Chapitre 3

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Arthur s'est levé tôt, Princeton étant finalement accessible en voiture, il ne lui reste plus qu'une douzaine de minutes et il sera arrivé à bon port. Il arrive enfin dans la ville et entrevoit une architecture bien particulière, avec des maisons faites de briques rouges plutôt coquettes. Les habitants, eux, se font rares, ce qui est chose courante dans cette période estivale : les étudiants de l'université désertant les lieux pour retrouver leur famille. Ne reste que les autochtones.

Arthur jette un œil sur son GPS, tout est en place, il est toujours réglé sur l'adresse de l'hôpital. Il se gare au parking visiteur, l'odeur de la combustion de la veille est encore amplement perceptible. L'aile droite du bâtiment est noircie par les flammes. Heureusement le drame a été évité : il n'y a eu ni morts, ni blessés graves. Le personnel a su garder son sang-froid alors que les pompiers se sont montré réactifs et efficaces.

Dès qu'Arthur pénètre dans le hall d'entrée, il surprend plusieurs conversations de blouses blanches, qui se félicitent d'avoir pu endiguer la catastrophe. Des sourires s'affichent sur leur visages. Le jeune journaliste se présente à l'accueil. Une dame des plus antipathiques, et à la mine patibulaire, s'y trouve, portant un badge avec son prénom : Joyce.     

- Que puis-je pour vous ? dit-elle avec une contrariété aucunement masquée.
- Bonjour, je suis journaliste, ma venue concerne l'incendie qui s'est déclaré hier. Pouvez-vous m'en dire plus sur ce qu'il s'est passé ?

Son agacement s'amplifie encore, se matérialisant par un soupir d'irritation en guise de réponse. Arthur n'aurait pas cru possible qu'elle puisse paraître plus déplaisante qu'au début, force est de constater qu'il s'est trompé.   

- Je travail avec Samy, votre neveu...   
- Samy ? Ça fait longtemps que je n'ai plus de nouvelles de ce p'tit con... Bien je vais vous dire ce que je sais, mais je ne pense pas vous apprendre grand chose. Hier soir il y a eu un départ de feu, le personnel a appelé les pompiers. Il n'y a eu que quelques pièces sinistrées mais aucun dégât humain n'est à déplorer. Tout le monde s'en félicite aujourd'hui, comme vous pouvez le constater !

Au moment où elle vient de terminer sa phrase, un homme en blouse blanche, aux cheveux blancs marche d'un pas décidé, il paraît assommé. L'expression de son visage tranche avec la joie et le soulagement ambiant.     

- Qui est-ce ? demande Arthur.
- Lui ? C'est le Professeur Krause, Elliott de son prénom. C'est notre pathologiste.
- Il n'a pas l'air très drôle...
- Détrompez-vous, habituellement c'est un homme jovial. Depuis ce matin il est ravagé. Certes son bureau a brûlé, mais ce n'est que du matériel il devrait être heureux de la tournure des événements... 
- Merci Joyce, vous m'avez bien aidé, je vais tenter de comprendre pourquoi le Professeur Krause est dans un tel état...
- Bon courage pour réussir à soutirer un mot...

Le jeune reporter trouve sans souci ce qui reste du bureau du pathologiste, grâce aux indications de deux infirmières. Alors qu'Arthur s’apprête à toquer à la porte, une jeune femme l'arrête.     

- Le Professeur Krause ne souhaite pas être dérangé aujourd'hui.
- Bonjour, je suis journaliste et j'enquête sur l'incendie qui a eu lieu hier, j'essaie de recueillir des témoignages et j'avoue avoir été interpellé par l'attitude du Professeur.
- Je suis Anna, son assistante. Il est particulièrement sur les nerfs depuis le drame de cette nuit.
- Drame est un bien grand mot, il n'y a pas eu de victimes...
- Krause a perdu quelque chose de bien pire qu'une vie humaine...
- Comment ça ?

La jeune femme hésite a répondre, avant de finalement se confier.   

- Mon mentor avait quelque chose d'une grande valeur, quelque chose de secret qu'il conservait dans son bureau, à l’intérieur de son coffre personnel. Tout est parti en fumé...
- Ah bon ? Mais de quoi s'agissait-il ?
- Précisément, il n'a jamais voulu me le dire, tout ce que je sais c'est qu'il y consacrait une bonne partie de son temps. Il en parlait de temps en temps, sans me dire de quoi il retournait. De son propre aveu, c'était son plus grand trésor !
- Un trésor ? Quel genre... Vous pourriez me dire quelque chose sur le coffre-fort qui le détenait ?
- Rien si ce n'est que Krause avait fait graver une citation : « Il est hélas devenu évident aujourd'hui que notre technologie a dépassé notre humanité ».
- Profond mais un poil cynique, commente Arthur avec ironie. C'est de qui ?
- Albert Einstein !

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