Dans l'ère du temps

2 minutes de lecture

Au temps pour moi.

Je t'ai quitté brutalement je sais.

Ce n'est pas que je n'aime pas parler de toi... Au contraire.
Ce n'est pas que tu ne m'intéresses pas, c'est impossible pour moi de penser ça de toi.
Tu crois que je te mens ? Tout ça parce que je ne te connais pas c'est ça ? Tu te trompes.

Je ne suis pas là pour mentir je te l'ai déjà dit. Te rappelles-tu ? Ou bien tu ne faisais que lire en diagonale parce que tu n'as pas le temps ? Pas le temps oui c'est vrai... Je sais moi c'est pareil. Ou plutôt c'est ce que j'aime raconter.

C'est drôle d'ailleurs j'étais en train de regarder le film Time Out avant d'arrêter pour venir te parler.
Hein ? Quoi ? Tu veux savoir pourquoi j'ai dit ça plus haut c'est ça ? Oui pourquoi j'ai dit "c'est impossible pour moi de penser ça de toi".

J'avoue que j'ai éludé un peu. Peut-être que je ne suis pas prêt à te le dire encore ? Ou peut-être que je m'amuse tout simplement... La vérité c'est que je vais te le dire, parce qu'un journal c'est fait pour dire des choses qu'on ne dirait pas à haute voix n'est ce pas ?

Mais d'abord je dois finir de te parler de ce film.
Time Out est un film qui met en scène un monde dystopique dans lequel la monnaie est le temps qui nous reste à vivre et blablabla...
Non stop !
C'est trop ennuyeux ! C'est inutile que je continue en vérité. On connaît ces vieilles rengaines sur le temps qui passe, le temps que l'on perd, le temps qu'on ne sait plus remplir autrement qu'en divertissements qui nous font passer le temps.

C'est ironique tu ne trouves pas ? On se plaint de n'avoir jamais assez de temps, mais ce n'est pas la vérité...
En fait c'est même tout le contraire !

Du temps nous en avons trop et cela nous fait peur.

C'est un peu comme si on se voyait aspirer vers le fond d'un océan noir et abyssal. Nous fermons les yeux devant cette vision vertigineuse du néant. Ce vide il faut le remplir.

La plupart du "temps" on le passe à s'illusionner en donnant une importance artificielle à plein de petites choses qui n'en ont pas, simplement pour ne pas sombrer dans le désespoir de la futilité de nos vies. Et quand on y arrive, on gagne alors le sentiment de n'avoir plus le temps, et cela semble nous satisfaire plus pleinement que l'inverse.

Mais ne crois pas que je sois pessimiste. Il n'en est rien au contraire. J'ai dit la "plupart du temps" et je le pense, car il y a bien des façons de rendre ce temps utile ou digne d'intérêt.

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