Chapitre 36- La Sainte-Vierge

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Mon bien-aimé,

J’espère que vous m’entendez bien… Comme je n’ai pas mes lettres pour vous écrire, je pense… Encore, encore et encore… À longueur de journée… Je ne fais que ça comme on m'a mis au cachot... Pour le moment, rien de grave m’est arrivé, je vous le rassure… La Sainte-Vierge m’avait prévenu que ces événements auraient lieu et qu’ils devaient s’accomplir… Elle m’a aussi dit que je connaîtrais plusieurs nuits d’esprits… Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais en attendant, je suis perdu, car je ne ressens plus du tout votre présence… C’est peut-être ça la nuit sans l’esprit ? C’est que vous n’êtes plus présent ? Avant d’arriver ici, les soldats m’avaient déposé devant un ancien hôpital. Ils m’avaient demandé de marcher en me tenant par les deux épaules. Je ne savais pas du tout ce qu’il m’attendait, et j’avais encore les larmes aux yeux en repensant à la mort tragique de mon père supérieur… J’aurais aimé faire demi-tour pour être à son enterrement, mais malheureusement, je devais accomplir cette dernière mission… Lorsqu’ils m’avaient posé brutalement sur une chaise, j’attendais sagement la personne avec qui j’avais affaire… La lumière du jour vacillait sur le bureau, derrière moi il y avait une bibliothèque avec un petit fond de musique. J’avais aussitôt reconnu l’air en me le revoyant jouer à l’orgue à la fin de la messe. Une ombre mystérieuse avait fait son apparition. Sa douce main avait arrêté le disque en me demandant si j’avais reconnu le compositeur et s’était enfin assise devant moi. Mes yeux avaient écarquillé à ce moment-là, en me disant que je vivais dans un cauchemar. Après que Siméon m’ait trahi, voilà maintenant qu’une amie à moi m’avait fait le même coup. Mais qu’est-ce-qu’ils avaient tous contre moi ? Elle titillait le bout de son stylo en commençant à prendre la parole :

Au secours Barthélémy ! Sauve- moi ! Sauve-moi ! Halala, Barthélémy, Barthélémy, tu t’es fait avoir comme un rat, gloussa-t-elle en plaquant le stylo contre son bureau.

Mais Marguerite ! Enfin ! Je, je ne comprends pas ! Pourquoi ? Pourquoi m’avoir trahi ?

Elle avait roulé des yeux en soufflant un bon coup et reprit son petit jeu.

Mon pauvre choux, que vas-tu faire après tout le mal que tu m’as fait ? Hein ?

Elle avait rit en commençant à s’approcher dangereusement de moi. Puis, elle avait tiré les chaînes jusqu’à elle. J’avais senti son souffle chaud se poser sur mes lèvres. Elle avait caressé mes joues, en commençant à s'asseoir très prochement de moi et à poser ses deux bras sur ma nuque. J’avais senti de longs frissons parcourir tout le bas de mon dos.

Tu sais, j’ai vraiment crû que c’était une blague lorsque tu annonçais au restaurant que tu allais devenir moine. Apparemment, j’ai eu tort… Vous avez bien joué votre jeu avec Philémon lorsqu’il a failli mettre la bague autour de mon doigt.

J’avais compris à ce moment-là, qu’elle espérait que je lui fasse une demande au mariage, et j’en fus profondément peiné.

Je… Je suis désolé… Je, je ne pensais pas que tu m’aimais…

Bref, tout ça c’est du passé, le mal a été fait et ce n’est pas de ta faute, puisque tout ça c’est à cause Dieu ! avait-elle craché en me tirant vers elle.

J’étais aussitôt tombé de la chaise et m’étais fracassé tout le bas du visage. Elle s’était penchée pour remettre ses cheveux derrière son oreille droite. Puis, elle avait sorti un couteau en me le mettant sous la gorge.

