XXXII- De l'invocation de l'Enfer 2/3

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 Ma mère regardait avec inquiétude en direction du couloir par lequel elle était arrivé un petit peu plus tôt. Mais cela ne fit pas disparaitre ma colère.

"Ce n'est pas clair ! Je commençais moins sur le ton énervé que sur le ton agacé. Un rituel ? Quel rituel ? Il consiste en quoi ? Du genre il y a vingt types en toges qui sont en cercle autour de peintures rouge sang étalées sur le sol ? L'ironie avait pris son tour et je devinais au moins un sourire sur le visage de Finn, j'avais entendu un souffle amusé derrière moi.

- A peu de choses près... Confia ma mère.

- Stop ! Je la coupais. J'en ai marre. Je ne tirerai rien de toi. Je vais aller vérifier par moi-même. Je lâchai. J'en ai plein les chaussures."

Je mis fin à la discussion de manière théâtrale comme vous le voyez et je commençais à marcher en direction de ce couloir devant moi.

"Arrête ! N'y va pas tout seul ! Dit ma mère. Je l'ignorai d'un geste de la main. Ils vont te tuer avant même que tu t'en rendes compte ! A ces mots j'eu une idée géniale qui me fit presque rire.

- Aha ! Ils ne me reconnaîtront pas. Je vais leur faire une blague."

A la suite de quoi mon corps prit en volume. Je gagnais quelques mètres de hauteur et de largeur. Mes vêtements se transformèrent et prirent une teinte profondément noire. Mon visage se cacha derrière un épais heaume et mon corps revêtit le reste de l'armure. En une seconde je m'étais transformé en Orure. Je pris même en main une grande massue.

"Suivez-moi de loin. N'intervenez pas." Donnais-je les ordres dans ma voix humaine que je repris pour lui donner un ton plus sombre.


 Les explications suivront peut-être mais je peux dire ici pour éclairer que j'avais atteint les limites du supportable. J'ai vu mon destin se dessiner depuis ma naissance, j'étais un pion et je n'ai pas arrêté d'être utilisé par quelqu'un d'autre. Mon pouvoir immense et infini était-il bénéfique pour moi ? La question peut se poser aussi pour les autres. Quel mal je pouvais faire, en fait ! En un instant aussi rapide qu'un claquement de doigt, je pouvais enlever la vie à des centaines de personnes. Il suffisait pour cela que je le pense et que je le veuille vraiment. Il me suffisait de prendre le destin de toutes ces personnes en ma main et de l'écraser sous ma volonté. Cette idée était terrifiante.

Je l'ai fait une fois. Devant la Porte de l'Enfer, c'est bien ce que j'avais fait. Ma conviction sur les Bêtes de l'Enfer était telle que comme je ne pouvais leur imaginer une existence réelle, avec des envies, une volonté propre, toutes ces choses, il m'a été facile de les tuer. J'étais en réalité embarqué dans une mission que je n'avais pas voulue. Je l'ai suivi parce qu'il ne s'était présenté que cette voie-là devant moi. L'élu des Gardiens de l'Equilibre, voilà ce que les autres ont dit de moi. A cette pensée, j'ai senti sur mon épaule les galons des Chevaliers que j'avais. Ils n'apparaissaient pas sur l'armure de l'Orure mais ils étaient là, quelque part.

Ma colère est montée d'une part parce que je ressentais la fin imminente de cette histoire de l'Enfer, que j'étais proche du but donc proche des plus mauvaises personnes de la Terre d'È. Mon sentiment s'est ensuite tourné vers ce que j'étais depuis et ce que je croyais être. Je n'en voulais pas à mes faux parents en réalité, ils ont peut-être fait quelque chose de bien, j'en voulais à cet instant, ce moment où je sentis tout le poids du monde.


 Mes bottes métalliques répétaient un son assourdissant dans le couloir. Mes pas se projetaient à travers la pierre. Au bout de quelques centaines de pas, j'entrais dans une pièce en passant la porte. La porte était trop petite pour mon nouveau corps, je ne fis pas dans la mesure et j'ai passé la porte en me faisant la place. Les éclats de pierre filèrent autour de moi sans que je ne ralentisse ma marche. J'entrais dans une salle qui ressemblait en beaucoup de point à celle que j'avais quitté en partant, la lumière bleue partout, des fenêtres brisées et de la pierre partout. La pièce était néanmoins habitée semble-t-il. Il y avait dans un coin une table en bois, une chaise et une bibliothèque avec quelques livres. Sur la table était allumée une bougie et elle se consumait droite parce qu'il n'y avait pas de vent. Quelques secondes plus tard, elle chancela un petit peu à cause de mes mouvements.

Une voix brisa mon silence. Un homme en robe bleue venait d'entrer à son tour dans la pièce par une porte sur ma droite.

"Comment êtes-vous entrés ? Surpris je retins mon sursaut et j'enchaîna rapidement pour me faire passer de manière efficace pour une Orure.

- Où se passe le rituel ?

- J'en viens.

- Merci" Je fis par réflexe avant de me rendre compte de mon erreur.

L'autre personne se figea d'étonnement et avant qu'elle ne puisse dire ou faire quelque chose elle s'écroula.

Je ne l'ai pas tué mais assommé. Une masse apparue derrière sa tête et lui donna un coup suffisant. Je ne fis pas de cérémonie supplémentaire. Je passais au-dessus de son corps en me demandant ce que j'en ferai après... Je ferais bien !


 Un autre couloir se profilait devant moi. Je l’empruntais un instant avant de tourner à une intersection. Je venais d'entendre des voix sur ma gauche. En effet, un petit peu plus loin je vis une nouvelle salle et je pus apercevoir déjà une petite dizaine de personnes, toutes en robe bleue.

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