23. Épouser, coucher, tuer — Ambre

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The only time I feel alright is by your side

Girl I want to be with you all of the time

All day and all of the night

Le seul moment où je me sens bien c’est à tes côtés

Chérie je veux être avec toi tout le temps

Toute la journée et toute la nuit

The kinks – All Day And All Of The Night

Vendredi 18 décembre 2020

— Je ne sais pas comment font Isobel et Sergueï !

— Faudra leur demander ! me répond Hicham en se marrant.

Il reboutonne son pantalon, tranquillement, alors que je m’énerve contre moi-même. Après s’être bien chauffé dans un vestiaire, j’avais envie qu’on le fasse ici, tout de suite. Mais je n’ai pas pu. Au moment où Hicham m’a soulevée pour me faire assoir sur une table, j’ai totalement bloqué. Je ne voulais pas poser mes fesses nues sur une surface à la propreté douteuse. En plus, je sursautais au moindre bruit, trop stressée d’être surprise.

— C’est pas si grave, poupée ! dit-il en me voyant faire la tête.

En plus de me sentir bête d’avoir gâché ce moment avec lui, je suis terriblement frustrée.

— Je sais, mais j’avais super envie de toi !

— J’ai vu, c’est pas facile ! Dans un lit, c’est bien aussi. C’est juste que je te savais pas si conventionnelle, me taquine-t-il.

Je réponds par un grognement. H, comme bien souvent, prend ça à la rigolade. Je sais pas comment il fait pour être toujours de bonne humeur. Je devrais prendre exemple sur lui. Il se penche sur moi pour embrasser mon décolleté.

— T’es vraiment obligée de te changer ?

— Ouais, ça commence à me serrer.

— Je peux le garder ?

— T’as conscience que c’est pas à ta taille ?

Il se marre.

— Je piquerai celui de Roman si ça t’amuse ! Moi je veux surtout te revoir le porter ! Ça te va super bien. Tu veux pas dormir à la maison ce soir ?

— C’est quoi le rapport ? C’est moi que tu veux ? Ou le bustier ?!

— Le bustier, mais tu peux venir aussi ! dit-il en m’ouvrant les bras.

— Tsss…

Je râle, en posant ma tête sur son torse. Je rêve de passer une nouvelle nuit collée à lui. La dernière fois, chez Mei, c’était cool, mais j’ai envie d’une nuit, seule avec lui. J’ai un souvenir ému des deux nuits qu’on a passées ensemble à Lyon. Et pas uniquement pour le sexe. Même si… wahou. Dire que j’avais peur de me lasser de lui, c’est tout le contraire, je ne peux plus me passer de lui. Il me comprend et me respecte. Il sait comment me faire rire, mais aussi comment me rassurer. Il n’hésite pas à me dire ce qu’il pense ni à me taquiner. Il sait aussi tellement bien me donner du plaisir. Je me sens à ma place à ses côtés. Je sais pas comment il fait, mais il a trouvé le mode d’emploi, alors que moi même j’ai parfois du mal à me comprendre. Je ne lui dirai pas, car il a déjà trop la grosse tête, mais il est incroyable.

— Alors ? me relance-t-il, qu’est ce que tu penses de mon invitation ?

— Je sais pas si mon père sera d’accord, il te connait pas. Et puis t’as même pas demandé au tien !

— Tant pis. Tu me laisses quand même ton bustier ? Pour que je dorme avec ?

— Je veux même pas savoir ce que tu vas faire avec !

— T’es sure ? demande-t-il pour me provoquer. Je peux te faire de belles photos.

Il n’en faut pas plus à mon esprit pour s’emballer de nouveau. Mon corps réagit aussitôt. Il va me rendre dingue.

Après m’être changée, on rejoint la grande salle. Je finis par repérer mon père, en grande conversation avec quelqu’un que je ne connais pas.

— Tu l’as trouvé ? me demande Hicham.

— Oui. Tu vois le barbu là-bas ?

— Sans déconner ? dit-il en riant, c’est lui ? On s’est rentré dedans toute à l’heure !

Je fronce les sourcils, craignant le pire.

— Non, mais t’inquiète, je lui ai pas fait mal ! Allez, va le voir, je te retrouve après, dit-il en me donnant une légère tape sur les fesses. J’hésite un instant et me lance. Si je prends trop le temps de réfléchir, je vais changer d’avis dix fois.

— Tu veux que je te présente ?

Lui, malgré son étonnement, n’hésite pas une seconde.

— D’accord !

— Pas de conneries devant mon père, hein !

— Moi ? Je suis l’innocence incarnée ! Et puis, c’est pas moi qui viens de créer un scandale devant tout le lycée !

