Chapitre 5

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Quand elle revint à elle, Elfialys était allongé sur un tapis de feuilles mortes. Au départ, elle crut être encore dans le bois avec le monstre : elle était entourée d'arbres dont les feuilles ambrées et vermeilles tombaient une par unes, en voltigeant dans le vent automnal. Mais en se relevant, elle se rendit compte qu'elle avait changé de forêt. En effet, le ciel était pâle et limpide, le soleil dardant ses premiers rayons et apportant une légère touche de couleur aux nuages. L'arche, qui lui avait fait faire face au monstre des ténèbres, était désormais aussi sombre et ténébreuse que son gardien, qui, d'ailleurs, n'était plus là. C'était l'autre côté de l'arche, la face cachée de la lune, la partie se situant aux Alfiringârdaurial!

Ce fut seulement à cet instant que le fait frappa Elfialys : elle était enfin DANS les Alfiringârdaurial !

Une fois debout, elle remarqua que son habit de voyage avait été remplacé par une splendide, simple et légère robe elfique. Elle était blanche comme la neige, soyeuse, fragile et délicate comme si était cousue à partir d'ailes de papillons et de nuages. Elle était aussi douce qu'une paire d'aile de cygnes et était ornée d'un col d'or et d'argent sur lequel s'épanouissait une rose d'une beauté époustouflante, ainsi que d'une ceinture, elle aussi, d'or et d'argent, nouée à la taille; Ses hautes bottes elfiques avaient également été remplacées : à la place, Elfialys portait de délicats souliers de satin blanc assortis à la robe.

Les blessures qu'elle avait acquises au cours de son voyage avaient disparues comme par magie.

Les seules choses qui n'avaient pas changées étaient sa coiffure, cheveux lâchés maintenus par ses deux tresses sur le haut et les côtés de la tête puis réunies à l'arrière dans une tresse en épi de blé, ses armes, quoique la dague que le monstre avait détruit était réapparue, et le ruban noué à sa taille ainsi que la rose ornant son col. Ces deux derniers objets, Elfialys les considéraient comme des "emblèmes" de sa famille et ils étaient donc chers à ses yeux.

Confuse, elle se demandait comment ses habits avaient put changer. Surtout que cette robe lui rappelait quelque chose... Mais quoi ?

De nombreuses interrogations en tête, elle se leva et se mit à marcher à travers le bois, son pas léger se mêlant aux feuilles virevoltantes et ses cheveux volant dans la brise matinale. Elle marcha ainsi pendant une demi-heure quand elle vit la lisière de la forêt. Celle-ci donnait sur une magnifique plaine fleurie s'étalant à perte de vue jusqu'à l'horizon. Cette plaine était parsemée de milliers de fleurs de toutes les couleurs, chacune plus éclatante les unes que les autres. L'herbe était si verte et brillante que l'on pouvait croire que chaque brin d'herbe avait été peint et poli. Les gouttes de rosées étincelantes au soleil donnaient l'impression que des millions de petits diamants et de petites perles étaient disposés sur l'herbe fraîche et délicate. Mais dans cette grande plaine se trouvait une splendide créature. C'était un resplendissant cheval : sa robe était blanche et argentée tout en ayant des reflets dorés. Ses crins étaient dorés et parsemés de rayons d'argent. Ses sabots, également dorés, martelaient fougueusement le sol, et quand ses beaux yeux d'argent brillant se posèrent sur Elfialys, l'animal s'ébroua et s'élança vers elle dans un galop léger donnant l'impression qu'il volait.

La jeune elfe l'admirait avec de grands yeux et lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle remarqua que c'était en faite une jument et que celle ci avait un air mystérieux, comme si elle n'était qu'air. Pourtant elle était bien là, en chair et en os, réelle.

La magnifique jument s'arrêta un instant et la dévisagea, puis elle s'avança au pas et s'inclina dans une profonde révérence qu'Elfialys s'empressa de lui retourner. Lorsqu'elles furent toutes deux relevées, la belle créature enfouit son museau dans les mains de la jeune voyageuse qui lui caressa le chanfrein. Elfialys était sure de l'avoir déjà vu, mais elle ne pouvait se souvenir où et quand. La seule chose qu'elle savait était qu'elle était liée à cette jument de Soleil et de Lune.

"Glaurithilya", murmura doucement Elfialys à la douce jument. Cette dernière hocha la tête comme pour acquiescer et Elfialys comprit que, sans le savoir, elle venait de prononcer le nom de la jument. Mais ne le connaissait-elle pas ? Dès qu'elle l'avait vu, ce nom lui était venu à l'esprit. Étrange... Si Glaurithilya venait des Alfiringârdaurial,comment pouvait-elle la connaître?

Sentant les pensées de la jeune elfe s'égarées, Glaurithilya lui donna un petit coup de tête à l'épaule pour la ramener à la réalité, puis, elle s'agenouilla en présentant son dos à l'elfe.

- Tu veux que je te monte, pensa-t-elle et Glaurithilya acquiesça.

Elfialys grimpa donc sur le dos de sa nouvelle monture avant de réaliser que celle-ci avait entendu ses pensées. Pour s'en assurer, l'elfe pensa :

- Tu peux m'entendre penser ?

- En effet, et comme tu peux le constater, je peux te faire entendre mes pensées. Communiquer par la pensée est très pratique, surtout en temps de trouble ou lorsqu'on ne peut pas se comprendre oralement.

Elfialys sursauta. Non seulement pouvait-elle communiquer avec la belle créature, mais également comprendre chacune de ses pensées bien qu'elle soit sure que celle-ci avait parlé dans une autre langue ! Elle avait bien entendue que la sonorité de ce langage différait du sien.

- Douce elfe, je communique avec toi bel et bien dans une autre langue que celle que tu as parlée durant de nombreuses années. Je suis ravie de découvrir que tu maîtrises toujours aussi bien notre belle langue, lui dit sa nouvelle amie.

- Je pense dans une autre langue !? s'étrangla-t-elle

- Tout à fait.

- Comment est-ce possible ? Et que veux-tu dire par "maîtrises toujours". N'est-ce pas la première fois que l'on ce rencontre ?

- Je ne peux répondre à aucune de tes interrogations pour le moment. Les réponses que tu convoites te seront révélées en temps et en heure, lui répondit mystérieusement la jument.

- Merci, répliqua Elfialys sarcastique, voilà qui m'avance beaucoup. Par contre, dit-elle en rprenant son sérieux, comment faire pour que tu ne m'entendes plus penser ?

- Il faut que tu fermes ton esprit, que tu dresses une muraille invisible ne présentant que le vide aux autres. Comme tu n'as pas encore appris à le faire, je vais détacher mon esprit du tien te laissant ainsi la liberté de penser sans retenue. Maintenant, assez des questions, laisse moi te porter en lieu sûr. Attention, accroche-toi bien.

Elle rompit la connexion mentale qui les unissait et partit dans un grand galop, sa cavalière cramponnée à ses crins, leur robe étincelant sous le soleil.

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