Souvent, les gens qui me connaissent me posent cette question :

" Mais toi, est-ce que tu dors ? Est-ce que tu rêves ? "

Bien sûr que je dors, tout le monde dort, bien sûr que je rêve, tout le monde rêve, ça sert à quoi de dormir si on ne rêve pas ? Je dirais même que je rêve en permanence, comme si ma vie n'était qu'un long, très long sommeil, comme si je cherchais la route de la maison, en prenant le chemin le plus long. Parfois, le chemin est si long que je me cherche des camarades de route, voyager seul ce n'est pas amusant, je ne suis pas un solitaire. Je suis un peu comme ces oiseaux qui ont toujours besoin d'un compagnon. Et parfois, ces personnes sont de vraies piles électriques, elles sont même parfois impossibles à gérer. D'autres fois, elles sont lentes, de la comprenette comme en terme de rythme, j'ai donc, parfois, dû hausser le ton des pieds... Cette phrase n'a aucun sens, enfin, vous la comprendrez, vous n'êtes pas idiot n'est ce pas ?

Parfois, je rêve de choses étranges, je me souviens d'un rêve dans lequel j'étais accompagné d'un ces amis. Nous sommes assis au centre d'une très, très grande bibliothèque, c'était fou, il y avait des livres de partout, vous auriez dû voir ça, un vrai plaisir. Nous sommes assis, en trains de boire, au-dessus de nos têtes, il y avait un plafond, il est en verre si je me souviens bien. Dans mes souvenirs, la bibliothèque se trouvait sur une planète du cinquième système de la galaxie des antennes, le créateur avait choisi cet endroit pour son nom. D'après lui, un amas de connaissance illimité, au centre d'une galaxie nommée " Galaxie de l'Antenne " ça faisait sens... Difficile de lui donner tort. Nous discutons, nous lisons, et je bois, lentement, un verre à la fois, c'est rare, en général, je suis un partisan du cul-sec. Ce qui est logique, je déteste perdre du temps, j'ai plus de deux-mille ans et je n'ai jamais eu le temps de le perdre, des fois, je me lève et d'un coup, croyez moi, croyez moi pas, je suis debout, j'adore les jambes. C'est super pratique ces choses, je connaissais quelqu'un, un de ceux que vous autres humains appelez Alien, d'ailleurs, donner ce nom à un film d'horreur, c'est de mauvais goût, normal que l'univers vous déteste. Je me souviens, ce monsieur avait une fois visité la Terre, et il avait voulu voir un pays particulièrement réputé de cette planète, la France. Il en avait entendu parlé en long en large et en travers, et s'il avait adoré l'endroit, il m'a dit une fois " Si ça à l'air désagréable, c'est que c'est parisien ". Drôle de personnage.

Revenons à ce rêve. Alors que nous explorions la Bibliothèque, je trébuchai sur un livre qui traînait là, les personnes qui s'occupent de l'endroit ne sont pas très compétentes. M'enfin, je ne tomberais pas plus bas... À moins que le sol ne s'effondre... J'aurais dû me taire. Durant de longues minutes, je vis le monde, sous forme de livres, de pages, de connaissances qui défilait sous mes yeux, il y avait tant à voir. Et ce n'est qu'alors que j'allais toucher le sol, que je sentis sur ma joue, une main. Pas une main douce, pas un contexte tendre, non, une gifle, ça fait mal ! Les Humains sont violents, pas étonnant que l'univers vous en veuille. Je me réveillai, lentement, et autour de moi, il n'y avait qu'elle, une jolie dame, avec un drôle de nez. Évidemment, je tourne, curieux de voir ce qui se passe autour de moi. Pas grand-chose en fait, tout va bien, cette fois, aucune poire a l'horizon, et les trois soleils de la planète sont encore là. Pas de danger, on peut retourner rêver.