Il affiche un grand sourire, tout content de lui. Je n’ai pas le temps de répliquer, mon père me fait un petit signe de la main et s’avance vers nous. Après m’avoir prise dans ses bras, il regarde Hicham d’un air méfiant.

— P’pa, je te présente Hicham, mon… un copain de classe.

— Enchanté, annonce joyeusement H en lui tendant la main.

C’est marrant de les voir face à face, H dépasse mon père d’une bonne tête. Ce dernier lui serre longuement la main en le fixant silencieusement. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Il ne s’est jamais comporté comme ça avec mes amis. Il a toujours été super ouvert, à vouloir que j’invite du monde à la maison. Mais là, on dirait qu’il est en train de le sonder. Je réalise. Mon père est loin d’être idiot, il a capté qu’H était bien plus qu’un ami. Et ça, c’est la première fois. Je fais la moue. Je déteste le malaise qui est en train de s’installer. Ma méthode préférée quand je suis contrariée : foncer dans le mur, quitte à tout casser.

— P’pa, je peux dormir chez Hicham cette nuit ?

Mon père lui lâche enfin la main et braque son regard sur moi.

— Dans le même lit ? demande-t-il avec sérieux

Hicham se met à tousser.

— Papa !

Il fronce les sourcils laissant aller son regard entre H et moi. Je ne veux même pas savoir ce qu’il est en train d’imaginer.

— Non, mais c’est bon, laisse tomber…

Je suis en train de bouillir. Quelle idée totalement stupide.

— C’est d’accord, dit-il, mais à une condition…

Un petit sourire se dessine derrière sa barbe.

— … demain midi, il déjeune avec nous, à la maison.

J’écarquille les yeux. À mon tour de les regarder l’un après l’autre. Je m’arrête sur H. Il hoche la tête pour donner son approbation, sourire aux lèvres.

— Parfait ! conclut mon père en lui tapotant l’épaule.

Je reste sans voix, alors qu’ils continuent de se sourire.

Qu’est-ce qui se passe ?

Quelle idée merdique ! J’angoisse déjà à l’idée de ce déjeuner. Je peux difficilement fuir, vu que ça se passe chez moi ! Une main se pose dans mon dos, je sursaute et me tourne immédiatement vers H, prête à lui sauter à la gorge. Mais il n’est pas coupable, ses deux mains sont bien visibles, devant lui. Mon père rit doucement, en finissant son étreinte.

— Je ne suis pas déçu d’être venu ce soir ! Le concert était surprenant ! Je comprends mieux pourquoi tu t’entends aussi bien avec les Volkovs. Une vraie bande de rebelles, dit-il en riant. Le proviseur n’a pas eu l’air d’apprécier.

— On s’en fout du proviseur ! dis-je en bougonnant. Il l’avait bien cherché. Mais… et toi p’pa ? Ça t’a plu ?

Le temps s’arrête, je suis suspendue à ses lèvres. J’ai tellement peur de le décevoir. Je ne sais pas si je veux entendre la suite.

— J’ai été surpris, mais c’était le but non ? J’ai aimé et surtout je suis très fier de toi. Je suis très heureux de t’avoir enfin vue sur scène, tu rayonnes.

— Elle assure grave, commente Hicham, le regard brillant.

Je me jette au cou de mon père et frotte ma joue contre sa barbe. Il jette un petit regard à H, histoire de lui signifier qu’il le garde à l’œil.

***

Une heure plus tard, les lycéens ont repris possession des lieux. Les parents d’élèves sont rentrés chez eux après le spectacle. Mis à part quelques surveillants, il n’y a plus d’adulte. Ce genre de fête, habituellement, c’est pas mon truc. D’ailleurs c’est bien la première fois que j’y participe. J’ai pas pu dire non à Tristan, et je ne regrette pas. Le concert était jouissif, et là, c’est marrant de voir le lycée de nuit, c’est à la fois familier et différent.

Après avoir servi de salle de spectacle, le gymnase fait maintenant office de piste de danse. Avec Mei, on est planquées dans les gradins. Derrière nous, un petit groupe de secondes rient et parlent fort. Ils jouent à « J’épouse, je couche, je tue ».

Je les écoute d’une oreille en repensant à ce qu’Hicham a découvert sur la famille de

Mei. Finalement ils sont un peu pareils tous les deux, ce côté fouineur à vouloir tout savoir, tout comprendre. J’ai engueulé Hicham, mais j’ai bien conscience qu’à sa place, Mei serait aussi en train d’enquêter. Moi, je crois que ça me passe un peu au-dessus de la tête ces histoires. Les secrets de famille, c’est souvent moche. Je ne ressens pas ce besoin de savoir. J’espère juste que Erika ne va pas créer de nouveaux problèmes. Surtout maintenant que Mei apprécie Hicham, je n’ai pas envie que les suspicions et les conflits reprennent. Perdue dans mes pensées, je ne comprends pas ce que Mei dit et la fais répéter.

