Nuit magique

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Je ne me suis jamais senti aussi nerveux. À peine ses mains effleurent ma peau que tous mes sens s’éveillent. Prendre mon temps. Ne pas me précipiter. Comment le pourrai-je ? Tout mon corps s'affole. Je ne peux pas expliquer ce qui m’arrive. Mais si je sais. J’ai le trac. Je suis cet artiste prêt à grimper sur scène. Il attend derrière le rideau, figé, ses mains sont moites, son rythme cardiaque s’emballe, les frissons l'envahissent puis ils s’accompagnent de bouffées de chaleur. Il est comblé, il interprète son premier grand rôle. L’acteur connaît les répliques sur le bout des doigts, à cet instant son pouce et ses quatres potes tremblent. Au dernier moment, il a été prévenu par l’auteur qu’il a fait des modifications. Impossible le soir de la grande première, il ne peut pas, lui faire ça. Pourtant quelque chose l’interpelle, si finalement il avait toujours su qu’il en serait ainsi. Tout se bouscule dans sa tête, plus le temps de se poser des questions. Il faut faire le grand plongeon, oser, prendre le risque, tenter l’expérience, arrêter de calculer, faire cesser les doutes et lâcher prise. Se faire confiance, lui faire confiance. Ses pairs lui auraient suggéré d’imaginer le public à poil pour se détendre. Mais là, le jeune promu qui tient l’affiche à ses côtés est juste magnifique, splendide et époustouflant.

Je ne peux détacher mon regard de ses courbes. Mes yeux balayent chaque parcelle que lentement je dévoile. Tout en moi réagit à chacun de ses mouvements. Mes gestes se font tendres pour dissimuler ma fébrilité. Une envie folle furieuse de serrer Manu dans mes bras, m’emporte. Un désir m’envahit, le garder juste pour moi et ne plus le laisser filer. Je veux lui offrir une nuit magique, notre nuit magique une de celle que l’on raconterait dans un conte de fée érotique.

La lune, avec subtilité, paresse sur sa peau. Émerveillé par cette toile aux couleurs dorées, j’observe l’astre opalin jouer avec les grains de beauté. Il esquisse une constellation dans laquelle je souhaiterai découvrir Orion, cachée sous son omoplate. Du bout des doigts, je suis le halo de lumière, joli tatouage passager. Perdu dans cette voûte céleste, le souvenir de la première nuit où nous l’avons admiré, m’offre un sourire. Ce contact éphémère et sensuel est le prémice d’une nuit torride et charnelle. Son souffle se love dans mon cou. La caresse voluptueuse accordée par deux amants avant de poursuivre. L’impatience de Manu gagne du terrain, pour ma part hors de question de tout gâcher parce que je brûlerais les étapes. Cette expérience est ma toute première fois, tous les autres ne sont rien à côté de ce que j’éprouve. Je devine sous la pulpe de mon index son pouls dès que je titille le bout de son téton. Avec mon pouce, je l’attrape, il tressaille et laisse échapper un léger gémissement qui me fait un effet fou, c’est déroutant. Je dessine du bout de ma langue son auréole rosé, il frémit.

Blottis l’un contre l’autre, nous avons conservé nos caleçons, de plus en plus étroits. Manu pose sa tête sur mon épaule, je joue avec ses mèches et masse son cuir chevelu. Sa main se prélasse sur mon torse. Il s’amuse avec mes poils parsemés de-ci, de-la. Mes doigts courent sur son bras. Nos épidermes se frôlent, avec délicatesse, nous nous apprivoisons. De nos gestes langoureux, nous apprenons les courbes de l’autre pour dessiner une carte au cas où nous perdrions un jour le chemin menant à nos cœurs. Avec tendresse, je le pousse. Allongé sur le dos, son regard vient s’accrocher au mien. Je vois la lueur perçue la première fois où nous nous sommes embrassés et je réalise que l’alcool n’y était pour rien. Je suis prêt, prêt à tout lui donner et à l’aimer encore et encore. Je souhaite combler toutes ses envies au cours de cette nuit jusqu’au petit jour. Je n’ai pas l’intention de lui faire l’amour une seule fois et basta. Je vais m'enivrer de son odeur, me noyer dans ses yeux, dévorer sa bouche. Lui offrir tout de moi. Il m’a promis des sévices alors j’attends avec impatience de voir ce qu’il entend par là.

Mes mains glissent le long de son ventre, avant d’effleurer son caleçon et de sentir la chaleur de son sexe sous le tissu. Mes doigts s’égarent sur son entrejambe. Il frissonne. Mon plaisir s’enflamme. Je trépigne et poursuis mon exploration. Mon désir grimpe en flèche. Je m’installe à califourchon, nos cuisses se touchent, nos intimités se rapprochent dangereusement. Je l'embrasse avec fougue. Je ne veux plus me contrôler. Nos langues se mêlent et s'emmêlent, je perds totalement pied. La sensation est merveilleuse. Puis lentement, je relâche l’étreinte pour venir me perdre dans son cou, mordiller chaque parcelle de peau que je rencontre, j’attrape un téton puis l’autre avec le bout de mes dents. Il lâche un petit cri et à nouveau me vole un sourire.

— Oups, pardon.

Je continue ma descente, dévale, dégringole. Je suis dans un ascenseur dont le câble a cédé, le parachute ne s’ouvre pas, la chute est vertigineuse. Le souffle coupé, attiré par le sol, prêt à fondre sur le fruit défendu. Je veux le goûter, le dévorer, m’abreuver à la source de mon fantasme. Putain Manu, tu me fais perdre pied. J’ai envie d’arracher avec les dents cette dernière barrière. Pourtant, avant de me lancer dans l’inconnu, je le regarde et lui demande timidement :

— Je peux ?

