XVI- De la troisième expérience ou Du deuxième éclat 1/3

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 La fin de la journée et la nuit sur les remparts se sont passés sans événements particuliers. Les recrues que j'avais amené du village de Kern avaient été réparti sur tout le long par l'officier. Quant à moi on m'avait affilié sur la porte. J'avais retrouvé au sommet des deux tours de la porte sud l'un de mes anciens camarades du camp militaire. Ce même camarade avec qui j'avais tenté d'échanger un mot à deux reprises. Je l'ai vu métamorphosé. D'une part il portait une armure unique entre tous les soldats, il portait une véritable armure pour la guerre. Elle allait du véritable haubert en mailles sous une plastron de plates, de cuissards et de jambières fait de même fines plates. Malgré l'obscurité ambiant, j'apercevais les armoiries du Royaume sur son torse. D'autre part il semblait commander des hommes. En fait, j'allais être sous ses ordres.

Mais il ne m'adressa aucun mot. Après que je me fus présenté à lui comme une unité de renfort, il me fit juste signe pour ma position sur le mur. J'étais jaloux de sa position à présent. Il avait une vraie armure de Chevalier, du moins celle que j'imagine qu'ils ont, alors que c'est moi l'apprenti Chevalier. C'était peut-être le privilège des Gardes Royaux, ils portent les couleurs du Roi et ont toutes les armes et les armures prêtées par lui. Ce fait, je le connaissais puisque mon père en avait été un.

Sur le coup je suis entré dans une petite réflexion sur ce qu'est le Chevalier dans le Royaume. Je n'y avais plus repensé depuis ma séparation d'avec mon père et le Chevalier Rollon. Pourquoi n'ai-je pas armes et armures offertes par le Roi ? Où se situe le Chevalier dans les grades de l'armée ? J'ignorais beaucoup de choses encore. C'était cela qui m'avait énervé dans la taverne. Maintenant je savais que je pouvais utiliser cette colère, mais je commençais aussi à me dire que ce pouvait être dangereux. Je m'étais transformé en bête de l'Enfer dans la taverne ! Et dire que je ne savais pas encore réellement ce qu'était une bête de l'Enfer !

J'espérais ne pas avoir faire entrer un vent de panique parmi les défenseurs. Je craignais cela d'autant plus qu'au même instant j'entendais deux voix sur le mur plus bas qui disaient :

"T'as entendu la dernière ? Un type qui avait les veines en feu ! En feu !

- Arrêtes ! T'es con. Je n'y crois pas.

- J'te jure ! C'est Al' qui m'a raconté ça, il y était, il a tout vu.

- T'es sérieux ?"

Les sons se perdaient dans la nuit après cela.

 Il ne s'est rien passé durant la nuit comme je le disais et le matin est arrivé tout doucement. Le calme était complet et tandis que l'on entendait dans l'escalier de la tour la relève arriver, de l'extérieur de la ville un cor de guerre retenti. Il venait à peu près du centre du campement. Sur la droite un deuxième cor lui fit écho, puis sur la gauche, à l'autre bout du camp, un troisième gonfla l'appel.

De la ville silencieuse on entendit crier l'ordre "Sur les murs ! Sur les murs !". Le siège commençait. Tout le campement adverse s'activa frénétiquement et devant les tentes les lignes se formèrent. Entre les lignes les engins de sièges prenaient place. Ils ont construit des béliers et des tours de sièges. Une grande partie de la bataille se fera ainsi sur les murs. Les défenseurs de Elk manquaient d'archers, ils ont été regroupés sur les murs autour de la porte pour viser les béliers. La ville n'est pas une forteresse et la porte n'est pas faite pour subir l'assaut, elle n'est faite que de bois. Les murs, eux, sont en pierres solides, les tours vont s'approcher et faire passer les soldats par-dessus, c'est inexorable.

Je comprenais le désespoir du commandant face au siège qu'il devait gagner. J'appréciais seulement à ce moment-là la déroute de l'armée d'Elec. Une armée était bien suffisante. Celle d'Arl était supérieure en nombre et Elk était une prise facile. De tout temps Elk était une ville de commerce, elle s'animait dans la paix, jamais dans la guerre.

En quelques instants le nombre de défenseurs autour de moi doubla puisque la relève était arrivée et nous ne partions pas nous reposer. En réponse, en quelques instants les lignes adverses étaient immobiles face à la ville et elles attendaient l'assaut.

 Un cavalier solitaire sortie des rangs et s'approcha au galop des portes de la ville. J'étais au-dessus, je n'ai pas mis longtemps à pouvoir l'observer et me rendre compte qu'il ressemblait beaucoup au Chevalier Elec. Même mieux, il lui ressemblait comme un jumeau. La différence résidait dans son armure qui arborait elle les couleurs d'Arl, une tour blanche où son tracé les lignes des pierres, sur fond noir.

"Holà, du château ! Fit le Chevalier lorsqu'il s'arrêté à distance de voix. Une reddition est toujours possible ! Allez donc pleurez dans les jupons de votre Roi ! Je ne vous suivrai pas trop proche pour aller les lui tâcher de son sang.

- Chevalier Arl ! Tu es un fils de chienne ! dit courageusement une voix parmi les défenseurs. Je cru reconnaître celle du commandant, mais je n'étais pas certain de moi. Je ne peux te promettre que tu te briseras les dents sur les murs de Elk. Les queues des diplomates que tu pompes sans arrêts doivent toutes te les avoir fait sauter ! La pudeur de ces paroles ne pouvaient être dites par n'importe qui, c'était le commandant. Celles de tes soldats seront en panne avant même d'avoir pris pieds sur nos murs !!"

Il fallait savoir apprécier la finesse de ces paroles. Le Chevalier fit demi-tour sous les rires des défenseurs. Il retourna dans les rangs de son armée et le cor central sonna l'assaut. Nous reprenions tous notre sérieux d'un coup.

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