Dis-moi mon beau Barthélémy, où sont les plans que vous aviez volé avec tes jolis petits compagnons ?

Mais pourquoi tenait-elle à retrouver les anciennes bases qu’on avait volées ? Je lui avais répondu que j’ignorais totalement et me donna une première gifle. Elle m’avait saisi par le cou pour me relever et m’avait plaquée contre un mur en insistant.

Je ne vais pas te le répéter Barthélémy mais où sont les plans ?!

Elle était en train de m’étrangler, je n’avais plus d’air… Elle vit qu’elle était en train de me tuer et me relâcha en remettant ses gants. Je repris de grande respiration avant qu’elle revienne vers moi, en changeant de visage. D’après mes souvenirs, c’était Siméon qui les avait, mais pourquoi ne lui avait-il pas donné ? J’avais menti, à nouveau, en disant que je ne le savais pas… Même si Siméon m’avait trahi, je ferais tout pour le sauver… Elle ne m’avait pas cru, en appuyant sur un bouton. Je ne l’avais pas senti mais au moment de ma chute, elle m’avait mis des électrochocs. J’avais senti de l'électricité parcourir tout le long de mon corps. Je m’étais recroquevillé en sentant de terrible recharge qui me faisait trembler de la tête au pied. Pendant ce temps, Marguerite continuait d’appuyer sur le bouton en se plaignant que cette scène était bien trop longue. Elle cessa d’appuyer sur le bouton en disant qu’elle avait mieux à me proposer. Pendant que j'étais en train de tousser, Marguerite avait changé de disque. J’avais aussitôt reconnu la serenade de Schubert. Elle s’était approchée de nouveau vers moi, avait posé mes mains sur ses épaules et commençait à danser avec moi. Elle huma mon odeur en disant qu’elle la trouvait exquise. Cette séquence m’avait horriblement horripilé, je pensais à vous tout le long de notre valse mon bel Amour. Très gênée, elle avait posé sa tête contre mon épaule gauche et m’avait ordonné de mettre mes mains autour de son bassin. Je ne l’avais pas écouté et elle me donna un coup de fouet.

Fais ce que je te dis où tes amis moines vont prendre cher.

En ayant pas le choix, j’avais enroulé, tout tremblant, mes mains autour de son bassin. C’était la première fois que je sentais le bassin d’une femme. Une grosse rougeur s’était emparée de mon visage, je ne me sentais pas bien. J’avais fermé les yeux en pensant à vous qui me souriez et cela allait mieux, mais Marguerite m’avait ordonné d’ouvrir les yeux et demanda à ce que je la fasse tourner. Je l’avais fait, jusqu’à ce qu’elle avait serré un peu plus son ventre contre le mien. Je lui avait dit que j’en étais incapable, mais je repensais aux sorts de mes frères. Elle m’avait posé la question, mais je n’avais pas répondu. Elle avait dit « tant pis et profitons de ce bon moment » jusqu’à ce que je lui avais dit si elle pensait à son mari… Elle continuait de danser en ayant posé sa tête contre ma poitrine et avait mis son doigt sur mes lèvres.

Barthélémy… Oh mon Barthélémy… Tu ignores totalement ce qui est arrivé à Louis…

Aussitôt, elle me fit de la peine lorsque son visage s’était attristé… Elle avait soupiré en disant :

Mon mari est mort… Et mes enfants aussi…

Puis, elle avait froncé des sourcils en m’attrapant par les cheveux. Elle avait approché mon visage du sien, lorsque j'étais tout tremblant à l’idée de voir ses lèvres vers les miennes. J’avais regardé ailleurs, lorsqu’elle serra mes cheveux pour me faire du mal.

Mais tout ça c’est de ta faute ! Si tu avais sauvé mon mari, jamais il ne serait mort !

