Chapitre 02 : Mutation Nation

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Il descendit les cinq étages avant de sortir de l'immeuble dans lequel il logeait en ouvrant la grande porte métallique qui constituait le rempart ultime entre la tranquillité du matin et le début de l'activité de la ville. Il sortit et huma l'air, la température n'était ni très froide ni très chaude.

Nous étions en mars et Miles était prêt à affronter la journée. À l'extérieur de son immeuble, il n'y avait encore que très peu d'activité, car ce n'était pas encore l'heure pour les parents d'emmener leurs enfants à l'école.

À proximité de son immeuble, il y avait une supérette qui n'avait pas encore ouvert. Elle avait été construite il y a quatre ans, et pour Miles, qui n'était pas un grand cuisinier, c'était une véritable bénédiction, tant qu'il pouvait s'y rendre avant la fermeture à 20 h 30.

La supérette avait cette forme quasi iconique des magasins, un rectangle d'acier d'environ 100 mètres de long sur 60 mètres de large, avec une base vitrée, et le tout était peint d'un horrible teinte industriel bleu. L'intérieur était propre, et le magasin était généralement bien approvisionné, car il desservait de nombreuses maisons et immeubles à proximité.

La matinée était relativement calme pour l'instant, et son chemin vers le pôle emploi allait être tranquille, puisqu'il avait approximativement quinze minutes de marche à parcourir, soit quelques kilomètres. Il aimait marcher quand il le pouvait, comme cela lui permettait de réfléchir à tout ce qui se passait dans sa vie, de faire le point sur le bon et le mauvais.

On disait souvent que la marche était comme un reflet de soi. C'était vrai en quelque sorte, mais seulement quand on était seul, un peu comme si le silence de la marche nous forçait à faire de l'introspection. Il connaissait bien ce chemin, qu'il avait emprunté des dizaines de fois, et il commença à marcher sur le trottoir qui longeait la route à côté de son immeuble.

Sur sa droite et sa gauche se trouvaient des maisons individuelles de tailles plus ou moins différentes, certaines avec des garages, d'autres sans.

Il avait quitté l'immeuble de son ancien quartier, car il trouvait que c'était trop bruyant, avec des rodéos de scooters en été à minuit, des bagarres et des activités illicites. Heureusement, la mère de Sarah travaillait dans l'immobilier et connaissait beaucoup de gens. De plus, elle appréciait beaucoup Miles, effectivement, il veillait comme un grand frère sur sa fille adorée. Lorsque Sarah lui avait demandé de trouver quelque chose d'agréable dans la même gamme de prix, avec un environnement plus calme, elle avait accepté sans problème.

Deux mois après, Sarah et sa mère lui annoncèrent la nouvelle, ce qui le surprit, mais il était reconnaissant de l'initiative de sa meilleure amie.

Le déménagement s'était fait assez rapidement, car il était pressé de quitter ce quartier. Ses amis l'avaient aidé à déménager avec le peu d'affaires qu'il avait, et Sarah l'avait aidé à décorer son nouvel appartement, comme elle adorait ça.

Il regarda les maisons avec leurs jardins, pensant que c'était la direction à suivre. Il se disait qu'un jour, il serait également propriétaire et aurait son propre jardin. Il marcha pendant presque six minutes, son corps commença à chauffer légèrement, mais la température extérieure était assez douce pour qu'il ne transpire pas.

Soudain, un bruit déchira le ciel et Miles s'arrêta pour lever les yeux.

Une sorte de trainée lumineuse était visible, c’était une comète gigantesque qui déchira le ciel, après quelques secondes, elle explosa dans un flash lumineux qui aveugla Miles pendant quelques minutes.

Ces oreilles sifflaient comme s’il s'était rapproché d’une enceinte musicale. Il se frotta les yeux durant plusieurs secondes et les ouvrit, il regarda le ciel et quelque chose d’incroyable survenue. Le ciel brillait d’un éclat argenté comme si des milliards de paillettes étaient projetés dans la stratosphère. Il savait que si un objet céleste explosait à ce niveau, les vents violents qui circulent dans cette couche pourrait théoriquement envoyer des débris ou des particules sur une bonne partie de la planète.

Il se dit que ce phénomène devait survoler toute la région, c'était assez incroyable, en plus il n’y avait que quelques personnes à proximité pour apprécier ce spectacle à part lui.

Puis quelques minutes après, des propriétaires sortirent à leurs tours pour voir ce qui avait dérangé leurs habitudes du matin.

La pluie argentée se rapprocha des maisons et du sol.

