Best friend always stay by your side II

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J’ai encore la lettre de Stella entre les mains, quand mon téléphone sonne. C’est Olivier. Je l’avais oublié celui-là, honte à moi. A peine ai-je décroché qu’il me demande si je suis courant pour la mort de Karl. Comme moi, il n’arrive pas à réaliser.

— On ne parle que de ça ici. Ça craint un max. Si tu savais comment mes parents sont horrifiés. Et les tiens, ils réagissent comment ?

Dois-je lui dire la vérité ? Ou faut-il que je le préserve ? Je comprends mieux à présent l’attitude de Zach à mon égard. Qu’est-ce que j’ai été con avec lui.

— Mes parents m’ont annoncé qu’ils divorcent, alors je dois dire qu’on en a pas vraiment parlé.

— Oh merde, commet t'as réagi ?

— T’inquiète, de ce côté-là, je suis plutôt soulagé à vrai dire.

— Mon père m’a dit que le tiens était parti en Espagne pour le boulot. T’as de ses nouvelles ?

— Heu… Non, mais pourquoi tu demandes ?

— Parce que suite à ce qui s’est passé pour Karl, j’espère qu’il ne réagira pas comme le mien.

— C’est-à-dire ?

— J’ai craqué. Je me suis senti obligé de tout lui avouer que je fumais de la beuh et que j’en vendais un peu. Résultat, il s’est mis en tête qu’il était hors de question que je reste à Bordeaux l’année prochaine pour mes études de droit. Il veut m’éloigner de tout ça et que je grandisse un peu.

— Viens avec moi en Irlande !

— J’aimerais bien, ça serait génial, mais c’est mort. Tu sais où il m'envoie ?

— Non, où ça ?

— Chez mes grand parents à Besançon. Je connais personne là-bas.

— Ça craint un max !

— Comme tu dis. De toute façon, soit j’accepte sans broncher, soit il me coupe les vivres et je me démerde tout seul.

— Ah oui, il ne rigole pas. Et tu pars quand ?

— Début août.

— Si tôt ?

— Et encore, j’ai pu négocier, il voulait que j’y aille dès la semaine prochaine.

— Faut qu’on se voit avant que tu partes, alors.

— Carrément. Une dernière grande fiesta avec mon meilleur ami. En attendant, j’ai bien fait d’en profiter cette semaine dans les Pyrénées avec Cédric.

— Toi et Cédric en vacances, qui aurait prédit ?

— Ouais, je sais, il avait besoin comme moi de se mettre au vert. Tu sais, finalement, c’est un mec sympa.

— Si tu le dis, je t’avoue que je ne garde pas des souvenirs exceptionnels de mes soirées chez Zach à me le coltiner avec Matthieu.

— Parlons-en de Zach. Ça avance avec lui ?

— Il s’est passé tellement de choses en une semaine, que je ne sais pas par où commencer.

J’ai envie de vider mon sac, je sens que ça me ferait du bien.

— Manu, t’es là, je t’entends plus ?

— Oui, oui, je suis toujours là. Comment te dire pour Zach… C’est compliqué, mais ça avance bien.

— C’est tout sauf une réponse. Raconte, sinon, je te dirais rien pour moi et Laetitia.

Aussitôt, l’image de Matthieu sortant de sa chambre durant la fiesta me revient à l’esprit.

— Attends, il s’est passé quoi ?

— Je sais pour Matthieu et Laetitia.

— Oh, putain, j’aurais dû t’en parler, tu m’en veux ?

— Non, je comprends pourquoi t’as préféré te taire.

— Vous avez cassé avec Laetitia ?

— Pas du tout. Au contraire. Tu vas me prendre pour un barjot, mais ça m’a excité en réalité.

C’est plus fort que moi, j’ai un fou rire.

— J’étais sûr de ta réaction. Avec Laetitia, on avait envie de pimenter notre été. Alors on s’est dit qu’essayer avec une troisième personne, ça pouvait être sympa. On a fait ça le soir avant qu’il parte en vacances.

— J’hallucine, comme Matthieu, tu caches bien ton jeu.

— Je suis sûr que ça t’aurait excité, toi aussi.

— Très drôle. Moi non plus, je n’ai pas perdu mon temps.

Je lui parle alors de la plage naturiste et de mon séjour à La Rochelle. Mon histoire dans les vapeurs du sauna de Zeus fait son effet. Olivier n’en revient pas.

Ça fait pas loin d’une demi-heure qu’on est au téléphone et lui raconter comment Zach m’a embrassé, c’est comme si je revivais l’instant. Ça m'électrise. Olivier est trop content pour moi. Je sens dans sa voix toute la sincérité de son amitié. J’aurais envie, là, maintenant, de me télétransporter à ses côtés pour passer la soirée avec lui, comme au bon vieux temps.

Nous finissons par raccrocher après s’être promis de s’envoyer des textos jusqu’à ce que je décide de revenir sur Bordeaux pour le voir. Je ne regrette pas de m’être lâché avec lui comme je viens de le faire. Je n’ai pas réussi à le mettre au courant pour l’arrestation de mon père. J’ai préféré, le temps d’une conversation, retrouver mon meilleur ami pour rigoler.

Je respire tout de suite un peu mieux. Je regarde l’heure, il faudrait que je revienne chez Pierrette, mais j’avoue que je serais bien resté encore un peu. Mon téléphone sonne de nouveau. Ma mère. Je me sens obligé de répondre. Ce n’est pas elle qui décroche mais Patrick. Il tente de cacher son affolement, mais je ne suis pas dupe. Je le mitraille de questions concernant mon père. Il me répond qu’il n’en sais pas plus, si ce n’est qu’il est placé en garde à vue pour détention de stupéfiant durant vingt-quatre heures. Lorsque je lui demande de me passer ma mère, il me lâche qu’elle a été obligée de prendre de nouveau un lexomil pour se calmer. Elle dort comme une souche. L’arrestation de mon père lui a fait un choc, et elle n’arrête pas de culpabiliser. Il me fait promettre de garder ça pour moi, car la dernière chose qu’elle souhaite, c’est de m’inquiéter. Avant de raccrocher, je le rassure, je ne trahirai pas sa confiance.

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