25. Mon mec le loup-garou – Ambre

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Everytime time you call on me, I drop what I do

You are my best friend and we've got some shit to shoot

Chaque fois que tu m’appelles, je laisse tomber ce que je fais

Tu es mon meilleur ami et on a encore des trucs à faire

Sofi Tukker – Best Friend

Samedi 19 décembre 2020

La nuit est belle. Dans son lit, en sueur, je crie mon plaisir. Nos échanges sont tellement intenses, j’ai du mal à reprendre mon souffle. Je m’attends à ce qu’il me taquine comme il aime si bien le faire, mais il est étrangement silencieux. Une main remonte le long de mon bras, mon cou, mon visage. Ses doigts agrippent mes cheveux.

Stop. Attends… Quelque chose ne va pas.

Cette main n’est pas la sienne ! Je m’entends crier et pourtant, je suis totalement immobile. Figée.

Non ! non, non…

Une large bouche prend possession de mes lèvres et de mes sens. Sa salive se mêle à la mienne. Son délicieux poison me retourne la tête.

Oh oui, encore… À mon tour, je l’embrasse avec passion. Mon bassin cogne contre le sien. Je le veux.

Vadim… Prends-moi…

Loin de nous, un grondement monte, me rappelant sans cesse à l’ordre. Gardien de mon abandon.

— Non Vadim ! NON !

Ce nouveau cri fait voler la scène en éclat, tel un miroir. Assise dans mon lit, en sueur, il me faut quelques instants pour reprendre mes esprits.

Qu’est-ce que Vadim foutait dans mon rêve ?

Tristan ronfle sur le sol de ma chambre. J’étais bien trop énervée pour lui céder mon lit. Il était dans un tel état que je ne pouvais pas le laisser rentrer chez lui. Ça a été la galère pour le coucher, Roman a dû le déposer ici en voiture, il était incapable de tenir sur le scooter.

Un rayon de soleil éclaire son visage. Il sourit alors qu’un filet de bave coule sur son menton. Il a beau être mignon, il va m’entendre !

— Je suis encore fâchée contre toi ! Ce matin, j’aurais dû me réveiller dans le lit d’Hicham, après une nuit de folie ! Au lieu de ça, je suis avec toi et les odeurs de gueule de bois.

Toujours plongé dans son sommeil alcoolisé, il ne m’entend pas. Pire que ça, il se tourne pour me montrer son dos et émet un nouveau ronflement. Il n’en a vraiment rien à foutre, mais je continue de râler, ça me fait du bien.

Mon esprit s’envole vers le manoir et le grand lit d’Hicham.

Es-tu réveillé ? Est-ce que tu penses à moi ?

J’espère qu’il n’est pas trop déçu. Je me demande quelle aurait été sa réaction si j’avais crié le nom de Vadim dans son lit. Il y a quelques semaines, avant qu’on soit ensemble, j’ai embrassé Vadim, lors d’un jeu, H a pété un câble. Aujourd’hui, notre relation est différente, est-ce qu’il en rirait ? Moi non, c’est certain. Si jamais je l’entends gémir le nom de Capucine, je le réduis en pièces. Ça marche également avec tout autre prénom que le mien !

Tristan s’agite de nouveau et se découvre. Ses mains sont toutes écorchées. Il fait de la peine à voir et encore, ce n’est que l’aspect extérieur. J’ose à peine imaginer le bordel que c’est dans sa tête. J’ai cru qu’il allait mieux. Je m’en veux.

J’attrape mon téléphone, espérant y trouver un nouveau selfie d’Hicham. Son sourire est capable de me rebooster en quelques secondes. Pas de photo de H, mais trois appels en absence de Liang et des messages qui défilent. Je n’ai pas le temps de lire que le téléphone vibre entre mes doigts : Appel de Liang.

— Ambre ! Enfin ! Mei est avec toi ?

— Euh non, pourquoi ?

— Elle n’est pas rentrée de la nuit ! J’arrive pas à joindre Tristan. Elle est partie avec lui ?

— Euh non… Tristan est avec moi.

Je l’entends jurer en chinois.

— Vous n’étiez pas ensemble hier soir ?

— Si, mais elle a quitté la soirée avant nous…

— Merde… Elle était seule ?

