J’étais sur le port lorsque les navires de guerre sont rentrés. J’ai cherché avec ardeur le sien, malheureusement il en ait demeuré introuvable. Inquiète, je me suis adressé à un sergent. Lorsque je lui ai dit le nom du bateau, son visage s’est assombri, et m’a dit d’aller voir le capitaine de bord. Je me suis précipité alors vers le capitaine de bord, et je lui ai demandé des nouvelles de mon mari. D’un air triste, il me tendit une lettre de lui. Les mains tremblantes, je lui pris. Je m’éloigna du port pour lire la lettre tranquillement, craignant ce que j’allais lire, me cœur battant à mille à l’heure, les mains tremblantes.

La grand-mère s’arrêta un instant, les larmes aux yeux.

«Chère Marie,

Si tu lis cette lettre, c’est que je suis mort. Et je suis désolé de ne pas avoir pu tenir la promesse que je t’avais faites, désolé aussi de ne pouvoir respecter notre engagement. Le fait de penser à toi, de la vie qui nous attendait, de notre mariage que nous avons à peine eu le temps de profiter, me faisait tenir dans cette guerre sans pitié, horrible et m’apportait du bonheur dans les moments de tristesse, ainsi que de l’espoir. Malheureusement notre navire a été détruit, et nous avons été enfermés dans les soutes du navire ennemi. Je ne sais ce qu’ils vont nous faire. Tout ce que je sais c’est que je penserais à toi, car je t’aime de tout mon cœur. Profites de la vie, oublie-moi, trouve-toi quelqu’un de bien et soit heureuse.

Je t’aime,

Ton premier amour.»

La voix de la grand-mère se brisa à la fin de la lettre, et elle lâcha une larme. La grande sœur se rapprocha d’elle et lui fit un câlin.

Après un temps, la grand-mère reprit la parole.

«J’ai été dévasté après avoir lu cette lettre. Je ne pus me confier qu’à une amie très chère, car il ne me restait plus qu’elle, et je ne devait absolument rien montrer à mes parents. Car lorsque j’ai été marié, j’étais mineur, et je l’ai fait sans leur consentement. J’aurais été alors exclue de la famille et traité de tous les noms. Ça a été un temps très dur pour moi.»

• Et qu’as-tu fais par la suite?