Mode action enclenché

4 minutes de lecture

Sur une musique de Zaho de Sagazan, Dis-moi que tu m'aimes (modular version)

https://www.youtube.com/watch?v=qMNLOTk-y7w

*

Deuxième jour que nous profitons de la plage comme jamais. L’océan a toujours eu ce pouvoir de me ressourcer, mais avec Zach comme compagnon, les batteries se rechargent encore plus vite. Il n’arrête pas de faire le pître et de me faire rire. Je me laisse aller à l’insouciance de nos moments complices. À croire que rien n’a changé entre nous, et pourtant, tout est différent. Je peux enfin le contempler avec les yeux de l’amour, en toute liberté, sans avoir à me cacher. Je ne compte plus le nombre de fois où il me prend la main sans prévenir, avec un naturel déconcertant. La première fois, je me suis senti gauche, tellement j’avais imaginé ce geste qui était, jusqu’à aujourd’hui, de l’ordre de l’impossible. À chaque fois, une émotion vive m’envahit. Ces vacances, nous les méritons amplement.

Ce soir, la cabane est notre refuge. Nous avons décidé d’y dormir pour notre première vraie nuit ensemble. Nous avons viré le matelas du canapé convertible au sol pour avoir plus de place. Nous voilà allongés dessus pour nous embrasser. Vu comment on se chauffe, il ne fait aucun doute que nous allons passer à la vitesse supérieure. Zach en a envie autant que moi.

— Manu, raconte-moi une histoire, dit-il avec un sérieux qui me surprend.

— Attends, je réfléchis.

— J’ai envie de rêver. Pas de Dame Blanche s’il te plait.

— J’en ai bien une, mais je ne suis pas sûr que tu l’apprécies.

— Vas-y, j’ai envie de prendre le risque. Si tu n’assures pas, tu vas prendre cher.

Merde, qu’est-ce qui me prend, je vais tout faire foirer.

— Pour une fois, je rigole pas, Zach. Tu sais que je ne peux pas te mentir. Tout d’abord, sache que je viens de passer de merveilleux jours avec toi.

— Pourquoi tout à coup, je sens que je préférerai un remake de la Dame Blanche.

Je sens venir monter mes larmes.

— Je suis désolé, Zach.

— Désolé de quoi ? Je ne suis pas sûr que j’ai vraiment envie de connaître la suite. Mais il est trop tard pour reculer à présent, lance-toi.

— Si tu savais comme j’aimerais faire autrement.

— Manu, tu te prends trop la tête, respire, tout va bien se passer. Je suis prêt à tout entendre.

— Oui, je sais, j’essaye, crois-moi, mais je n’arrive pas à me dire que nous avons enfin notre chance et que tout va bien. Parce que ce n’est pas vrai, il est trop tard. Mon père a tout gâché. Un jour, tu ne pourras plus me regarder comme tu le fais aujourd’hui. Je te rappellerais trop l’assassin de ta mère.

Voilà, ça y est je l’ai dit.

— Si nous n’essayons pas, j’aurai sûrement encore plus de regrets. Tu n’as rien avoir avec lui. Je suis tout autant responsable, si tu vas par là moi je vais l’envoyer en prison. Est-ce que tu m’en voudras ?

— Non, parce qu’il doit répondre de ses actes. Il me l’a dit en face, il ne peut plus fuir éternellement ses responsabilités.

— Je ne sais pas ce que l’avenir nous dira, j’ai juste envie de nous laisser une chance. Qui aurait pu penser une seule seconde que Zach tomberait fou amoureux de Manu.

— Sûrement pas moi ! Tu marques un point, j’avoue. Sache que j’ai vraiment envie de nous laisser une chance. Sauf que, c’est con à dire, mais je ne sais pas si je me sens encore prêt. J’ai besoin de temps pour y voir plus clair en moi. Je ne sais pas comment t’expliquer.

— Alors, si je prends les choses en main comme maintenant… dit-il en venant poser ses lèvres sur les miennes. Tu me repousseras ?

Je suis heureux du geste qu’il vient de faire, Zach est vraiment incroyable !

— C’est pas du jeu ce que tu fais, dis-je malgré moi en souriant.

— Tu sais, tu as beau être capitaine de volley, le plus joueur de nous deux c’est moi, ajoute-t-il en se jetant sur moi pour me chatouiller.

— Ok, tu as gagné pour cette fois-ci. Mais laisse moi te dire quelque chose d’important avant de débuter le match.

— Tu peux tout me dire, je t'accorde un temps mort, dit-il en remplaçant une mèche derrière mon oreille.

— Je te propose que cette nuit soit notre nuit, la plus belle qu’il soit. Promis, je ne pense à rien d’autre, uniquement à ce que je vais te faire comme sévices.

— Tu entends quoi par sévices ? Moi je pensais plutôt à de la douceur.

— L’heure n’est plus aux bavardages, mais à la pratique. Ferme les yeux, tu veux bien ?

— Tu prends les choses en main, oups.

— Mode action enclenché ! dis-je en caressant son entrejambes..

Je prends conscience de mon geste et du plaisir que cela me procure. Ça me fait tout drôle de faire ce que j’ai fantasmé depuis des semaines ! Je me revois encore, ce fameux vendredi à la fête chez Mathieu, pressé de partir pour rejoindre Zach en espérant une soirée canapé en mode allongé.

Je commence par lui déboutonner son pantalon. Il se laisse faire. Alors, je décide de plonger délicatement ma main et vient caresser le tissu de son caleçon. J’en ai des frissons partout. Il me sourit et sans rien ajouter, il en profite pour retirer son t-shirt, toujours les yeux fermés. La forme bombée de son caleçon ne laisse aucun doute quant à son degré d’excitation. Je bande déjà moi aussi, excité comme jamais. Je sens que l’on va bien s’amuser tous les deux.

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