Chapitre I – Ceux qui viennent du Sable Noir.

Une minute de lecture

Le vent souffle sans fin entre les murs brisés et les tentures effilochées des ferrailleurs.
Des silhouettes drapées de tissus rêches avancent à pas lents, masquées de tubulures cuivrées clairsemées de vert-de-gris . Chaque souffle est une lutte contre l’air vicié.

À genoux, ils cultivent des racines mutées dans des enclos cernés de clôtures rouillées.
Ce ne sont pas des esclaves. Juste des survivants.
Les derniers humains de Nekhara Prime — les Enfants du Sable Noir.

Le vent râpe, il racle, il érode les pierres, les os, les âmes.
L’air est épais, saturé d’une poussière âcre et épicée qui arrache les poumons.

Les ruines ont été remplacées par un enchevêtrement de pylônes, de câbles, de chaînes.
Un métal terne, qui boit la lumière.
Son crissement hante la cité.
C’est ce chant de fer qui donna son nom au lieu : Tarkhan, la cité de la douleur.

Des ombres passent parfois dans le ciel. Métal vivant, points lumineux, silence toxique.
Ils ne parlent pas.
Ils émettent.
Des fréquences. Des pulsations.
Les masques sifflent plus fort lorsqu’ils approchent.
On dit que la racine nourrit leurs toxines.
Et que dans la racine dort la guerre.

Mais sous Tarkhan, quelque chose pulse.
Un éclat ancien. Un battement d’ombre.

Une silhouette en haillons s’en approche, pieds nus dans la poussière noire.
Setsh.
Dernier prêtre du cycle.
Il ne prie plus.
Il veille.
Et ce soir, pour la première fois en mille ans… la dalle a vibré.

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