Je m'étais senti coupable en demandant pardon. En voyant ses lèvres s'approcher des miennes, je fus pris d’une grosse colère et l’avait poussé contre le tourne-disque. Le choc fut violent. En même temps que sa chute, elle avait fait tomber le tourne disque au sol et s’était massée à l’arrière de sa tête en demandant aux soldats de me mettre au cachot. Un des soldats m’avait donné un coup de poing au ventre. Je m’étais tordu de douleur jusqu’à ce que Marguerite avait donné le dernier coup théâtrale...

* * *

Les quinze âmes qui étaient détenues par la terrible reine des angoisses, quelques-unes s’étaient mises à pleurer, tandis que Philémon, qui avait un coquard autour de son œil gauche, n’adressa aucune parole à ses frères pour les rassurer. Le frère Félicien qui était à côté de Philémon, lui avait demandé que ce n’était pas le moment de baisser les bras, mais qu’il fallait impérativement trouver une solution pour reprendre les lettres et sortir d’ici. Philémon lui avait répondu que tout était terminé et que la reine avait gagné. Tout le monde avait baissé la tête en disant qu’ils n’allaient plus jamais retourner sur Terre… Jusqu’à ce que Philémon, derrière son dos, essaya de se libérer avec la clé que Joseph lui avait donnée lorsqu’il lui avait donné un coup de poing. Il avait réussi à la dérober lorsqu’il était avec la reine des angoisses. Philémon avait réussi à se libérer et fit de même pour les autres. Tout le monde s’était réjouis de voir que rien n’était perdu et qu’ils avaient encore une chance. Lorsque tout le monde fut libéré, ils s’étaient rendus dans la salle à armes et s’étaient changés pour combattre le mal. Quant à Coline et Humbeline, elles disaient qu’elles iraient s’occuper de Marguerite. Les moines étaient d’accord pour ce plan, et disaient entre eux qu’ils allaient attendre le discours de la reine des angoisses pour libérer les autres et le père Théophane en premier. Ils étaient tous d’accord pour ce plan et étaient sortis en douce, derrière le palais, pour regarder la reine des angoisses qui se moquait des âmes qui faisaient mal leur travail. Elles frappèrent toutes dans des cailloux avec leurs aubes blanches complètement déchirées. Lorsqu’elle avait terminé, Humbeline et Coline s’étaient jetées sur elle pour voler les lettres. Coline s’était agrippée derrière son dos, tandis que Humbeline fouillait sa poche pour prendre les deux dernières lettres. Marguerite ordonna à ses squelettes de les tuer, mais les moines les défendirent en commençant à frapper leurs épées contre eux. Beaucoup de squelettes étaient tombés par terre, jusqu’à ce que le frère François revit le squelette, rempli de péché de gourmandise. Il avait dit qu’il ne commettait plus jamais ce péché en lui tranchant la tête en deux. Il était fière d’avoir vaincu ce péché, comme ses autres frères. Pendant ce temps, Coline s’était excusée auprès de sa sœur en lui arrachant ses yeux pendant que Soeur Humbeline avait réussi à récupérer les lettres, mais la reine des angoisses avait poussé sa sœur contre le mur du palais et avait projeté l’âme de sœur Humbeline contre un rocher. Faible, la jeune sœur s’était relevée, mais lorsqu’elle vit la fureur de la reine des angoisses qui tenait un poignard et qui était prête à tuer la jeune sœur, Coline avait crié à sa sœur de cesser ce manège, mais au moment de la tuer, la reine des angoisses fut projeter très loin d’elles. Soeur Humbeline, toute tremblante, vit une grande lumière éblouir dans le champ de bataille. Pendant que les moines et les squelettes se battaient, un char en feu était apparu dans le ciel. Une grande cavalerie était venue les secourir. Dans la première rangée se trouve Jeanne-d’Arc, qui tenait le drapeau de Dieu. Elle avait des milliards d’anges et d’âmes qui étaient venus sauver les autres. Marguerite qui était sous des roches, les avait fait exploser dans une grande colère et disait que c’était impossible, que le moment n’était pas encore venu. Jeanne d’Arc avait ordonné à ses âmes de combattre les squelettes.