Il tendit sa main gauche, paume vers le ciel pour récolter ces particules argentées. Une bonne dizaine de ces particules toucha sa paume et quelque chose d’étrange se passa. Elles se rassemblèrent jusqu’à former une petite boule puis cette celle-ci fusionna avec sa peau.

Il était étonné, car c'était un liquide, mais aussi un solide, cette matière bouge de manière anormale sur sa peau. Soudain une vive douleur lui transperça la main et lui arracha une grimace, ensuite une immense chaleur comme si sa main était en fusion. Il tomba à genoux malgré lui puisque la douleur avait augmenté en intensité.

On aurait dit que toutes ces fibres nerveuses étaient stimulées par intermittence, comme si une symphonie se jouait dans ces récepteurs nociceptifs.

Maintenant, c'était son avant-bras ou il ressentait une intense douleur, car quelque chose se déplaçait à l’intérieur de sa chair, il pouvait très clairement le sentir, par contre ça lui brulait énormément, comme si de l'acide avait remplacé son sang.

Il tourna la tête puisqu'il avait entendu un cri de douleurs strident. Il vit que tous ceux qui étaient sortis admirer cette pluie argente commencer à avoir les mêmes symptômes que lui.

Cette fois la douleur passa à tout son bras, son biceps le faisait atrocement souffrir.

De toute sa vie, Miles n’avait jamais eu aussi mal et il se dit qu’il allait surement mourir là, sur le trottoir. Il enleva son sweat, en espérant endiguait le flot de transpiration exsudant de ces pores meurtri et douloureux.

Il le tirait avec son bras droit encore valide. Son bras gauche était comme inerte et réussi avec difficulté à enlever son sweat. La fraicheur ambiante lui fit un peu de bien, soudain, il vit qu’une pellicule argente commencer à suinter de ces pores. C’était d’abord sa main gauche qui fut recouverte assez rapidement. Cette matière argentée coulait abondamment maintenant.

La douleur se fit encore plus intense et Miles avait la vue qui commençait à se troubler puis son champ de vision bascula à horizontale.

Il n’avait pas senti l’impact du sol, mais sa tête était penchée et sa joue lui faisait mal désormais. Étrangement, il percevait à présent les cris de douleurs horribles de ces voisins, un peu comme tous les sons ambiants avait été remplacé par la sonorité de la souffrance.

Il entendait des râles rauque de souffrance qui sonnaient comme des trompettes infernales ou bien la bande sonore d'un film d'horreur.

Elle était puissante et murmuré le même chant d’agonie. Encore et encore dans une gamme de note crescendo pour Miles, c'était le pandémonium qui avait ouvert sa bouche. Tous les bruits ambiants étaient étouffés par les crie inhumains de souffrance. On pouvait sentir les cordes vocales se déchiraient en amplifiant d'une gamme ce concert macabre.

Il voulait se relever, mais son corps ne voulait plus obéir et la douleur pulsait à son épaule comme si quelqu’un avait décidé de l’opérer à ciel ouvert sans anesthésie avec une pelle à gâteau. La vue de Miles se rétrécit, il avait l’impression d’avoir atteint son seuil de tolérance maximum de douleur. Celle-ci était devenue une chanteuse d'opéra déployant toute sa puissance dans ces fibres musculaire et nerveuse.

Il se sentait plus lent d’esprit, un anneau étrange de chaleur rayonnait dans sa tête et ce fut le blackout ce qui était une aubaine. Il ne pouvait supporter les cris.

Quand il se réveillait. Il ne ressentait plus de douleur. Il fut pris de panique quand il regardait ces bras et ces mains, il était recouvert d’un mélange de métal argente et d’une sorte de peau pourpre qui ressemblait à une combinaison.

La matière pourpre qui faisait office de nouvelle peau était texturée comme du tissu musculaire étrange, parsemée de stries verticales et fibreuses. Sur les côtes extérieures de ces bras, le métal argente avait formé des renforts qui parcouraient tout son bras en entourant son biceps, mais sans le couvrir. Les renforts qui montaient vers son biceps étaient courbes et pointues. Il en allait de même pour ces épaules qui étaient entièrement recouvertes de métal argente en épousant leurs formes parfaitement.

La partie centrale de ces épaules a une légère excroissance montante courbée qui rejoignait ces clavicules et qui finissaient sur ces trapèzes. Étrangement, la matière pourpre, c'était arrêté à mi-hauteur de son coup, car il pouvait toujours sentir son visage et pas la matière fibreuse musculaire pourpre.