— Attends… j’ai peut-être une idée.

***

— Mais qu’est ce qu’ils font ? me demande Tristan.

Il ne cesse de se passer la main dans les cheveux, nerveux. Je ne l’ai jamais vu dessouler aussi vite. Depuis que je lui ai dit que Mei a disparu, il culpabilise à mort. Persuadé, comme toujours, que tout est de sa faute. De mon côté, même si j’essaye de le cacher, je suis extrêmement tendue. Je me repasse en boucle la conversation que j’ai eue avec Mei, la veille.

Est-ce que je l’ai encouragée à faire une connerie ?

Je regarde l’étrange maison. Est-ce qu’elle est là-dedans ?

— Faut qu’on aille voir ! dit Tristan.

Je le rattrape par le poignet alors qu’il pose sa main sur le portillon.

— NON ! On attend Liang et Hicham.

— Je n’aurais jamais dû embrasser Erika ! Je ne sais pas ce qui m’a pris. Mei doit être furieuse.

Je hausse les épaules et j’ai du mal à trouver quoi lui dire.

— Rassure-moi… Erika, c’était juste comme ça ?

— Oui, oui, répond-il, honteux. Je sais pas, elle me regardait avec tellement d’envie et de désir. Je me suis senti pousser des ailes. Et puis….

Il hésite, se mordillant la lèvre, de nouveau totalement perdu. Je caresse son bras et l’attire à moi pour le câliner.

— On s’occupe de Mei, et ensuite de toi, parce que t’as vraiment pas l’air bien. Faut que tu arrêtes de faire semblant et de nous cacher des choses !

Il grimace tout penaud.

— Ambre, dis… à la soirée hier, est-ce que tu as vu Vadim ?

— Vadim ? Non, mais tu as beaucoup parlé de lui. Il se passe quoi avec Vadim ? Et avec Mei ? Faut que tu lui parles…

La twingo violette des Wang se gare juste à côté de mon scooter. Au même moment H arrive en vélo. Liang nous salue à peine, fixé sur la maison de Valentin.

— C’était une excellente idée, Ambre. Je suis sûr qu’elle est là. On va passer par-derrière. Mei a la clé.

— Quoi ? Mais comment ? demande Tristan. Qu’est-ce qu’elle vient faire là ?

Je lui prends la main.

— Pas maintenant.

Liang ouvre le portillon et contourne la maison. Derrière le bâtiment, on découvre un petit jardin, un peu sauvage, mais tout mignon. Liang reste immobile, il semble observer les moindres détails.

— Là ! Son skate.

Il est effectivement posé à côté du salon de jardin. D’un pas décidé, Tristan se dirige vers la porte vitrée qu’il essaye d’ouvrir. H lui emboite le pas. Un coup de vent agite les feuilles mortes. Les garçons se retrouvent, tous deux, projetés en arrière. Tristan tombe au sol. Il se débat dans le vide et n’arrive pas à se relever. Hicham bondit en grognant, griffes sorties. On entend un cri de douleur, une voix qui n’appartient à aucun de nous. Tristan se relève et se précipite, de nouveau, sur la porte pour tambouriner, il crie et appelle Mei. Le vent gronde, les volets claquent.

— Non, non, non ! supplie Liang. Il ne faut pas alimenter sa colère !

Il essaye de les raisonner, mais ils n’écoutent rien.

— STOP ! je hurle. On arrête les conneries ! Et on réfléchit !

— On va se le faire, grogne Hicham dont les yeux sont devenus jaunes.

— Tu commences par te calmer !

Je lui saute dessus et l’embrasse. Ma langue s’enfonce aussi loin que possible entre ses lèvres. Ses bras se referment sur moi, il répond au baiser avec passion. Lorsque je recule, il rit doucement.

— Poupée, j’adore quand tu fais ça, mais ça me calme pas vraiment !

Et pourtant, la colère l’a quittée pour faire place à son adorable sourire niais. Tristan s’acharne de nouveau sur la porte et encore une fois, il se retrouve projeté par la force invisible. Il tombe dans l’herbe humide et se relève aussitôt.

— Connard, gronde une voix venue de nulle part. Tu ne comprends pas que tu n’as aucune prise sur moi ?

