Pauline

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Je m'en souviens comme si c'était hier... Pour tout dire, c'était hier. Alors qu'aux côtés d'un vieil ami qui n'était pas aussi petit que voulaient le faire croire ses ennemis, je visitais la sublimissime Bibliothèque Mazarine, je fis la découverte d'un ouvrage amusant. Son nom était tout simplement " Le Professeur ", par Pauline Bonaparte... Pauline ma chère Pauline, notre temps ensemble fut si cours que vous avez fini par en faire un livre. Moi qui ne suis qu'un amuseur, je me retrouvais à être le personnage principal d'une drôle d'histoire d'amour. Nombreuses furent mes conquêtes, et nombreuses étaient celles qui étaient aussi jolie que prestigieuse. Mais rare étaient celles dont la passion égalée celle de Pauline.

De Nerfertiti, à Eleanor d'Aquitaine ou encore la Reine Prêtresse Himiko, aucune ne possédait ce feu que possédait Pauline. Elles avaient toutes quelque chose pour elles, Eleanor était pieuse, Himiko sage et Nerfertiti ambitieuse, mais Pauline était fougueuse, et qu'il s'agisse d'amour, comme d'envie de pécher, son regard ne trompait jamais.

Mon ami et moi ouvrions ce livre, après tout, l'auteur de celui-ci était la sœur de ce cher camarade qui me permettait de visiter l'endroit.

Le livre commençait par quelques phrases simples : si vous n'étiez pas qui vous êtes, seriez-vous resté ? Mais si vous n'étiez pas qui vous êtes, vous aurais-je jamais aimé de la même façon ?

C'est après ces deux phrases que l'histoire débuta. Elle contait une histoire que je connaissais fort bien, une histoire que j'ai vécue.

Tout commença un vingt octobres, il faisait beau, le ciel était d'un bleu pur et immaculé, pas la moindre goutte de pluie à l'horizon. Ce vieux Napoleon et moi étions censé nous voir autour d'un café d'une grande ville au sud de la jolie Kaliste, la belle Aiacciu. Quelle ville que celle-ci, son port ses plages, la biodiversité de son golfe, à l'époque de ce livre, j'avais déjà beaucoup voyagé, mais rares étaient les lieux se comparant à la magnifique Kalliste. Les Grecs furent bien inspirés de la nommée ainsi, La Plus Belle. Plus je lisais, plus je me perdais à nouveau à dessiner cette si belle île dans ma tête, une île qui déjà à l'époque vivait un véritable conflit identitaire. Elle était Italienne, profondément Italienne, elle avait vécu sous les projecteurs, avec fougue et passion. Mais la voici maintenant Française, si la France était l'ainée, l'Italie, la cadette, la Corse serait la benjamine. La voici maintenant contraire à vivre chez sa plus grande sœur, elle devait s'assagir, mais elle voulait vivre avec la passion de sa cadette. Ce changement, mon ami Napoleon l'avait très mal vécu, tant et si bien qu'il reniait son père qui, lui, était tout à fait favorable à ce changement. Et sa sœur, elle qui ne s'était jamais exprimée sur le sujet était pourtant profondément Italienne. Je ne me souviens pas une seule fois de l'avoir vu pleurée où se plaindre. Pauline était un sourire sur jambes.... Et quelles jambes !

Alors que nous buvions ce fameux café au comptoir du Pace e Salute, je la vis, ses jambes telles des échasses, et ses yeux de braise.

- Pauline ! Que fais-tu ici ma sœur ?! Tout le monde peut te voir, santa maria ma que crocce, cette fille me tueras...

Je ris, Napoleon et sa sœur ont toujours entretenu une relation assez conflictuelle. Lui, était ambitieux, en réalité, lui, qui vivait mal le changement d'Italien a Français, était le plus Français de la patrie. Il était ambitieux, voulait le pouvoir et la grandeur au nom de son peuple, ceci dit, je trouve personnellement que le peuple Français n'a pas été très gentil avec lui dans l'Histoire. Dans les années 2000 vous vous êtres montré irrespectueux envers ce pauvre homme. Mais bref. Pauline, elle était profondément Italienne, elle aimait la danse, la fête, s'amuser et ne cachait pas son amour pour les hommes... Ceci étant dit, les hommes ne cachaient pas son amour pour elle.

- Je viens voir ce cher Professeur, mon frère, vous vous énervez pour si peu... Et puis, aujourd'hui, c'est mon anniversaire ! Arrêtez de faire le monta sega devant votre ami, basta ! Professeur, ce soir, je chanterais les paghjella pour mon anniversaire, vous serez là n'est-ce pas ? Il y aura de tout ! Castagna, brocciu, panzetta, et même, car je vous connais bien maintenant, j'ai fait demander tout spécialement pour vous, du casgiu merzu ! Vous devez venir !

- Je serais là sans faute compté sur moi, je me débrouillerais pour m'assurer que ce cher Napoleon vient aussi évidemment ! Tintaccia, Napoleon, tu pourrais lui lâcher du lest... Qu'est-ce que tu peux être stragna parfois, dis-je en riant.

Pauline illuminée, elle m'enlaça, puis, comme provocation, elle embrassa son frère comme le faisaient les gens du coin...

Je fermai le bouquin, mon ami n'avait pas à lire la suite, cette soirée restera la mienne, et celle Pauline. Ces paghjella, ces danses... Et à une moindre mesure, ce casgiu merzu, tout cela restera entre nous. Pardonnez-moi vieil ami, vous n'avez pas à en connaître plus. Cette historie restera toujours la mienne, et celle de Pauline.

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