Jour 25 : Enfer
Il faisait une chaleur insoutenable.Je me suis réveillé en sueur, le souffle court, et j’ai cru que le radiateur était bloqué sur “fondu de l’intérieur”.Mais non.C’était l’air lui-même qui brûlait.
L’appartement avait changé encore.Les murs luisaient, rouges et craquelés, comme s’ils avaient pris feu de l’intérieur.Sur le plafond, des silhouettes de moustaches ondulaient lentement, comme des flammes qui se moquaient de moi.
Le sol vibrait sous mes pieds. À chaque pas, une odeur de roussi montait, et un rire grave résonnait quelque part — un rire que je connaissais trop bien.Le carnet était là, ouvert, ses pages noircies par la chaleur. Des phrases s’y écrivaient toutes seules :
“Bienvenue chez toi.”“Là où tout fond.”
J’ai voulu courir vers la porte, mais elle s’était changée en bouche béante, ses bords couverts de fil noir incandescent.Une voix m’a soufflé à l’oreille :
“Tu voulais tout brûler, Enzo… alors on t’a exaucé.”
J’ai hurlé, claqué les yeux fermés…Et quand je les ai rouverts, tout était noir.
Plus de flammes. Plus de chaleur.Juste mon appartement, silencieux.Et, au centre du salon, une trace de pas calcinée, pile à l’endroit où je me tenais.

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