Il me répond d'un sourire coquin et d'un hochement de tête, son regard s'embrase. Je retire son caleçon et libère sa hampe qui se dresse avec allure sous mon nez. Je ne peux me retenir et dépose ma langue le long de son pénis, un râle active mon exploration. Je lèche ses bourses, les attire dans ma bouche avec précaution. Puis je ne sais pas, je ne sais plus, mon coeur et mon corps parlent à ma place. J’avale son membre sublime avant de le faire coulisser dans ma bouche, désireux de le savourer. Mes va-et-vient s’attardent, ma langue s'enroule autour de sa friandise, je ne peux plus résister. Je déballe son gland et l’expose à mon désir. Une vraie douceur que j’apprécie pleinement. Puis, je relâche mon étreinte, parce que je sens qu’il est au bord de l’explosion. Sauf s’il me demandait de ne pas l’abandonner ainsi. Cette sensation est au-delà de mes attentes. Putain, c'est tellement bon de le sentir être lui-même. De me sentir libre de l'aimer.

Je m’écarte et me tortille pour virer mon caleçon devenu un obstacle. Arrivé à mes fins, je l’envoie voler au fond de la pièce. Enfin, c’est ce que j’espérais juste avant qu’il termine sur sa tête provoquant un fou rire que nous avons dû mal à contenir. Je le récupère et cette fois m’assure que le bout de tissu aille retrouver le sien qui gît au pied de notre lit de fortune. Le petit coquin zieute mes fesses. Il s'accroche dans mon dos, ses mains baladeuses s'aventurent sur le galbe de mon postérieur qui se contracte aussitôt. Ses bras m’emprisonnent, je n'essaye pas de fuir. Au contraire, je ne veux pas qu’il me lâche. Ses mains caressent le bas de mon ventre, un premier frisson remonte le long de mes bras. Ses doigts s’agitent sur mes cuisses, une deuxième secousse, force cinq, s’empare de moi. Son index frôle mon pubis, je n'ai plus aucun contrôle. Ses lèvres bécotent le haut de mon dos, il me susurre des mots doux, tout mon corps ondule. Je lâche dans un soupir interminable :

— Surtout Manu, ne t’arrête pas.

Ses gestes sont plus appuyés jusqu'à ce qu’il saisisse mon membre. Tout mon corps se tend, électrisé par ses lents mouvements sur mon sexe. Je me cale contre sa peau chaude et douce. Ses mains dorlotent les bourses, il m'embrasse goulûment. Je résiste et saisit sa lèvre au moment où il essaye de s’échapper. Je sens sa hampe, elle oscille à la recherche d'une terre qu'elle pourrait pénétrer. Je suis heureux de le découvrir maître du jeu à présent. J’apprécie pleinement sa façon de me combler.

À son tour, sa bouche s’égare sur chaque parcelle de mon être. Il s'emballe, je le vois comme je voudrais que tous le voient, entreprenant, audacieux, curieux et bienveillant. Je m'en fous de ce que la vie nous réserve, à cet instant précis, il est mon tout. Je stresse à l'idée de tout foirer, d'être maladroit. Il doit s'en rendre compte, parce qu’il vient se planter à genou, pose ses mains sur mes cuisses et ne me quitte plus des yeux. Il attend mon accord. Je m'empresse de le lui donner en frôlant sa joue.

— Manu, guide-moi.

— Ferme les yeux, laisse-moi faire.

— Et si je merde.

— Tu me fais vibrer, tes putains yeux bleus m'appellent.

— Toi, ce sont tes mains qui me rendent dingue.

— Tais-toi Zach, ressens et vibre.

Nos corps se frôlent, se frottent, se caressent, s'excitent et s'agitent. Nos sexes se touchent. Nos mains les masturbent avec force. Nos bouches les avalent. Chacun notre tour, nous prenons possession de l'autre. Nous sommes à deux doigts d'exploser. Je résiste, mais il me rend dingue. Une chaleur envahit mon corps, ma queue est aux abois. Dans un ultime effort, mon sperme se répand sur sa peau luisante. Plus rien ne peut me stopper dans mon élan, j'attrape son pénis, à mon tour je le cajole. Rapidement, j'accélère le mouvement tout en léchant avec appétit son gland rougissant. Ma langue titille ce petit bout de chair qui me rend fou. Tout son corps se soulève. Son bassin s’agite sur le matelas, son souffle est saccadé, tous ses muscles se contractent. Je sens la chaleur remonter le long de son sexe. Je saisis à pleine main ses fesses. Son pénis vient taper au fond de ma gorge. Ses gémissements s'accélèrent, de petites giclées tapissent mon palais que j’avale goulûment. Une sensation d’abandon absolu m’envahit. J’embrasse son ventre, son torse et m’empare de ses lèvres brûlantes. Je caline chaque partie de son corps avec douceur, je suis bien.

Blottis au chaud contre Manu, je suis au seul endroit au monde où je désire être, dans ses bras.

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Chers lecteurs,

C'était caliente et calinou entre nos deux zozos, non ?

Juste pour vous dire qu'il nous reste plus que deux chapitres à publier pour clôre notre histoire.

A très vite donc !

Bon dimanche,

Attrape rêve et Tom Ripley.

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