberté d'expression et d'invention totale.

Parce que Noé s'était estimé pris à la gorge par la couronne, bien décidée à étouffer l'impact de ses inventions dangereuses. L'homme avait plusieurs fois manqué de finir en prison.

– Il ne savait pas, répéta-t-elle. Noé a agi dans son dos, sapant sa confiance.

– Dont il s'est servi pour qu'il porte des messages à des espions Bas-Terriens à sa place.

– Noé lui avait fait croire que ces gens étaient des acheteurs pour ses inventions, ou des fournisseurs qu'il fallait payer.

– Il servait de mule.

Rosalie décida de s'asseoir avant de hocher la tête. Elle avait trouvé étranges ces commissions que Noé imposait, et avait soupçonné que le mage trempait dans quelque chose d’illicite, mais sans avoir pu le prouver. Et son nouvel assistant n'avait aucune raison de remettre sa parole en doute ou de franchir l'interdiction de lecture des messages. L’imbécile.

– Et il a fini par comprendre, continua AS. Par relier les points.

– Ça a été dévastateur. L'homme qu'il admirait est devenu un traître.

– Il ne parlait plus, il s’enfermait dans sa colère.

Chose évidente, alors Rosalie se contenta d'un nouveau hochement du menton. Leurs disputes étaient devenues quotidiennes, ponctuées de vaisselle brisée et de larmes. Pourtant, elle s’était accrochée à eux, à leur histoire. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi.

– Vous connaissez la suite. Il s'est vengé de cette traîtrise en allant trouver Noé à son manoir. Alors si vous permettez, je...

– Pourquoi cette obsession pour Astrasel Noé ?

Rosalie se rassit.

– C'est vous les experts du « Pourquoi ». C'est à vous de me le dire.

AS sourit.

– Certes. Mais il nous manque des éléments. Son enfance, par exemple.

Rosalie haussa les épaules.

– Normale. Des parents peu démonstratifs, mais présents. Fils unique. Il n'y avait pas de tension familiale. À vous, donc. Pourquoi cette obsession pour Noé ?

– Parce qu'il représentait un idéal. Un enfant moyen, né dans une famille moyenne, peut inspirer à s'élever, mais par manque de confiance, préférera s'entourer de gens ayant réussi que d'essayer par lui-même.

Restait à savoir si Rosalie était considérée comme moyenne ou ayant réussi. À moins qu'elle ne soit trop négligeable pour entrer en considération.

– Je veux qu'on arrête là.

Elle se leva puis quitta la pièce sans attendre qu'on l'arrête.

Elle enfila son manteau tout en quittant le bâtiment. Elle voulait rentrer chez elle, mais avant, il lui restait une dernière chose à accomplir.

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