Il regardait sous son T-shirt et vu que la matière musculaire pourpre recouvrait tout son torse également de manière différente. Celle-ci avait fusionné avec la fibre musculaire au niveau de ces pectoraux si bien que l’un s’imbriquait dans l’autre.

Des sortes de plaque de métal argent recouvraient partiellement ces pectoraux et rejoignez ces épaules. Elles formaient des courbes qui se terminaient en triangle et en W instinctivement, il contracta ces pectoraux pour voir si c’était encore possible et il constata que la fibre pourpre et le métal argente se comporter comme sa peau.

Il pinçait la matière musculaire et ressentie une douleur légère et se dit que c’était relier à sa propre peau ou celle-ci avait disparu ?

Il regarda sa main gauche et droite et fut soulagé d’avoir encore cinq doigts de chaque cote. La matière fibreuse la recouvrait comme des gants et des renforts argente se trouve sur le bout de ces doigts. Elle partait en ligne droite le long de ceci pour rejoindre ces phalanges qui étaient recouvertes de renfort qui épouser leurs formes comme les gants de motards.

Il jouait un peu avec ces doigts, tout était normal. Une vague de panique surgit du fond de son esprit. Il se demandait si son corps humain était-il toujours présent ou si cette matière l'avait utilisé comme carburant pour cette mutation.

Il regardait de nouveau son torse et vis sur son bas ventre des renforts en diagonale qui rejoignit une sorte de plaque centrale sur ces abdos en forme de pointe de flèche oriente vers le bas. Les renforts faisant partie de cette plaque et Mile eue peur de ne pas pouvoir plier ces abdos, mais il y arrivait sans problème. La plaque et les renforts se plièrent et fonctionnez comme ces muscles sous sa peau.

Pour lui, c'était difficile de dire si c’était quelque chose sur son corps ou bien sa nouvelle peau avec des nouveaux muscles. Il ne ressentait aucune gêne mis à part son T-shirt qui était un peu plus, serrez à présent.

Il se releva sur ces jambes, il eut un petit vertige puis remit son sweat pour cacher sa nouvelle apparence. Il regardait autour de lui, la plupart des gens qui étaient avait surement dû fuir ou rentre chez eux. Il n’était pas sûr. Il voyait ici et là des flaques pourpres qui ressemblaient à une sorte de matière visqueuse.

Elle n'était pas là avant qu'il ne perde connaissance.

Soudain quelque chose de grand et argenté dépassa une maison à 50 mètres de lui sur sa droite. Il pouvait voir maintenant que c’était une créature qui avait la même matière argente que lui, mais elle n’avait plus ça forme humaine. Il était sûr qu’elle devait faire quatre mètres de haut. Par contre, en l'observant plus en détails, un vague de révulsion montant dans sa gorge. C’était un monstre qui se trouvait devant ces yeux avec un torse immense. Sa forme était vaguement humanoïde. Il avait des sortes de carapace énorme à la place des épaules qui avait la forme de coquillage argente. Elles étaient lisses et se finissaient en pointe.

Son torse était horrible, ces pectoraux avaient une forme oblongue. Ils étaient incurvés vers le haut.

Le bas de son torse était encastré dans la partie du haut. On voyait nettement la démarcation par des sortes de plis sur les côtes. On voyait également des sortes de V en plus qui se rejoignaient là où aurait dû se trouve les abdos. Ses cuisses étaient recouvertes d’épaisse carapace qui forme des bandes horizontales jusqu’aux genoux, le bas était étrangement humain sauf les pieds qui était des sortes de pince ou des mandibules d’insecte.

Le plus abominable était les bras et la tête de la créature. Ou plutôt l’absence de celle-ci. Il avait une sorte de bulbe avec quatre tentacules de chaque cote qui ondulaient. On aurait dit une anémone de mers, étrangement ces biceps et avant-bras étaient assez minces comparait à sa corpulence.

Son bras gauche se terminait par une pince de crabe énorme, mais son bras droit était plus petit. La forme de celle-ci dénote atrocement avec le reste du corps.

Miles se dit que la personne devait être désorientée et sous le choc de sa nouvelle forme et peut-être qu’il avait besoin que quelqu’un lui parle. Alors, il criait en porte-à-faux. Vers l’immense figure et lui fit un signe amical de la main.

Soudain un flash argente se dirigea sur Miles.

Sa conscience s'arrêtait net, stopper par les abysses.

Il regardait autour de lui, il était dans un salon encastre dans un buffet en bois massif.

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