(Un silence. Puis la voix d’Élias, basse, calme. Chaque mot est posé, mesuré, sans tremblement.)

> Maëline.

> Si tu entends ça, c’est que tu es revenue. Pas dans cet maison, ni dans ton corps… mais revenue en toi.

> Peut-être que je ne serai plus là. Peut-être que je serai devenu quelque chose d’autre à tes yeux. Je ne sais pas.

> Ce que je sais, c’est que je l’ai fait pour toi.

> Pas pour te venger ni pour être le héros de l’histoire.

> Mais parce que je n’ai pas supporté de te voir éteinte.

> Tu étais ma seule envie dans ce monde sans structure. Ma seule vérité.

> La lumière dans un théâtre de masques et de bruit vide.

> Quand il t'a volée, j’ai senti le vide gronder. Pas un vide triste. Un vide noir, actif, mouvant.

> Je ne pouvais pas rester là. Je ne pouvais pas faire comme si tu étais encore là alors que tu n’étais plus toi. Alors j’ai cherché. Puis j’ai su. Et quand j’ai compris, il n’y a plus eu de retour possible.

> J’ai étudié ses gestes. J’ai respiré l’air qu’il respirait pour comprendre comment le pourrir de l’intérieur. Je vais lui ai retiré ce qu’il pensait ne jamais pouvoir perdre.

> Le contrôle.

> Et si jamais tu retrouves tout ça, si jamais tu écoutes ce message jusqu’au bout, je veux que tu comprennes une chose.

> Je ne veux pas ton pardon.

> Je ne veux pas tes larmes.

> Je ne veux rien.

> Je n'en ai pas besoin.

(Un silence. Puis un souffle, à peine audible. Le clic de l’enregistrement qui s’arrête.)