Sur les rails
de
Silent words

J'avais une heure devant moi avant de monter dans le train. Assis dans la grande salle, la vielle horloge trainait ses aiguilles. D'un bout à l'autre j'essayais de me refaire le déroulement de la journée. Devant la boutique, d'un magazine à un autre, que du flou.
Finalement au café je plongeais mon ennui dans le reste de ma tasse, dans son obscurité. Un coup d'oeil à mon téléphone, je désactive l'alerte de mon agenda. L'heure se rapprochait, fallait-il que je parte, avec tout ces déplacements les journées semblaient se répéter, au rythme des voies, des signalisations, du paysage anamorphosé. Une longue traine où l'on ne distingue plus grand chose.
Au milieu de mes documents, les tableaux et graphiques, je cherchais encore les éléments nécessaire à mes réunions.
Sur le carreau un stiker, comme un petit animal, juste dans le coin. Etait-ce un chat ? il y avait quelque chose de familier. Une cabane au fond d'un jardin, un jour d'été à la mer.
Impossible de resituer quoique ce soit, le bruit trop présent, une voie au micro. Mon nez dans mon téléphone, j'avais oublié de noter l'heure du rdv, je refaisais le fil de mes souvenirs, du moment.
Sur la tablette du siège je relisais scrupuleusement. Quelque chose manquait, l'indice de référence! Pas de réseau, impossible de me concentrer.
Le chat me regardait d'un drole d'air, oui moi... dans l'obscurité de ses pupilles, il était tapis.
Une voix, j'étais dans le wagon, je tendis mon billet un peu désorienté.
A l'extérieur, le paysage s'était figé, le bruit des haut-parleurs, un sifleument, le mouvement avait repris.
Il y avait quelque chose au fond de mon sac, j'avait déposer sur la tablette la pile de mes affaires. Un cailloux ? Ce drole de cailloux légérement bleuté, et strié.
Son regard le fixait aussi, c'était la plage, l'étendu blanchâtre sous la lumière du matin, un miroir sous les nuages. Sur le fond du wagon je scrutais mais rien, juste une étendu, et ce regard.
Dans mon agenda je ne retrouvais pas de trace de ce rdv. En remetant toute mes affaires à leur place, je retrouvais mon vieux carnet griffoné, et mes croquis. Au milieu des pages le paysage s'arreta, par toutes les fenêtres, l'air pénétra l'espace, debout les pieds dans l'eau, la tete du chat, les dunes, les mouettes, avec mon petit saut à la main, j'attendais la marrée. Courant sur le sable innondé, jusqu'à la route du bord de la rive, je ne retrouvais plus le train.
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