— Tristan, Valentin, Mara, lâche-t-elle.

En voyant mon absence de réaction, elle hausse les épaules et se sent obligée de m’expliquer.

— Je répondais au jeu dans la tête et c’est sorti tout seul.

Je continue de la fixer, la bouche ouverte, et finis par réussir à lui demander :

— Coucher avec Valentin ? Ça sort d’où, ça ?

— Ben, c’est pas ça, le jeu ? Épouser, coucher et tuer ?

Je fronce les sourcils.

— Si si, mais c’est pas le jeu qui me fait bugger, c’est tes choix. Valentin ? Tu parles bien de celui qu’on a trouvé… dans une poubelle. Chacun ses fantasmes, mais là, j’ai du mal…

Mei s’agace et me coupe la parole.

— Ce n’est pas ma faute, il est très sexy !

Je ne savais pas que ce mot faisait partie de son vocabulaire. Là encore, j’ai bien l’impression que c’est sorti tout seul.

— Mei, y’a un truc que tu ne nous as pas dit ?

— On s’est embrassés et…

— QUOI ? Attends… MAIS comment ça ? Quand ?

— Le soir d’Halloween

— Comment c’est possible ?

— Son fantôme était là avec moi.

— Et… donc, normal… tu as embrassé un fantôme.

— Et alors ? Tu couches bien avec un loup-garou ! s’exclame-t-elle.

— Moins fort !

Elle prend une mine boudeuse, les bras croisés sur sa poitrine. Elle a l’air vraiment contrariée, mais je me demande si ce sont mes paroles ou ses désirs inavoués qui la perturbent autant. Je me rapproche doucement d’elle.

— Pardon, tu as raison. Je voulais pas te juger. C’est juste que je suis surprise. Pourquoi tu nous en as pas parlé ?

Elle répond d’un haussement d’épaules gêné. Mei parle très rarement de ce qu’elle ressent. Le seul garçon dont elle ait jamais parlé c’est Léo, et ça ne s’est pas bien passé.

— Et ce Valentin sexy, tu as des sentiments pour lui ?

— Non ! Ne dis pas n’importe quoi ! Il est trop énervant ! Et puis pas besoin de sentiments pour coucher ! N’est-ce pas  ?

— Euh non, pas d’obligation. Attends, j’ai vraiment du mal à suivre. T’as couché avec lui ?!

— Mais non… je parlais du jeu. C’est sorti comme ça ! Je n’ai jamais dit que j’allais le faire.

Pourtant, c’est à lui que tu as pensé spontanément.

Elle détourne le regard. J’essaye de suivre sa logique et surtout de ne pas la heurter avec mes questions.

— Tu es triste qu’il soit parti ?

— Il est toujours là. Comme je vous l’ai expliqué, j’étais convaincue qu’il avait disparu avec Mara. Mais non, je l’ai revu. Et il était nu et… magnifique.

Je ne peux m’empêcher de sourire à cette confidence inattendue.

— OK, et donc tu veux te le faire ! Mais c’est possible avec un fantôme ?

— Non ! La question ne se pose pas. Je ne veux pas ! Valentin est un odieux imbécile !

Ses joues rosissent adorablement quand elle parle de lui. De nouveau, elle s’empresse de se justifier.

— C’était juste comme ça pour le jeu. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, je m’en fiche totalement de lui ! Je n’ai aucune envie de coucher avec ce cafard ectoplasmique !

— C’est moi que tu essayes de convaincre ? Ou toi ?

— Non, oublie. Et surtout, n’en parle pas à Tristan. Je ne veux pas lui faire de peine.

Et merde… voilà donc le cœur du problème.

— Mei, je sais que je suis très mal placée pour donner des conseils de couple. Et tu n’as peut-être pas envie de les entendre.

Elle marque une pause, puis finit par hocher la tête.

— Si, je veux bien ton avis. Il n’y a rien de logique dans tout ça. Je me sens vraiment nouille.

Je ris.

— Y’a pas de logique dans l’amour et encore moins dans le désir. Reprenons les choses dans l’ordre, tu veux bien ?

Elle acquiesce.

— Et avec Tristan, alors ? Vous en êtes où ? Tu as des sentiments pour lui ?

— Oui. J’adore Tristan.

— Hum, mais c’est pas lui qui te fait mouiller.

Mei écarquille les yeux et détourne le regard.

— Euh… je n’aurai pas dit ça comme ça… mais euh… non, pas trop.

Faut appeler une chatte une chatte. Hicham, sors de ma tête !

