«J’ai dit oui, bien sûr. C’est d’ailleurs aussi ce soir-là que j’ai fait ma première fois. C’était magnifique. Il m’a joué du violon, sur lesquel j’ai osé faire quelques pas de danse. Lorsque l’on est rentré il faisait nuit, mais éclairé par une lune pleine. Mais le lendemain, il est partis pour la guerre»

On a communiqué alors par lettre, il me racontait ses journées, essayant de me faire rire avec des anecdotes et des blagues et il réussissait la plupart du temps.»

La grande-sœur sourit.

«Je lui répondais en lui donnant des nouvelles de la ville, de sa famille, sa sœur, son père trop vieux pour partir à la guerre, de ses amis, ceux qui purent rester à terre. Ça le réconfortait à chaque fois, et je sais que ça lui permettait de tenir. Il ne me racontait que très peu de mauvaise nouvelle, mais je pouvais voir lorsqu’il avait vécu des événements traumatisant, son écriture était plus saccadé, et ses blagues était bien moins drôle.

Puis après un an et quelques mois, je ne reçus plus de lettre, je continuais à lui en envoyer, espérant qu’il puisse les lire. Je me suis imaginé le pire lorsque vint la nouvelle qu’ils rentraient enfin après deux ans d’absence. Mon cœur se mit à battre à toute allure, je n’en dormis pas.