— C’est ce qu’on va voir ! hurle Tristan.

Je m’interpose.

— J’ai dit : Stop ! Putain, les mecs, allumez vos cerveaux !

— Hey ne me mets pas dans le lot, proteste Liang. Mais, oui tu as raison, on se calme !

— Qu’est-ce qu’on fait ? demande Hicham.

— Faut qu’on entre et qu’on la sorte de là, s’énerve Tristan. Ce truc est…

Il n’a pas le temps de finir sa phrase, il se retrouve de nouveau le cul dans l’herbe.

— Tristan, Hicham, vous nous attendez devant la maison, on s’en occupe avec Liang.

— Hors de question qu’on vous laisse seuls ! proteste H.

— Elle a raison, dit Liang, la force n’est pas la bonne méthode. On va lui parler. Je suis déjà venu. Et surtout, je pense pas qu’il lui ait fait du mal, je crois qu’ils sont amis.

— Elle est en danger ! proteste Tristan, je le sens ! Elle ne répond pas au téléphone ! Et puis, ils ne peuvent pas être amis ! Elle nous en aurait parlé ! On se dit tout !

Je n’en suis plus si sure.

— Je viens avec vous, affirme Hicham, les bras croisés.

— Boneca, range tes griffes et tes couilles, je gère.

Hicham se fige, ses épaules retombent, un regard de chien battu se dessine sur son visage. Le cœur serré, je me précipite aussitôt dans ses bras pour le rassurer. Je murmure à son oreille.

— J’ai besoin de toi pour veiller sur Tristan. Et puis, si y’a un problème, tu peux nous entendre de loin, non ?

Résignés, Hicham et Tristan quittent le jardin, le calme revient. Je comprends la colère de Tristan. Moi aussi je suis terriblement inquiète. S’il est arrivé quelque chose à Mei…

— Comment on fait ? demandè-je à Liang.

— Maintenant qu’on est invités, on peut entrer.

Il pointe la porte qui est, à présent, entrebâillée. Je monte les quelques marches, pousse prudemment la porte vitrée et découvre une petite cuisine. J’entre. Liang m’a rejoint sur le perron et s’apprête à me suivre, mais la porte claque derrière moi. Mon cœur bat à mille à l’heure. Et pourtant, j’arrive à garder une voix des plus calmes.

— Ça va aller. Je vais voir, attends-moi là.

— Je ne sais pas à quoi il joue, fais attention, dit-il.

J’avance dans un couloir. Un petit nuage de vapeur sort de ma bouche, il fait terriblement froid, encore plus qu’à l’extérieur.

— Euh, y’a quelqu’un ? Mei ? Valentin ?

Je me sens un peu conne de parler dans le vide et pourtant j’ai l’impression qu’il m’écoute.

— Je suis Ambre, une amie de Mei, je veux être sure qu’elle va bien. Elle est avec toi non ?

— Ici…

La voix semble venir d’une autre pièce, j’avance en direction d’une pièce éclairée. Sur le seuil, je suis stoppée par une forme invisible qui bloque le passage. Mei est allongée dans un canapé, endormie, son visage est trop rouge.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? demandè-je, paniquée. Qu’est-ce que tu lui as fait ?

— Mais rien, bordel ! C’est cette conne ! hurle Valentin.

Mes poings se serrent. Je n’aime pas du tout la manière dont il parle de Mei. J’ai envie de le gifler. Mais premièrement, je ne le vois pas, et secondo, les mots de Liang me reviennent en tête : ne pas alimenter sa colère.

— Qu’est ce qui s’est passé ? repèté-je, en essayant de me contenir.

— C’est pas moi… jamais je ne lui ferais de mal. Elle s’est fait ça toute seule.

— Laisse-moi la voir

— Non, je m’occupe d’elle !

Un silence glaçant s’installe. Je n’arrive pas à détacher mon regard de Mei, elle dort, bien emmitouflée. Je cherche comment le convaincre de me laisser l’approcher. J’en suis encore à réfléchir au choix des mots, lorsqu’il reprend.