— Mei, tu peux pas sortir avec Tristan, juste pour lui faire plaisir.

— Non, je sais ! C’est pas ça, je crois vraiment que ça peut marcher entre nous. On s’entend très bien !

Je grimace.

— Toi et moi aussi on s’entend bien. Et même si la frontière entre l’amour et l’amitié est parfois trouble, je pense que c’est différent. Sortir avec Tristan, c’est une bonne idée, uniquement si c’est ce que vous voulez tous les deux.

— Il a besoin de nous, tout ça, c’est ma faute ! J’aurais dû être là ! Ce n’était pas à lui de s’occuper de sa sœur !

Sa voix déraille. Je l’entoure doucement de mes bras et la berce pour lui laisser le temps de s’apaiser.

— Je crois que tu devrais parler à Tristan, dans sa tête aussi c’est compliqué. Ne laissez pas un malaise détruire votre amitié. Tristan a besoin de nous, c’est vrai, mais ça veut pas forcément dire être en couple avec lui. Et surtout pas si tu n’en as pas envie. Et peut-être qu’après, tu devrais aller voir ce Valentin.

— Non, se défend-elle de nouveau. Je n’ai rien à lui dire à Valentin ! En plus, il ne veut pas me parler.

J’ai l’impression que je ne suis pas la seule à essayer de nier mes sentiments. Ça me fait mal au cœur de la voir aussi perdue.

— Chaque chose en son temps.

Elle laisse échapper un petit soupir et pose un baiser sur ma joue.

— Merci, je crois que j’ai besoin de…

Nous sommes interrompues par des cris qui s’élèvent dans le gymnase. Aussitôt, on se lève pour regarder en bas et j’ai du mal à comprendre ce que je vois. La piste de danse s’est transformée en ring, avec en son centre, deux personnes qui se tournent autour. Certains spectateurs les acclament, d’autres ont l’air effrayés. Mei pousse un juron en chinois et saute directement par-dessus la balustrade. C’est là que je reconnais les deux silhouettes prêtes à se battre : Hicham et Erika. Mon cœur bondit dans ma poitrine, je dévale les gradins en courant comme jamais je n’ai couru. La musique s’est arrêtée, on n’entend plus que les cris. Je joue des coudes pour fendre la foule. Une fois dans le cercle, j’aperçois de nouveau Hicham, il est de dos, mais ce que je vois ne me plait pas. Ses épaules sont voutées et je reconnais ces grognements.

Bordel !

Je crie son nom, mais il ne se retourne pas. Mei vient s’interposer entre eux, face à Erika. Cette dernière caresse la joue de Mei de ses ongles longs, puis bascule la tête en arrière et se met à rire comme une sorcière. Ce son me glace le sang. Pendant un instant, c’est Mara que je vois. Incapable de réagir totalement pétrifiée, je me contente de trembler.

— Mei, Adorable Mei, c’est maintenant que tu te décides ? demande Erika. Reviens plus tard, je suis déjà occupée !

— Non, c’est toi qui vas m’écouter ! affirme mon amie. Tu te calmes, parce que je ne bougerai pas !

— Oh que si !

Elle donne un premier coup dans le vide, Mei étant bien plus rapide. Hicham continue de tourner autour d’elles, tel un animal. Après plusieurs tentatives, Erika arrive à choper Mei par le col, elle l’attire à elle et l’embrasse sur la bouche. Mei agite les bras, puis se dégage en jurant. Erika profite de ce moment de faiblesse, pour l’envoyer au sol. Je pousse un cri strident, qui me sort de ma propre torpeur. Je me précipite auprès de Mei pour l’aider à se relever, mais elle est déjà debout. Hicham bondit sur sa cousine. Il se prend un coup de genou dans le ventre et atterrit à nos pieds. Il tremble de colère, ses griffes commencent à sortir, les grognements s’intensifient.

— Hicham ! C’est moi, je suis là.

Il me regarde sans me reconnaitre. Je me précipite dans ses bras. Je sens tout son corps se tendre et me prépare à prendre un coup.

— Mon petit loup, calme-toi. Reste avec moi.

Ses sourcils se froncent légèrement, il émet un petit gémissement plaintif et blottit son visage dans le creux de mon cou, haletant. Sa langue lèche ma peau. Il referme ses bras sur moi et me serre contre lui. Encore tremblante, je caresse ses cheveux. À quelques mètres, face à nous, Erika se pavane, entourée de sa petite troupe de marioles.

— J’ai gagné ! hurle-t-elle. Où est-il ? Je veux ma récompense !

La foule s’écarte, Tristan avance vers elle. Elle se précipite sur lui, l’attrape par les cheveux et l’embrasse comme si sa vie en dépendait.

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