Pamela

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Je retrouve Maël dans le jacuzzi avec Jérémie et Zach. L’ambiance est détendue, ils sont en train de se marrer comme des gamins.

— Bah, alors, où étais-tu passé ? me demande Jérémie.

— Au sauna, j’étais tellement bien que je n’ai pas vu le temps passer.

— T’es rouge comme une écrevisse, fais gaffe ! me prévient Zach. Je te fais une place, viens t’asseoir à côté de moi mon p’tit…Heu, Manu.

Je lui indique du regard que tout va bien, et m'assois à ses côtés. Je cale mon dos et soupire d’aise dans ce bain bouillonnant. Le massage des jets est incroyablement décontractant et stimulant à la fois.

— Je sais pas ce que vous en pensez, mais moi je dis : nous sommes des princes, non ? lance mon ami, en posant ses bras de part et d'autre de mes épaules et de celles de Jérémie. Si ça continue, je vais être aussi mou qu’un chamallow.

— C’est clair, je crois que je vais rester là toute ma vie. On est trop bien, renchérit Jérémie.

— T’es un peu ici chez toi, non ? réplique Maël.

— Pourquoi tu dis ça ? lui demande-je.

— C’est un très bon pote de Zeus, Jérémie a plusieurs cordes à son arc ! me répond Zach.

— J’ai comme l’impression que son arc est bien tendu en ce moment même, non ? ironise Maël.

— Fais ton malin, monsieur le serveur ! lui dit Jérémie en se levant d’un seul coup pour le détromper. Bon, sur ce, je vous laisse, tu m’as donné envie Manu, je passe au sauna.

— Vas-y, attends-moi, je viens avec toi, s’empresse de lui répondre Maël.

Celui-ci nous sourit d’un clin d'œil entendu.

— Il se passe quoi, là ? demande Zach, perspicace.

— J’en sais rien, il est un peu chelou ce mec.

Zach resserre son bras autour de moi.

— Il n’aurait pas essayé de te draguer par hasard, petit coquin ?

— Mais qu’est-ce que tu racontes, tu crois qu’il est… ?

— J’en sais rien moi, c’est toi le spécialiste, non ?

— Vas-y, marre-toi. Si c’est le cas, vu les mecs que j’ai croisé ce soir dans les alcôves, il n’aura pas de mal à trouver mieux que moi, réussis-je à dire avec la plus grand détachement.

— Toujours en train de se dévaloriser, monsieur Courtois. T’es hyper canon, ne me dis pas que tu ne le sais pas.

— Arrête de dire n’importe quoi.

— Je suis sérieux, si j’étais une meuf, ça ferait longtemps que je t’aurais sauté dessus.

À ses mots, il retire sa main de mes épaules et vient la poser sur ma cuisse. Il commence à remonter jusqu’à mon entre-jambes.

— Hé, ho, qu’est ce que vous faites Zachary Dos Santos Carvalho Simao ?

— Vous vous trompez, je ne suis pas Zachary, je m’appelle Pamela, et j’y souis très heureuse dé rencontrer oune si bel hombre. J’ai très envie dé vous, monsieur, dit-il rieur, en se jetant sur moi pour me faire basculer de mon siège.

Je n’ai pas le temps de réaliser que me voilà au milieu du jacuzzi, avec les mains de Zach qui cherche à me chatouiller.

— Arrête ça tout de suite !

— Crie pas comme ça, c’était pour rire…dit-il surpris du ton brusque de ma voix.

Je ne sais pas ce qui me prend, enfin si, au contraire. La situation ne me plaît pas. Il ne peut pas jouer avec moi comme ça.

— Tu n’es pas Pamela, et je ne t’autorise pas à…

— Je suis désolé, je ne voulais pas…

— Je te rappelle qu’on est tous les deux à poil et que jeu de mains…

— …Jeu de vilains, comme disait ma mère. Je n’avais pas l’intention de te faire le moindre mal, tu le sais bien.

— Je sais bien Zach, c’est que…

Pourquoi suis-je à la limite de craquer et de tout lui balancer, là, comme ça ?

— Qu’est-ce qu’il y a Manu, ça ne va pas ? T’es pas bien ici, tu m’en veux encore pour ce qui…

— Mais non, tout va bien, arrête de vouloir toujours prendre soin de moi comme ça.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est normal que je veuille que mon meilleur ami soit heureux, non ?

— Oui évidemment, ce n’est pas ça le problème.

— C’est quoi alors ?

Quand il me regarde comme ça, je sais qu’il ferait tout pour moi. Ça me rend fou. J’ai envie de le prendre dans mes bras, de l’embrasser, de lui dire qu’il n’a pas à changer quoi que ce soit pour moi. Je ne peux pas lui demander de m’aimer autrement. C’est tout juste impossible.

— Rien, y’a aucun problème. Je suis juste fatigué en fait. Et je n’ai pas assez mangé. Tu sais que je suis toujours grognon quand je n’ai pas bouffé.

— Ça c’est clair, me dit-il avec un brin de malice dans les yeux.

— Je ne sais même pas l’heure qu’il est. T’as une idée ?

Il hausse les épaules.

— Ça te dit qu’on y aille se trouver un truc à manger ?

Il approuve d’emblée d’un grand sourire. Je ne vois aucune rancune dans ses yeux. Je suis soulagé. Nous repassons par le sauna pour prévenir Jérémie et Maël de nous rejoindre.

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