— Elle est vraiment têtue. Cette nuit, elle a débarqué ici, je l’ai pas laissé entrer. J’avais pas envie de l’écouter, alors j’ai mis la musique à fond pour couvrir ses paroles. Je croyais qu’elle était rentrée chez elle. Et… à 4h du mat, je l’ai trouvée dans le jardin, endormie, trempée et… fiévreuse.

Mei, ça te ressemble bien.

— C’est toi qui l’as portée à l’intérieur ?

— Ben ouais, qui d’autre ? Mais sérieux, qu’est-ce qu’elle me veut ?

Sa voix a changé de tonalité, ce n’est plus de la colère que j’entends, mais de la tristesse.

— Merci d’avoir pris soin d’elle. Laisse-moi entrer. S’il te plait.

Aucune réponse. J’avance prudemment mon pied, rien ne me bloque. Je peux avancer librement jusqu’à elle. Elle est allongée sur le dos, les yeux fermés, elle porte un T-shirt bien trop grand pour elle. Je caresse doucement son front, il est brulant. Elle ouvre légèrement les yeux, me sourit, mais les referme aussitôt.

— Elle va bien ? demande la voix, inquiète.

Les cheveux de Mei bougent, comme si des doigts invisibles s’y baladaient. Je tourne sur moi. La sensation est très étrange, je sens sa présence toute proche, mais je ne le vois pas.

— Je sais pas, elle a l’air d’avoir de la température.

— Pfff, mais qu’est ce qu’elle est venue foutre ici ?

— Je crois qu’elle voulait te voir et te parler.

— J’ai pas besoin d’elle, s’énerve-t-il. Elle a choisi l’autre connard, qu’elle retourne avec lui !

J’imagine qu’il parle de Tristan. De nouveau, je prends sur moi pour ne pas lui rentrer dedans. Va vraiment falloir qu’il arrête d’insulter mes amis.

— Valentin, t’as conscience que la situation est compliquée, non ? Toi même, t’as pas vraiment l’air de savoir ce que tu veux. Tu ne veux pas lui ouvrir et après, tu ne veux plus qu’elle parte. Arrête un peu tes caprices de sale gosse !

Un vase vole à travers la pièce et explose sur le mur juste derrière moi. Les portes se mettent à claquer. Je m’allonge sur Mei pour la protéger. Le bruit s’arrête, j’entends le pas caractéristique de Liang et sa voix qui m’appelle.

— On est là, Mei et moi, lui criè-je. Elle a l’air d’avoir de la fièvre, mais elle va bien.

— On va la ramener à la maison, affirme-t-il.

— NON, crie Valentin. Je veux qu’elle reste avec moi !

— C’est pas à toi d’en décider, lui expliquè-je.

— Pas à toi non plus !

— Non, c’est à elle !

— Je vais la perdre. Comme tout le reste, sanglote la voix qui parait, à présent, bien plus jeune.

Liang s’avance dans la direction des pleurs.

— Je suis son frère, je suis déjà venu ici avec elle, tu me reconnais ? On ne te veut aucun mal. Je la ramène à la maison pour la soigner.

— Je vais rester tout seul… encore…

Cette voix de petit garçon me serre le cœur. Mais je n’arrive pas à savoir ce qu’il en est. Est-il sincèrement perdu ? Ou essaye-t-il de nous manipuler ? J’échange un regard avec Liang.

— Valentin, dis-je. Je ne suis pas à la place de Mei, mais si elle est restée là toute la nuit, c’est qu’elle voulait te voir. Je pense qu’elle reviendra.

— Quand ? demande la petite voix.

— Quand elle ira mieux, répond Liang.

— Et quand elle l’aura décidé, ajoutè-je.

Une brise légère nous entoure, je frissonne.

— NON…

Ce n’est plus l’enfant qui parle, la voix est redevenue plus grave.

— … c’est mieux qu’elle ne revienne pas, plus jamais.

Un autre drama King, bienvenue au club !

J’ai envie de rire et de hurler. Mes nerfs commencent à lâcher.

— Écoute, je veux bien être gentille, mais là tu fais chier ! Tu arrêtes tes conneries ! Elle n’est pas bien, et sa famille est morte d’inquiétude. Elle retourne chez elle ! Fin de la discussion ! Et comme ni moi ni Liang ne pourrons la porter, je vais aller chercher mon mec, et tu vas le laisser entrer ! C’est bien compris ?

