Chapitre 48 - 2

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Passage du train confirmé à l'intersection 23.F-C, RAS. Trois minutes et huit secondes avant arrivée.

Rosalie rouvrit les yeux, sans avoir eu l'impression de les avoir fermés. Sur les plaques de verre, train et fiacres étaient en route pour leur destination.

Non, ils sont déjà arrivés.

La jeune femme bondit de son siège, se précipitant vers la femme qui dirigeait le local.

– Écoutez-moi, il va y avoir une attaque !

La femme la regarda comme si elle était folle.

– Excusez-moi ?

Les autres agents s'étaient retournés, sourcils froncés, ou visages agacés.

– Maguel Stanford. Il est là, et il va...

– Écoutez, coupa la femme, je comprends votre inquiétude, mais vous êtes une civile et...

Rosalie abandonna l'idée d'argumenter. Elle se pencha sur la table et appuya de toutes ses forces sur le bouton de la radio.

– Amerius ! Maguel va...

Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase.

Sur le verre, l'image du train vacilla, ses wagons de queue soudain éjectés des rails. Rosalie les vit entraîner le reste du train, qui s'effondrait sur un côté à la manière d'une ligne de dominos.

La femme des services secrets repoussa Rosalie.

– Agents ! Ici local bêta, est-ce que quelqu'un m'entend ?! Quelle est la situation ?!

Son appel resta sans réponse.

– Merde, jura-t-elle, ça a dépassé nos pronostiques.

– Quels pronostiques ?

Mais Rosalie fut ignorée, la femme s'était levée, ordonnant que l'on agrandisse les images.

– Cherchez-le !

La mage s'approcha du mieux qu'elle put, cherchant la silhouette d'Amerius parmi les wagons. La tête du train avait pu être décrochée à temps, empêchant sa chute, mais le freinage d'urgence et le vacillement soudain avaient mis à mal les roues, affaissées sur un côté.

Rosalie pensait les agents à la recherche d’Amerius, mais les sphères se détournèrent du train pour scruter la forêt voisine. Des soldats s’y étaient déjà déployés, sans doute cachés parmi les arbres. Autour d’eux, les détecteurs de magie pulsaient de lumière écarlate.

Cible aperçue devant le wagon sept !

Les sphères pivotèrent. Une silhouette venait d’apparaître devant la rame, sa cape sombre encore fumante de magie. Les sphères agrandirent l’image, permettant à Rosalie de revoir ce visage détesté, affaissé et marbré de cicatrices.

Maguel s’avança vers le wagon et ouvrit la porte endommagée. Il en frappa aussitôt le métal, en découvrant la réalité de ce qui se trouvait à l’intérieur : du vide. Les rames voisines qui s’étaient ouvertes laissaient entrevoir le même constat. Les pierres n’avaient jamais été là. Et Rosalie était certaine que les fiacres étaient également vides.

PRENEZ-LE EN CHASSE !

Les soldats n’avaient pas attendu l’ordre de Galicie pour se lancer à la poursuite de Maguel. Un instant stupéfait de s’être fait rouler, l’homme se détourna et se dirigea à l’opposé des combattants, sans courir. Il s’agrippait les cheveux, son corps était secoué de rage.

Un soudain tir de revolver entre ses pieds le fit s’arrêter. Maguel se retourna, l’air contrarié. Un homme l’avait dans sa ligne de mire.

Rosalie soupira de soulagement en reconnaissant Amerius. L’une de ses jambes semblait engourdie, mais il était vivant. Il n’y avait pas de son, mais la jeune femme devina la teneur des ordres d’Amerius. Maguel devait se rendre, il était cerné. Un cercle de soldats venait de l’entourer, se resserrant de plus en plus. Maguel leva les mains en l’air. Il n’affichait aucune inquiétude.

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