Un cœur à vif
J'aime te regarder dans les yeux.
Tes cils. Longs. Hypnotiques.
T'as pas idée.
Premier jour.
Première phrase.
Premier regard.
Boum.
C'était foutu pour moi.
Putain, ce que je t'aime.
Malo.
Nous deux, ça a toujours sonné juste.
Facile.
Évident.
Comme si le monde se taisait
Dès qu'on parlait.
Mais toi,
Toi tu voyais juste une amie.
Moi j'ai cru qu'on était deux.
Cette nuit-là,
Bord de mer,
Rires,
Vagues qui claquent.
J'ai osé.
J'ai tout balancé.
« Je t'aime mais pas comme une pote. »
Et toi.
Ton sourire triste.
Tes yeux qui se détournent.
« On peut rester amis ? »
J'ai dit oui.
Comme une conne.
Mais à quel prix ?
Depuis, on se voit.
On rigole.
On se frôle.
Mais jamais plus.
Et chaque surnom que tu me donnes
Devient une lame sous ma peau.
J'espère.
Encore.
Et encore.
Pour rien.
Parce que toi, t'aimes Nelly.
Ouais, Nelly.
Celle qui te brise en deux
Et recolle les morceaux juste pour recommencer.
Celle qui rit quand tu pleures.
Mais toi tu vois rien.
Tu gobes.
Tu tends l'autre joue.
Et moi, j'écoute.
Comme une bonne amie.
Je serre les dents.
Je souris.
Pendant que mon cœur se vide
Et que mes os hurlent.
Mais t'entends pas.
Tu vois pas.
Ou peut-être tu t'en fous.
Alors Malo,
C'est la fin.
Parce que t'aimer,
Ça m'arrache le ventre.
Ça me brûle le crâne.
Ça me bouffe le cœur.
Ça me tue.
Et ouais,
Toi aussi t'étais toxique.
Pas méchamment.
Mais assez pour me briser.
Les dates.
La plage.
Le resto.
Tu croyais que c'était juste entre potes ?
J'étais pas assez claire ?
Pas assez bruyante ?
Apparemment non.
Mais moi, j'en peux plus.
Je m'épuise.
Je m'efface.
Alors je mets un point.
Je mets fin à ce chapitre.
Au revoir.
Pour de vrai.

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