Le vent se calme. Liang approuve d’un signe de tête.

Cinq minutes plus tard, Mei est allongée à l’arrière de la Twingo, la tête posée sur les genoux de Tristan qui lui tient la main. Liang s’assoit au volant, démarre le moteur et nous fait un signe de la main. Hicham et moi regardons la voiture s’éloigner.

— Ça va aller, me dit-il. J’ai jamais vu une meuf aussi costaud qu’elle ! Sauf Erika peut-être.

— Non, Erika lui arrive pas à la cheville. Mei est la plus forte !

— Tu vois, alors ne t’en fais pas, elle sera vite rétablie. Tu viens chez moi ? Pour un cours de rattrapage ?

— Attends… je reviens, j’ai encore deux mots à lui dire.

— Quoi ? Me dis pas que tu veux retourner là-dedans ?

— Si…

Je rejoins la seule pièce allumée, le salon. La température a encore baissé.

— Valentin ? T’es là ?

— Quoi ? Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Barre-toi ! T’es comme elle, tu comprends rien ! Putain, foutez-moi la paix.

— Écoute-moi encore deux minutes s’il te plait. Déjà, si tu tiens à Mei, faut que tu commences à te poser les bonnes questions. Tristan et moi, on est ses meilleurs amis…

Un rire mauvais emplit la pièce.

— Oui, je le connais bien ce connard. Lui et sa sœur !

Sa respiration s’emballe. Je réalise l’horreur à laquelle il a été confronté.

— Je sais ce qu’elle t’a fait. Je suis désolée de ce qui t’est arrivé. Tristan y a mis fin…

— Comment ?

Je déglutis.

— Il l’a tuée. Elle ne fera plus jamais de mal à personne.

Son souffle se calme.

— Je… je ne savais pas ça… Maintenant, je comprends mieux pourquoi Mei l’a choisi.

Je n’en suis pas convaincue, mais ce n’est pas à moi de lui dire.

— Dernière chose, fantôme ou pas, si tu fais du mal à Mei, je te défonce. Je sais pas encore comment, mais crois-moi, je trouverai un moyen. Pour info, j’ai une batte de baseball anti-connard et mon mec est un loup-garou ! Tu sais, le beau gosse qui m’attend dehors. Alors j’ai vraiment pas peur de toi !

Un nouveau rire retentit, beaucoup plus joyeux et plus naturel.

— Ok, c’est noté. Je comprends mieux pourquoi vous êtes potes, Mei et toi. Vous n’avez peur de rien !

Si seulement c’était vrai.

Je referme la porte de cette étrange maison et cours rejoindre les bras d’Hicham.

— Tu crois qu’on peut lui faire confiance ? demande-t-il.

— J’en sais rien. Mei lui fait confiance, mais je me méfie.

— Je suis là pour te protéger, me dit-il en me serrant un peu plus fort.

— Genre… j’ai besoin de toi ?

Il se marre.

— T’as oublié hein ? Tu m’avais demandé d’écouter… J’ai particulièrement aimé le passage où tu parles de « ton mec le loup-garou ». Tu as même dit : « Le beau gosse », ça aussi j’aime bien !

Il m’annonce ça avec son grand sourire fier. Le pire… c’est qu’il est à tomber quand il fait le couillon charmant. Je me colle à lui. L’adrénaline est en train de retomber, la peur que j’avais réussi à surmonter s’empare de moi, je me mets à trembler. H passe sa main dans mes cheveux. Sa bouche dépose des baisers sur ma joue. Je le serre de toutes mes forces.

— Poupée, t’as grave assuré, murmure-t-il à mon oreille.

— Euh… attends… me dis pas que ça te fait bander ?

Il rit.

— Ok, alors je dis rien.

— Va surtout falloir te calmer. Tu as oublié que mon père nous attend pour déjeuner.

— Oh cette arnaque ! Alors qu’on n’a même pas eu notre nuit de sexe ?

— Tu veux qu’on annule ? demandè-je en essayant de cacher ma déception

— Non ! Ton père a l’air cool ! Et je veux fouiner dans ta chambre !

— Et renifler partout !

— Tu me connais si bien !

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