2025

Les cours ont repris.

Ambiance :

« Joie et bonne humeur »

Mensonge collectif.

...

Personne sait.

Personne capte.

Personne imagine que j'suis une personne à risque.

Personne sait que le mot « suicide » me brûle comme une lame rouillée sur une plaie pas cicatrisée.

Personne voit que ces traces,

sur mes bras,

sur mes cuisses,

ne sont pas des accidents.

Personne me connaît vraiment.

Je suis la fille qui sourit.

Qui rigole.

Qui fait des blagues en cours.

La fille « entourée »

La fille « équilibrée »

Mensonge.

Je suis qu'un masque.

Un déguisement bien cousu.

Et pendant que je fais genre « ça va », j'entends :

« Putain, j'vais me tirer une balle si on a encore maths. »

« J'me suicide si j'ai pas la moyenne. »

« Vas-y, on saute du pont après le DS ? »

...

Vous trouvez ça drôle.

Moi, j'en crève.

Parce que j'ai réellement pensé à sauter.

Parce que j'ai vraiment pris les médocs.

Parce que j'ai déjà écrit une lettre.

Plusieurs fois.

Mais bon.

Rien à signaler hein.

Juste une élève parmi d'autres.

Qui vient en cours.

Et qui encaisse.

« Le suicide, la seule façon de baiser la mort »

De José Artur / Les Pensées

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Ça fait 5 mois.

T'es toujours là, quelque part.

Mais je ressens plus rien.

Tu t'es trouvé quelqu'un d'autre.

Toi, qui disais que t'étais brisé.

Toi, qui jurais que j'étais ton unique.

Foutaises.

Je me sens mieux sans toi.

Est-ce que je suis guérie ?

Peut-être bien.

Ou peut-être que j'ai juste compris :

On peut survivre sans amour.

Mais pas sans soi-même.