Blake - Uppercut

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Joe est assise dans la cuisine, les pieds sur la table, une bouteille vide de vodka devant elle. Maquillée à outrance, affublée d’une robe de gala en dentelle noire et une fourrure brune autour du cou, elle semble prête à fouler un tapis rouge. « Tu sors ? » demande Blake, plus soucieux qu’amusé. Il sait déjà que les joyeuses retrouvailles qu’il espérait ont été noyées au fond d’une bouteille de Hangar One.

  — Bonsoir mon chéri ! lui répond-elle en faignant un enthousiasme démesuré. Non, je me suis faite belle pour le retour du grand Blake Richardson, il ne fallait pas ?

  — Disons que je te préfère plus naturelle et moins alcoolisée.

  — C’est vrai que j’ai un-tout-petit-peu bu, peine-t-elle à articuler. Mais c’était pour fêter nos retrouvailles mon lapin.

  — Écoute, je suis content de te voir mais je sens que tu vas ouvrir le feu et je ne suis pas d’humeur Joe. Ça fait trois semaines que je suis sur les routes, je suis crevé.

  — Pauvre petit bichon. Tu veux que je te masse les pieds ? Que je te fasse couler un bain ? Ou que je te chante une petite berceuse en te berçant contre mes seins peut-être ?

  — Joe, c’est quoi ton problème ? Pourquoi faut-il toujours que tu tires à bout portant ? C’est pas possible de se parler gentiment de temps en temps ? Tu m’as manqué, tu sais. J’espérais juste pouvoir rentrer tranquillement chez nous, te prendre dans mes bras…

  — ...et qu’on se blottisse tendrement l’un contre l’autre comme deux oisillons tremblant de froid ? Ça a l’air merveilleux ton histoire. Mais moi, j’avais envie de quelque chose d’un peu plus festif, d’un peu plus surprenant, tu vois ? On n’a pas tous la chance de parcourir le pays, d’enflammer les foules et de rencontrer des groupies en transe. Alors, ce soir, c’est moi la reine du bal !

  — C’est aussi beaucoup de travail, tu sais, beaucoup de compromis.

  — J’crois bien que la seule à se sentir compromise, c’est moi, mon chou.

  — Bon, écoute Joe, on discutera demain ok ? Là, ça ne donnera rien de bon. Où est Hototo ? Je ne l’ai pas vu dans le jardin.

Le regard vitreux de Joe se plante dans celui de Blake. Un petit rictus se dessine sur ses lèvres carmen. La panthère prend son temps. « Il est là, Blake. Juste devant toi. » finit-elle par lâcher innocemment, tout en caressant doucement l’écharpe en fourrure autour de son cou.

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