XIX- De l'Histoire qui va et vient

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"Alors cette première journée ? Enfin demi-journée pour toi ! Fit avant de rire avec moi ce bien étrange camarade. Nos rencontres sont bien singulières, n'est-ce pas ?

- Vous y êtes pour beaucoup puisque je ne sais toujours pas qui vous êtes.

- Aaah. Laissa en suspens mon interlocuteur avant de mettre fin à son mystère, doucement. Mon nom est Finn, je suis le frère du Chevalier Nonn. Un frère a prêté serment, l'autre a refusé, voilà l'histoire familiale. Après la chute de notre Royaume, au nord, écrasé par celui de Elec, nous nous sommes réfugiés ici.

- Je pense à peu près deviner de quoi est fait le serment du Chevalier en ce qui concerne la justice des pauvres et la défense du Royaume, mais qu'est-ce qui les lient entre eux, entre Royaumes rivaux ? Je me souviens que le Chevalier Rollon disait être souvent en contact avec les autres Chevaliers.

- Très bonne question, l'ami ! La réponse est évidente mais demande une élaboration qui prendra du temps !

- Ah.

- Mais, hé ! Nous en avons plein devant nous !

- Super !

- Oui ! Un échange de mots qui semble irréaliste. Mais ce Finn n'était pas facile à suivre. Ses gestes allaient de-ci de-là, sa voix montait et descendait et en me regardant fixement il me demandait des yeux une participation active à ses paroles. Mais je ne savais pas quoi dire...

- Alors, quelle est l'Histoire des Chevaliers ? Est-elle liée à la ville d'Œ ?

- Exactement ! Ton père t’a parlé de l'Enfer qui débarque chez nous pour rompre l'Ordre commun entre tous les humains. La ville d'Œ, fondée par l'Elu, a fait régner un Ordre ultime sur toute la Terre d'È pendant un temps long de quatre cents ans. Et puis un jour elle s'est effondrée. Pas du jour au lendemain, rassures-toi. Le Roi d'alors, Edmon le Dixième avait vu l'avenir et il avait prédit que ce jour arriverait de son vivant. On aurait tendance à dire que partout dans son Empire des révoltes locales prenaient de l'ampleur ; que l'autorité impériale était bafouée de toute part ; et toutes ces choses. Bref...

- On ?

- L'Histoire, petit, l'Histoire. Celle de ceux qui l'ont vécue et un peu celle de ceux qui vivent après coup. Du coup. Du coup Edmon le Dixième a divisé son Empire en dix Royaumes de même grandeur. Les frontières ont été tracé à la règles et calculé en journée de cheval.

- Je me souviens de cela.

- Voilà. Mais pour Edmon et les siens, la division était synonyme de désordre, de l'inverse de l'Ordre, donc du chaos. Aussi il fallait trouver quelque chose qui signifiait encore l'Ordre de la Terre d'È.

- Un Ordre des Chevaliers !

- Exact ! Un Ordre des Chevaliers faisant serment sur les symboles de l'Empire, de l'Ordre, de l'Elu et un peu des Gardiens de l'Equilibre même si, eux, on en entend plus du tout, mais alors plus du tout parlé.

- Ma mère m'en a raconté un peu.

- La connaissant, cela ne m'étonne guère. Finn ria doucement à sa réflexion. Puis il reprit la parole. Il y a un Chevalier par Royaume, il est garant de l'Ordre global du monde par l'intégrité du Royaume qu'il défend. Il a ainsi un poste presque équivalent au Roi mais son jugement est différent. Le Roi lui est concerné par les affaires de son Royaume et que de cela, le Chevalier a une vision plus, hm... disons plus globale.

- Je commence à saisir avec cela les échanges que j'ai vu entre le Chevalier Rollon et le Roi.

- Ah oui, ces deux-là... Le Chevalier Rollon est un bon stratège, il a mené les batailles, le Roi lui... survie. Je crains de ne pouvoir le résumer que à ce mot. Outre des tentatives d'assassinats des autres Royaumes, il ne peut que tenter de faire survivre le sien.

- La situation, quelle est-elle ?

- Excellente, rassures-toi ! La victoire à Elk fut éclatante, le Chevalier Elec étant mort par ton arme et le Chevalier Arl tué devant les portes de la ville... Il me glissa plus bas en se penchant vers moi. C'est ton ami le commandant qui l'a tué. Le Chevalier n'a pas donné cher de sa peau, le commandant lui en a fait voir... pfff ! de toutes les couleurs ! Qu'il finit à voix normale. Bref ! Le Royaume est sauf et nos ennemis en déroute. On ne craint plus rien.

- Il n'est pas à craindre qu'un général non Chevalier relance un assaut ?

- Non, c'est tout bon.

- D'où vient cette assurance ?

- Parce que les Chevaliers étaient en réalité des bêtes de l'Enfer !

- Je crois avoir déjà entendu cela...

- Il n'y a rien de bien mystérieux à cela. Nous ignorons juste toutes les capacités de nos ennemis.

- Comment cela ?

- C'est simple, à chaque nouvelle porte de l'Enfer, une créature différente en sortait. Chacune des créatures étaient plus forte, ou plus adaptée, que les précédentes. Des créatures qui prennent possession de corps de Chevalier ? Pourquoi pas ? Dit-il en haussant les épaules. Un texte du temps de la Ville d'Œ évoque déjà une créature avec un semblant de pouvoir un peu magique, psychique ou je ne sais trop quoi.

- Ah... J'écoutais bien tout ce qui était dit et dans ma tête se formait des images, des têtes, des visages. Mais surtout des combats à venir. Un combat contre une masse informe qui peut prendre possession de mon corps n'était pas encourageant.

- Eh ! La vie n'est-elle pas magnifique ?

- Qu. Pardon ?

- Je te demande : la vie n'est-elle pas magnifique ?

- Heu... oui, si, enfin, elle mérite d'être vécue, j'imagine. La question m'embarrassait beaucoup tellement elle m'a surprise.

- Voilà qui est bien parlé !"


 Exactement sur ces paroles, le premier de notre troupe, le commandant mon ami, cria tout fort "Pause ! On change les chevaux !"

Les deux discussions que je venais d'avoir m'ont totalement absorbé et je n'ai pas vu la route défiler ni le pays que l'on venait de traverser. En réalité, tout ce que je savais était très littérale, la "Vallée Profane" mais j'ignorais où elle se trouvait, dans quelle direction nous allions et aussi dans combien de temps nous y arriverions.

Des questions que j'allais mettre en suspens pour profiter de l'instant présent. Une taverne nous accueillerait pour le reste du jour et toute la nuit. Le jour était dans ses derniers instants. Nous donnions nos chevaux au garçon d'écurie et nous entrions un par un dans le bâtiment isolé sur une grande route. La taverne semblait animée.

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