Elles s’étaient toutes précipitées pour libérer les autres en brisant les chaînes du mal, et Jeanne d’Arc s’était occupée du cas du père Théophane en l’ayant remercié pour tout ce qu’il avait fait. Le frère Philémon qui vit cette scène, avait sourit au père Théophane, en étant heureux de le voir enfin libéré. Lui non plus n’arrivait pas à croire, jusqu’à ce qu’il vit que Marguerite s’était précipitée vers lui dans une terrible colère. Ses cheveux voltigèrent dans le grès du vent, ses yeux étaient devenus rouges comme de la peste maléfique. Ses mains étaient en boule de feu. Avec son champ magnétique, elle avait réussi à tuer beaucoup d’âmes qui s’étaient écroulées au sol. La dame qui avait traversé le champ, sentait cette horrible douleur, et se retenait de ne pas tomber au sol. Lorsqu’elle désirait s’approcher du père Théophane, la Sainte-Vierge était venue lui couper son chemin pour lui parler.

Ma fille, pourquoi fais-tu tout ce mal ?

Ça ne te regarde pas espèce de vieille sorcière.

Mais la Sainte-Vierge avait insisté.

Marguerite, je ne te veux aucun mal… Je sais que tu as traversé beaucoup d’épreuves, mais par la grâce de Dieu, laisse mes enfants en paix… Ils ne t’ont rien fait de mal…

J’ai dit assez !

En allant tuer la Sainte-Vierge qui avait un regard très doux et très inquiet pour elle, elle souleva le poignard et commença à le descendre, jusqu’à ce qu’une voix surgit derrière elle et s’était sacrifiée à sa place. Elle planta le poignard dans le cœur du père Théophane. Tout le monde, interdit, s’était retourné pour voir la scène et vit l’âme du jeune prêtre tombait au sol. Marguerite avait rit de sa mort en disant que c’était de sa faute ! Lorsqu’elle désirait à nouveau reprendre du pouvoir, la Sainte-Vierge n’avait pas eu d’autre choix que de l’arrêter en lui disant simplement « que les temps soient accomplis ». Et aussitôt, Marguerite qui commençait à voler, retomba par terre, toute tremblante. Elle demanda à la Sainte-Vierge de cesser ce vacarme, mais aussitôt, son âme se brisa en éclat de verre. Elle avait crié une dernière fois, jusqu’à ce qu’une grande explosion de lumière renversa tout le monde. La Sainte-Vierge qui avait entre-temps pris tous ses enfants sous son manteau, disparut avec eux lorsqu’elle les avait changés d’endroit. Une grande lumière blanche les avait tous aveuglés, jusqu’à ce que les âmes avaient compris qu’elles avaient toutes été sauvées et criaient de joie. La Sainte-Vierge qui avait récupéré l’âme du jeune prêtre, avait enlevé délicatement le poignard de son cœur et l’avait posé au sol. Les moines et les retraitants s’étaient précipités vers lui pour pleurer une seconde fois sa mort.

Non ma mère… Il, il ne peut pas être mort…

Vous avez raison Philémon, Barthélémy n’est pas mort.

Ils avaient tous sourit.

Où est-il, ma bienheureuse mère ?

Il est avec ceux qui nous ont tous aidés.

Ils en furent heureux et demandèrent s’ils pouvaient le revoir, mais la Sainte-Vierge avait rit doucement.

Vous le verrez quand la fin des temps arrivera. En attendant, je vous remercie, car vous avez sauvé tous mes enfants. Pour vous rendre grâce, je vous offre tout mon amour et toute ma bonté pour que vous soyez à jamais heureux.

Puis, elle avait dit à Soeur Humbeline de lire les deux dernières lettres et de leur dire à bientôt.

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